- Triskaïdékaphobie
-
La triskaïdékaphobie (du grec ancien τρεισκαίδεκα / treiskaídeka, « treize » et φόϐος / phóbos, « peur ») est la phobie du nombre treize. Elle est souvent considérée comme une superstition.
Sommaire
Origine et exemples
Attribué à I.H. Coriat dans Abnormal Psychology, publié en 1910[1].
Elle est reliée au fait qu'il y avait treize personnes autour de la table du dernier repas de Jésus Christ, mais son origine remonte plus probablement au Moyen Âge.
La triskaïdékaphobie a peut-être également affecté les Vikings, le dieu Loki étant le treizième dieu de leur mythologie. Ce fut repris plus tard par les chrétiens, désignant Satan comme le treizième ange.
À certains endroits, on ne compte pas de 13 :
- En effet, certains bâtiments n'ont pas de treizième étage, passant du douzième au quatorzième ou utilisant 12a ou 12b à la place de 13.
- La plupart des services hospitaliers ne possèdent pas de lit n°13, en réaction aux protestations de certains patients à ne pas vouloir être mis dans ces lits, les numéros passent de 12 à 14 ou possèdent un 12a et 12b.
- Certains grands hôtels passent directement de la chambre numéro 12 à la chambre numéro 14 (ou numérotent la chambre 12bis) pour ne pas avoir l'indélicatesse d'y mettre un client qui pourrait être superstitieux. Il en est de même pour les cinémas qui ne possèdent pas non plus de salle numéro 13.
- Au niveau de certaines compagnies aériennes (dont Air France), le chiffre 13 n'est pas utilisé pour la numérotation des sièges en cabine.
- Le compositeur Arnold Schönberg souffrait de cette phobie. Par coïncidence, il est né un dimanche 13 et décédé un vendredi 13[2].
- Le magazine Spirou n'a pas de page 13, remplacée par la page 12bis, afin de tourner en dérision la triskaïdékaphobie.
- De nombreuses compétitions (par exemple la Formule 1) n'attribuent le numéro 13 à aucun concurrent.
- De même que lors de la construction du pont de l'Øresund où le 13e bloc de son tunnel a été appelé 12bis. Malgré ça, un accident a tout de même eu lieu lors de la pose du bloc au fond de la mer.
On rencontre dans d'autres pays des phobies similaires concernant d'autres nombres :
- en Italie, le nombre 17, car celui-ci, écrit en chiffres romains (XVII) est l'anagramme du mot latin VIXI, qui signifie « j'ai vécu » (i.e. « je suis mort »).
- en Chine et au Japon, le nombre 4, dont une lecture shi (四?) est une homophonie du mot désignant la mort shi (死?).
Le mot triskaïdékaphobie est une composition étymologiquement correcte mais assez arbitraire : on peut de même appeler hexakosioihexekontahexaphobie la peur du nombre de la Bête (666), mais dans les pays anglophones, le mot est plutôt employé comme virelangue que pour réellement désigner la notion.
Voir aussi
Bibliographie
- 13 : The Story of the World's Most Popular Superstition ; Nathaniel Lachenmeyer; New York, NY : Thunder's Mouth Press, 2004. (OCLC 56613076)
- Triskaidékaphobie ; AqME ; Paris : Hérésie, 2008. (OCLC 56613076)
- Myths that mislead : thirteen* brief essays of some new and old fudge factors in our society ; Peter Telemann; New York : Vantage Press, 1991. (OCLC 34079759)
Notes et références
- p. 319, Moffat, Yard and company (New York). Library of Congress Control No.: 10011167
- http://kalender-365.de/calendrier.php?yy=1951
Articles connexes
- La paraskevidékatriaphobie, phobie du vendredi treize.
- L'hexakosioihexekontahexaphobie est la peur du nombre 666.
Wikimedia Foundation. 2010.