- Paul Oscar Blocq
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Paul-Oscar Blocq (1860-1896) était un médecin français.
Biographie
Paul Oscar Blocq, reçu interne des hôpitaux de Paris au concours de 1882, après être passé chez Simon Duplay (1836-1924), Xavier Gouraud (1837-1906), Victor Audhoui(1841-?), Maurice Letulle (1853-1929), effectue sa dernière année chez Jean-Martin Charcot (1825-1893) en 1887. Inspirée et présidée par le maître, il soutient sa thèse en 1888, “Des contractures”. Aidé par Pierre Marie (1853-1940), chef du laboratoire et Joseph Babinski (1857-1932), chef de clinique, il illustra celle-ci de dessins de Paul Richer (1949-1933). Il y relate les travaux d’Eugène Brissaud (1852-1909) sur l’auscultation des muscles, notant: “lors de la contracture permanente des hémiplégiques, il existe une différence manifeste entre le roulement régulier et sonore que produit la contraction et le son faible et inégal que donne le muscle contracturé”. Il y distingue clairement les différences cliniques et anatomo-pathologiques entre les contractures permanentes de l’hémiplégie et de la sclérose en plaques des contractures, qu’il baptise spasmodiques et d’origine hystérique, considérées de nos jours comme des dystonies.
En compagnie d’un étudiant roumain en stage chez Charcot, Georges Marinesco (1864-1939), il publie, en 1893, un cas de maladie de Parkinson secondaire à une tumeur de la substantia nigra, qui sera à l’origine de la théorie soutenue par Brissaud d’un dysfonctionnement de cette structure dans l’étiologie de la maladie de Parkinson. Toujours avec Marinesco, il sera le premier à décrire les plaques séniles dans l’épilepsie en 1892.
Le 18 novembre 1892, lors de la réunion de la Société Médicale des Hôpitaux, Babinski déclare présenter, au nom de Blocq, un instrument construit par les établissements Mathieu afin d’étudier les réflexes. Couramment appelé marteau de Babinski, il semble que celui-ci en assura la notoriété mais que sa forme naquit dans l’esprit de Blocq. Voici la description donnée par Babinski : ”J'en arrive à la percussion. Elle ne doit pas être pratiquée, ainsi que beaucoup le font encore, avec le bord cubital de la main, procédé dont un des inconvénients, entre autres, consiste en ce que le coup porte sur une surface trop étendue. Il y a lieu de se servir d'un marteau percuteur dont on fabrique différents modèles. En voici deux dont je fais le plus habituellement usage. L'un se compose d'un manche en acier nickelé, long de 20 à 25 centimètres, fixé au centre d'un disque de même substance qui, à sa circonférence, est creusé d'une gorge garnie d'un anneau en caoutchouc. Dans le deuxième spécimen, qui a pour avantage de pouvoir être mis plus facilement dans la poche, le manche est semblable au précédent, mais le disque est remplacé par une plaque rectangulaire qui se trouve dans le même plan que le manche; elle est munie également d'un anneau de caoutchouc dans sa cannelure périphérique. Ces marteaux sont doués de l'élasticité qui convient à la fonction qu'ils sont appelés à remplir”.
Mais sa notoriété posthume a été essentiellement assurée par sa description princeps de l’astasie-abasie, c'est-à-dire à l’impossibilité de tenir debout et de marcher alors que la motricité des membres inférieurs est normale, en décubitus. Curieusement, s’il relie l’installation du trouble à une forte émotion, il le distingue de l’hystérie mais note avec précision ses différences avec l’ataxie cérébelleuse. Paul Berbez (1859-?), Joseph Grasset (1849-1918), Paul Ladame (1871-1919) de Genève, José-Dantas Souza Leite (1857-?) et d’autres publièrent à la suite des observations comparables. Que ce soit Pierre Marie, Hermann Oppenheim (1858-1919) à Berlin, Adolf Strümpell (1853-125) à Erlangen ou Samuel Kinnier Wilson (1878-1937) à Londres ou Emil Kraepelin (1856-1926) à Mecklembourg, tous se référeront à l’article de Blocq pour décrire ce tableau clinique considéré, aujourd’hui, comme somatoforme.
Paul Blocq, décédé à 36 ans, appartient à la liste des brillants médecins fauchés prématurément alors que leur contribution au progrès médical semblait si prometteuse.
Publications
- Sur une affection caractérisée par de l'astasie et de l'abasie. Archives de neurologie (Paris) ; 1888, no. 43, 44, Progrès médical ; Paris : A. Delahaye & E. Lecrosnier, 1888.
- Londe A. Anatomie pathologique de la moëlle épinière, (Préface de JM. Charcot). Paris : G. Masson, 1891. 104p.
- Avec Marinesco G., Sur les lésions et la pathogénie de l'épilepsie dite essentielle. Extrait de la "Semaine médicale", 12 novembre 1892. 8p.
- Les Troubles de la marche dans les maladies nerveuses, (Bibliothèque médicale Charcot-Debove). Paris. Rueff. 1892. 159p.
- Des contractures: Contractures en général, la contracture spasmodique, les pseudo-contractures. Paris : Aux bureaux du Progrès médical : A. Delahaye et E. Lecrosnier, 1888. 210p.
- Titres et travaux scientifiques. Concours d'agrégation 1894. Paris : G. Masson, 1895. 70p.
- Avec Babès V., Atlas der pathologischen Histologie des Nervensystems. I. Lieferung, Die krankhaften Veränderungen der Muskelnerven und deren Endigungen. Berlin : A. Hirschwald, 1892. 39p. (8 planches illustrées par V. Babes et lithographiées par Albert Schütze)
- Avec Onanoff J., Séméiologie et diagnostic des maladies nerveuses. Paris : G. Masson, 1892. 531p.
- Etudes sur les maladies nerveuses. Paris : Rueff, 1894. 389p.
Catégorie :- Médecin français
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