- Parti de l'In-nocence
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Le parti de l'In-nocence est un parti politique français créé en octobre 2002 par l'écrivain Renaud Camus. Ses valeurs, inspirées par le concept éponyme d'in-nocence, sont constituées de civisme, de civilité, de civilisation, d'urbanité, de respect de la parole et des formes. Il soutient la candidature de Renaud Camus à l'élection présidentielle française de 2012.
Sommaire
Le concept d'in-nocence
Le nom « in-nocence » fait référence à un concept développé par Renaud Camus dans plusieurs de ses livres, en particulier Du sens. Ce néologisme est défini par son étymologie comme une absence de nocence (nuisance)[1]. L'in-nocence selon Camus n'est pas un acquis mais un idéal vers lequel tendre : c'est un processus, un combat en soi et dans la société contre la nocence, que celle-ci se manifeste à l'égard des personnes ou qu'elle sévisse contre la nature ou le cadre de vie.
La mise en œuvre de l'in-nocence passe par le respect des protocoles (degrés de langue, syntaxe, institutions, etc.) établis pour la vie en société, la promotion et la défense de la sécurité et de la tranquillité publiques, de la propreté et de l'intégrité du territoire urbain, suburbain et rural, du paysage dans sa beauté, de la culture dans sa diversité et de la langue dans sa complexité[2].
Programme
Les grands thèmes abordés par le programme du parti[3] sont :
- culture et communication ;
- démographie ;
- écologie ;
- éducation ;
- Europe ;
- fiscalité ;
- immigration ;
- institutions ;
- politique internationale.
Positionnement politique
Les valeurs et positions du parti de l'In-nocence, son ambition généraliste, en font un franc-tireur sur l'échiquier politique français qu'il est difficile d'associer aux grands blocs existants. Son attachement aux institutions de la Cinquième République et à l'esprit de son fondateur lui donne une filiation gaulliste.
Par ses positions sur la fiscalité et les libertés individuelles, le parti revendique une inspiration libérale.
Le laxisme en matière de politique d'immigration qu'il reproche dans ses communiqués à la majorité UMP comme au parti socialiste ainsi que ses positions tranchées sur le sujet de la cohésion nationale suggèrent un fort ancrage à droite. Néanmoins, si le parti de l'In-nocence se refuse à diaboliser les thèses du Front national, ses valeurs et la personnalité de son fondateur Renaud Camus sont fondamentalement opposées[4] au style et aux dérapages d'un Jean-Marie Le Pen, au Front national comme à toute tradition d'extrême droite.
Ses idéaux en matière d'éducation le rattachent à la tradition de la méritocratie républicaine. Enfin les questions environnementales sont au cœur même de sa démarche, ce qui donne à ce parti une nette connotation écologiste.
Éditoriaux et communiqués
Des textes de Renaud Camus de formes variées (entretien, réflexion politique) sont regroupés dans un corpus de référence sous l'appellation d'éditoriaux. Certains des plus significatifs de ces textes ont fait l'objet d'une publication :
- Le communisme du XXIe siècle, précédé de La deuxième carrière d'Adolf Hitler, suivi de Que va-t-il se passer ? et de Pire que le mal
- La grande déculturation
Le parti de l'In-nocence publie au fil de l'actualité (en pratique plusieurs fois par semaine) des communiqués qui précisent la position du parti sur des sujets variés. Ces communiqués sont disponibles sur le site du parti[5].
L'Abécédaire de l'In-nocence, ouvrage paru en 2010, rassemble un florilège des communiqués et des éditoriaux du parti ainsi que des interventions de membres et sympatisants sur le forum en ligne du parti[6].
Notes et références
- Renaud Camus, grand admirateur de Hobbes, l’homme à l’état de nature est un loup pour l’homme. Si ce dernier demeure dans cet état, ce ne sera que guerres, pillages, égoïsme effréné, nuisances en tous genres. Renaud Camus propose donc un contrat social par lequel chacun s’engage à renoncer à son inclination naturelle à la nocence au profit du bien collectif. C’est cette subordination de l’intérêt individuel à l’intérêt collectif qui constitue à ses yeux le passage à la civilisation. Alors que la nocence porte à détruire et à piétiner les intérêts d’autrui, l’in-nocence est la volonté de protéger, de conserver et de respecter », in Benoît Pivert, « Renaud Camus, un anticonformiste conservateur », Revue d’art et de littérature, musique, 14 avril 2008. « Le tiret renvoie à la racine latine nocere, autrement dit “nuire”. La nocence, c’est donc la “nuisance” et l’In-nocence en est le refus. Pour
- Renaud Camus s'est abstenu aux législatives de juin. Au lendemain du scrutin, il expliquait sur son site personnel — distinct de celui des lecteurs, mais en dialogue permanent avec lui — que ce « manque d'enthousiasme », et même ce « dégoût », partagés selon lui par une bonne part du « peuple français », l'avaient conduit à imaginer la création d'un « Parti de l'In-nocence ». Ce concept ayant l'avantage de « poser l'innocence, philosophiquement, éthiquement, comme un idéal à atteindre... » et « de faire la liaison, par le biais de la nuisance, qui n'est qu'une sous-catégorie de la nocence, entre la morale, le contrat social, l'exigence de paix civile et l'écologie ». Après avoir, avec la Société de ses lecteurs, appelé à voter contre Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de l'élection présidentielle,
- Programme du parti de l'In-nocence
- « Renaud Camus, un anticonformiste conservateur », Revue d’art et de littérature, musique, 14 avril 2008. « Toutefois, et ce n’est pas là le moindre des paradoxes, Camus en politique ne vote pas pour les conservateurs dans lesquels il voit sans doute les seuls conservateurs du pouvoir de l’argent. En 1980, il était mitterrandien, en 2002 on le retrouve chevènementiste. Il semble avoir oublié au passage que Jean-Pierre Chevènement, ministre de l’Intérieur, avait procédé à une régularisation massive de ces sans-papiers qui lui font si peur. Ses adversaires le traitent de pétainiste, de vichyste et assimilent son discours à celui de Le Pen. Pourtant, Camus voit en Le Pen un monstre doublé d’un imbécile. Il se veut, lui, un Barrès de gauche mais à voir tout le mal qu’il pense du règne de la petite-bourgeoisie triomphante, synonyme de victoire de la médiocrité plébéienne, on se demande bien ce que signifie pour lui être de gauche à moins que cela ne consiste à vouloir le bien du bas-peuple tout en le méprisant pour sa vulgarité », in Benoît Pivert,
- Communiqués
- Forum en ligne
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Site officiel du parti de l'In-nocence
- (fr) « Le programme politique du jour - Exclusif: Renaud Camus candidat... à la présidentielle », nouvelobs.com, 11 octobre 2010.
- (fr) « Camus (Renaud) fait de la politique » lexpress.fr, 20 octobre 2010.
- (fr) « Renaud Camus : l'art est toujours étranger », Le Point, no 1869, 10 juillet 2008.
- (en) Hugo Frey, Contradiction Without End: Renaud Camus and the Parti de l'In-nocence
- (en) Brian Gordon Kennelly, « Au-delà de leurs doléances, au nom de l'In-nocence: Renaud Camus and the Political »
Bibliographie
- Renaud Camus, Du sens, éditions P.O.L. (2002)
- Le communisme du XXIe siècle, précédé de La deuxième carrière d'Adolf Hitler, suivi de Que va-t-il se passer ? et de Pire que le mal, éditions Xenia (2007)
- La grande déculturation, éditions Fayard (2008)
- Renaud Camus, Abécédaire de l'In-nocence, éditions David Reinharc (2010)
Catégories :- Parti politique français
- Parti politique de la Cinquième République
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