Ode à un rossignol

Ode à un rossignol
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Illustration de W.J.Neatby pour Ode à un rossignol

Ode to a Nightingale (Ode à un rossignol) est un poème de John Keats écrit en mai 1819, soit dans le jardin du Spaniards Inn, à Hampstead, soit, selon son ami Charles Armitage Brown, sous un prunier dans la propriété de Keats, à Hampstead également. Selon Brown, un rossignol avait fait son nid près de la maison au printemps 1819. Inspiré par le chant de l'oiseau, Keats aurait composé le poème en un seul jour. Celui-ci devint rapidement une de ses 1819 odes (fr Odes de 1819) et fut publié pour la première fois le mois de Juillet suivant, dans les Annales des Beaux-arts. Ode à un rossignol est un poème personnel, qui illustre le voyage de Keats dans ce qu'il appelle la Negative Capability (Capacité négative). Le ton donné au poème rejette toute recherche optimiste du plaisir comme le faisait Keats dans ses poèmes précédents, mais explore les thèmes de la nature, de la transcendance et de la mortalité, ce dernier touchant particulièrement Keats.

Le rossignol décrit dans le poème entre en contact avec la mort dans une certaine mesure, bien qu'il ne meurt pas effectivement, l'oiseau chanteur parvient à vivre à travers son propre chant, un destin impossible pour les humains. Le poème reconnaît finalement que le plaisir ne peut être éternel et que la mort est inévitable, et fait partie de la vie. Dans le poème, Keats s'imagine perdre contact avec le monde matériel et se voit mort, comme une « motte » sur laquelle le rossignol chante. Ce contraste entre le rossignol immortel et l'homme mortel est rendu encore plus intense par un effort imaginatif. Le temps météorologique est également présent dans le poème, du fait d'un printemps précoce en 1819 qui favorisa la venue des rossignols sur la lande. Beaucoup de critiques ont encensé Ode à un rossignol pour les thèmes abordés, mais l'ont également critiqué pour sa structure, car le poème s'éloigne par moment de son idée phare.

Sommaire

Contexte

illustation de Joseph Severn, Keats écoutant le chant du rossignol

Des six plus importantes odes de 1819, Ode to Psyche fut probablement la première écrite tandis que To Autumn aurait été écrite en dernier. Ode à un rossignol vient se glisser quelque part entre les deux[1]. Il est possible que le poème fut écrit entre le 26 avril et le 18 mai 1818, si l'on considère les conditions météorologiques et les similarités entre les images du poème et celles d'une lettre envoyée à Fanny Keats le 1er Mai. Le poème fut composé à la maison que Keats partageait avec Brown, à Hampstead[2]. Selon Brown, Keats aurait écrit le poème en seulement une matinée :

« In the spring of 1819 a nightingale had built her nest near my house. Keats felt a tranquil and continual joy in her song; and one morning he took his chair from the breakfast-table to the grass-plot under a plum-tree, where he sat for two or three hours. When he came into the house, I perceived he had some scraps of paper in his hand, and these he was quietly thrusting behind the books. On inquiry, I found those scraps, four or five in number, contained his poetic feelings on the song of the nightingale[3]. »

Ce qui peut être traduit par : « Au printemps 1819, un rossignol a établi son nid près de ma maison. Keats éprouvait à son chant une joie tranquille et continuelle ; et une matinée, il prit sa chaise de la table à déjeuner, et l'amena sur un carré de pelouse en dessous d'un prunier, il resta assis là deux ou trois heures. Quand il revint à la maison, j'aperçus qu'il avait quelques feuilles de brouillon dans la main qu'il mit brusquement derrière des livres. En cherchant, j'ai trouvé ces brouillons, au nombre de quatre ou cinq, qui contenaient ses sentiments poétiques sur le chant du rossignol. » Brown affirme que le poème fut directement influencé par sa maison et préservé grâce à lui, bien que ceci reste personnel et subjectif. Cependant, Keats comptait sur sa propre imagination, tout comme sur d'autres sources littéraires pour décrire le chant du rossignol[4].

La date exacte de 'Ode to a Nightingale, tout comme celle de Ode on Indolence, Ode on Melancholy et Ode on a Grecian Urn, reste inconnue, bien que Keats les ait toutes datées de mai 1819. Cependant, il travailla sur ces quatre poèmes dans le même laps de temps et il en ressort une unité dans la forme des strophes aussi bien que dans les thèmes abordés. L'ordre chronologique exact de ces quatre odes est également inconnu, mais ils forment une série dans leurs structures. Pendant que Keats écrivait Ode on a Grecian Urn et les autres poèmes, Brown retranscrivait des copies qu'il soumettait à Richard Woodhouse[5]. Pendant ce temps, Benjamin Haydon, un ami de Keats, reçut une copie de Ode à un rossignol qu'il montra à l'éditeur des Annales des Beaux-arts, James Elmes. Ce dernier paya modestement Keats et publia le poème dans l'édition de juillet[6]. Le poème fut plus tard inclus dans le recueil de poèmes Lamia, Isabella, The Eve of St Agnes, and Other Poems, en 1820[7].

Structure

Ode à un rossignol est probablement le premier d'une série de quatre odes centrales que Keats écrivit en 1819 (voir contexte), comme l'a affirmé Brown. Cet argument est d'ailleurs appuyé par la structure du poème car Keats expérimente l'utilisation de deux types de lyrisme simultanément : l'ode va de paire avec le lyrisme de la voix interrogative qui lui répond. Cette combinaison de deux structures poétiques est semblable à celle de Ode on a Grecian Urn. Dans les deux poèmes, cette forme double crée une certaine tension dramatique. La forme des strophes, quant à elle, est une combinaison des sonnets de Pétrarque et des sonnets shakespeariens[8].

Quant aux voyelles, Keats incorpore une distribution alternée et chronologique de voyelles longues et de voyelles courtes. Le vers 18 illustre particulièrement bien cette alternation : And purple-stained mouth, où une voyelle courte est suivie par une voyelle longue, suivie par une voyelle courte à nouveau suivie par une voyelle longue. Cette distribution se retrouve aussi dans des vers plus longs, comme le vers 3 (Or emptied some dull opiate to the drains), composé de cinq voyelles courtes, suivies par une voyelle longue à laquelle succède une paire de voyelles courtes, puis se termine sur une voyelle longue. Une autre distribution, deux voyelles courtes suivies d'une longue, revient également plusieurs fois, notamment aux vers 12, 22 et 59, où cette distribution est répétée deux fois puis suivies de deux séries de voyelles courtes puis d'une paire de voyelles longues. Cette importance particulière des voyelles n'est pas propre à ce poème, au contraire, on la trouve dans la plupart des odes de 1819 et dans Eve of St. Agnes[9].

Le poème comprend également une dépendance complexe vis-à-vis des assonances (répétition de sons vocaliques) volontaires, figure de style commune chez Keats. Une telle importance des assonances est plutôt rare dans les poèmes anglais. Dans Ode à un rossignol, on trouve un exemple au vers 35 (Already with thee! tender is the night), où le /e/ d'Already se retrouve dans tender, et le /ɪ/ de with se retrouve dans is. Un autre exemple d'assonance se trouve au vers 41 (I cannot see what flowers are at my feet), où le /ə/ de cannot est répété dans at et où le /iː/ de see est répété dans feet. Ce système d'assonance revient dans une dizaine de vers écrits plus tard par Keats[10].

Quant aux autres sons, Keats utilisa des césures doubles ou triples dans approximativement 6 % des odes de 1819. Ode à un rossignol nous fournit une illustration au vers 45 (The grass, the thicket, and the fruit-tree wild), où les pauses après les virgules sont des pauses dites masculines (après une syllabe accentuée). De plus, Keats s'éloigne de la syntaxe et du lexique d'origine latine qui faisaient partie intégrante de sa poésie jusqu'alors, et réduit la longueur des mots dominant le poème. Il met également l'accent sur les mots commençant par une consonne, particulièrement ceux commençant par b, p ou v. Ces trois consonnes occupent une place centrale dans la première strophe, où elles sont utilisées en syzygie (figure de style semblable à une élision ainsi qu'à une allitération, bien que les consonances répétées n'interviennent pas au début de chaque mot), ce qui a pour effet d'enrichir la musicalité du texte[11].

Quant au mètre, Keats utilise le spondée pour la majorité de ses odes de 1819, et pour un peu plus de 8 % des vers de Ode à un rossignol, notamment au vers 12[12].

/
˘
/
/
˘
˘
/
/
˘
/
Cool'd a long age in the deep delv ed earth

et au vers 25:

˘
/
˘
/
˘
/
/
/
/
/
Where pals y shakes a few, sad, last, gray hairs

D'après Walter Jackson Bate, l'utilisation du spondée du vers 31 à 34 crée l'impression d'un vol lent et dans la dernière strophe, suggère les rebonds du vol d'un oiseau[13].

Poème

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Holographe du poème écrit par Keats en mai 1818

Le poème commence subitement, utilisant des syllabes à la sonorité lourde (vers 1 My heat aches), et introduit le chant d'un oiseau caché. Le narrateur est immédiatement submergé d'une émotion telle qu'il se sent comme empoisonné ou drogué (vers 2 My sens, as though of hemlock I had drunk). On découvre très vite que la cause de cette émotion est le chant d'un rossignol. Le narrateur s'identifie à celui-ci[14], et découvre que ce chant a comme paralysé son esprit[15].

’Tis not through envy of thy happy lot,
But being too happy in thine happiness,—
That thou, light-winged Dryad of the trees,
In some melodious plot
Of beechen green, and shadows numberless,
Singest of summer in full-throated ease. (vers 5–10)

Le chant du rossignol encourage le narrateur à oublier sa propre conscience, et à se fondre avec les sentiments suscités par le rossignol. Le narrateur ne se sent plus empoisonné, mais veut explorer ces sentiments plus profondément et échappe à la réalité[16].

O, for a draught of vintage! that hath been
Cool’d a long age in the deep-delved earth,
Tasting of Flora and the country green,
* * * *
That I might drink, and leave the world unseen,
And with thee fade away into the forest dim: (lines 11–13, 19–20)

Par des ailes métaphoriques, le narrateur rejoint le rossignol, ce qui marque un tournant du poème vers un état plus profond, plus imaginatif où le narrateur s'écrie[17]:

Away! away! for I will fly to thee,
Not charioted by Bacchus and his pards,
But on the viewless wings of Poesy,
Though the dull brain perplexes and retards:
Already with thee! (lines 31–35)

L'état recherché par le narrateur semble être proche de la mort, mais une mort pleine de vie. Ce paradoxe s'étend à la nuit, une tendre présence laissant passer un peu de lumière[18]:

tender is the night,
And haply the Queen-Moon is on her throne,
Cluster’d around by all her starry Fays;
But here there is no light,
Save what from heaven is with the breezes blown
Through verdurous glooms and winding mossy ways. (lines 35–40)

Dans ce nouvel état, les sens du narrateur changent. Il pert la vue mais son ouïe, son goût et son odorat lui permettent de connaître le nouveau monde, le nouveau paradis dans lequel il est entré[19]:

I cannot see what flowers are at my feet,
Nor what soft incense hangs upon the boughs,
But, in embalmed darkness, guess each sweet
Wherewith the seasonable month endows
The grass, the thicket, and the fruit-tree wild;(lines 41–45)

Le narrateur décrit ce monde potentiel et s'identifie aux créatures qui le peuplent. Tout comme le chant du rossignol au début du poème, c'est cette fois le son des insectes qui l'interpelle. Mais ceux-ci sont ensuite remplacés par un nouveau son[20]:

Darkling I listen; and, for many a time
I have been half in love with easeful Death,
Call’d him soft names in many a mused rhyme,
To take into the air my quiet breath; (lines 51–54)

Le narrateur s'est rendu lui-même aveugle pour mieux entrer en contact avec le rossignol. Ce thème apparaît précédemment dans Paradise Lost, poème épique écrit par Milton, lui-même aveugle. Le Livre III de Paradise Lost décrit le chant d'un rossignol sortant des ténèbres. Le monde matériel n'est plus présent dans le poème, dès lors dominé par l'imagination. Il n'y a plus de limites entre la vie et la mort, entre le soi et le néant[21]:

Now more than ever seems it rich to die,
To cease upon the midnight with no pain,
While thou art pouring forth thy soul abroad
In such an ecstasy!
Still wouldst thou sing, and I have ears in vain—
To thy high requiem become a sod. (lines 55–60)

La mort joue le rôle de muse dans ce poème, elle tombe doucement sur le narrateur alors qu'il compose le poème. Il aimerait mourir et rejoindre le rossignol grâce auquel il a découvert la grandeur de la vie, incomparable à tout autre expérience. Après un tel sentiment, continuer à vivre équivaudrait à vivre mort, selon le narrateur. Il voudrait être comme le rossignol, qui devient éternel à travers son chant, transcendant ainsi la vie et la mort. Cependant, il comprend rapidement qu'il sera toujours différent de cet oiseau[22]:

Thou wast not born for death, immortal Bird!
No hungry generations tread thee down;
The voice I hear this passing night was heard
In ancient days by emperor and clown: (lines 61–64)

L'homme ne peut vivre éternellement dans le monde de l'imagination[23]. Cette constatation démoralise le narrateur, alors que le monde imaginaire auquel il aspire s'écroule. Il n'est pas seulement séparé de l'oiseau, mais également de la poésie et de l'imagination en général. Dans les derniers vers, le narrateur réalise qu'il a été abandonné par son art[24]:

Forlorn! the very word is like a bell
To toll me back from thee to my sole self!
Adieu! the fancy cannot cheat so well
As she is fam’d to do, deceiving elf.
Adieu! adieu! thy plaintive anthem fades
Past the near meadows, over the still stream,
Up the hill-side; and now ’tis buried deep
In the next valley-glades:
Was it a vision, or a waking dream?
Fled is that music:—Do I wake or sleep? (vers 71–80)

Thèmes

Ode à un rossignol décrit une série de conflits entre d'une part la réalité et d'autre part l'idéal romantique d'unité avec la nature.

« The principal stress of the poem is a struggle between ideal and actual: inclusive terms which, however, contain more particular antitheses of pleasure and pain, of imagination and common sense reason, of fullness and privation, of permanence and change, of nature and the human, of art and life, freedom and bondage, waking and dream[25]. »

On pourrait traduire ces mots de Richard Fogle de cette manière : L'accent principal du poème est donné par l'opposition entre l'idéal et le réel, le factuel : des termes globaux qui cependant englobent plus particulièrement les antithèses suivantes : le plaisir et la souffrance, l'imagination et la raison du bon sens, l'entièreté et la privation, la permanence et le changement, la nature et l'humain, l'art et la vie, la liberté et l'asservissement, le réveil et le rêve.

Evidemment, le chant du rossignol reste l'image dominante, la "voix" du poème. Dans le poème, le rossignol est également l'objet d'identification et d'admiration. Cependant, le débat ne tourne pas seulement autour de l'oiseau et son chant, mais autour de l'expérience humaine en général. Il serait trop simple d'associer le rossignol à une simple métaphore, mais c'est une image complexe formée par l'interaction des voix conflictuelles d'admiration et de questionnement[26]. D'après David Perkins, "Ode to a Nightingale" et "Ode on a Grecian Urn" illustrent bien cette interaction :

« We are dealing with a talent, indeed an entire approach to poetry, in which symbol, however necessary, may possibly not satisfy as the principal concern of poetry, any more than it could with Shakespeare, but is rather an element in the poetry and drama of human reactions.[27] »

Cependant, la différence entre ces deux poèmes réside dans le fait que le rossignol, à l'inverse de l'urne, n'est pas éternel. De plus, en immortalisant tous les aspects du rossignol, le narrateur sépare tout lien avec celui-ci[28].

Le chant du rossignol entretient une certaine relation avec l'art de la musique de la même manière que l'urne de "Ode on a Grecian urn" est liée à l'art de la sculpture. Pourtant, le rossignol est, lui, directement lié au naturel. Etant une musique naturelle, le chant manque de vérité mais entretient une image de la beauté. Keats adopte la même position que Coleridge dans "The Nightingale", il se sépare du monde et se perd dans le chant de l'oiseau. Alors que Coleridge montrait une préférence pour un rossignol mâle, Keats lui préfère un oiseau femelle. Par contre, ils rejettent tous deux la représentation traditionnelle du rossignol telle qu'on peut la trouver dans la tragédie de Philomèle et Procné[29]. Leur oiseau-chanteur est un joyeux rossignol, loin du ton mélancolique des représentations poétiques précédentes[30]. L'oiseau est seulement une voix dans le poème, mais cette voix force le narrateur à s'y joindre et à oublier ainsi les chagrins du monde. Cependant, une tension émerge du fait que le narrateur renvoie au sentiment de culpabilité de Keats envers la mort de son frère Tom, décédé des suites d'une tuberculose. Le poème montre comment Keats essaie d'échapper à la réalité par le biais de l'imagination, et le résultat conséquent est exprimé par la fin du chant[31].

Tout comme dans "To a Skylark" de Percy Bysshe Shelley, le narrateur du poème écoute le chant d'un oiseau, mais dans "Ode à un rossignol" cette écoute est douloureuse et presque semblable à la mort. Le narrateur cherche à être avec l'oiseau et, pour ce faire, abandonne sa vue afin de mieux se fondre avec le son et rejoindre l'oiseau dans l'obscurité. A la fin du poème, l'état second provoqué par le rossignol s'arrête et le narrateur se retrouve à songer si tout ceci était réel, ou si c'était seulement un rêve[32]. Cette association avec le sommeil et le rêve est courante chez Keats, et "Ode à un rossignol" partage d'ailleurs les mêmes thèmes que Sleep and Poetry et Eve of St. Agnes. C'est aussi cet élément qui sépare le rossignol de l'urne de "Ode on a Grecian Urn", qui était jusqu'alors le point de comparaison le plus proche. Le rossignol est distant et mystérieux et disparaît même à la fin du poème. Cet aspect final du rêve accentue l'aspect mystérieux et insaisissable. Ce caractère insaisissable rend impossible toute identification avec le rossignol, mais permet à la conscience de soi de s'infiltrer dans le poème, bien que dans un état changé[33].

Vers le milieu du poème intervient une séparation des deux actions en cours dans le poème : d'une part, l'identification avec le rossignol et son chant, et d'autre part, la convergence du passé et du futur dans le présent. Ce dernier thème est récurrent dans l'œuvre de Keats, particulièrement dans sa vision de la vie humaine, qui selon lui pouvait être comparée à "a large Mansion of Many Apartments (en) " (un grand manoir de plusieurs appartements). D'après lui, l'homme traverse différentes pièces : il ne veut ressentir d'abord que du plaisir mais aborde par après la vérité comme un mélange de plaisir et de souffrance. Les Champs Élysées et le chant du rossignol dans la première partie du poème représentent les moments agréables qui, comme une drogue, submergent l'individu. Cependant, cette expérience ne dure pas toujours, et le corps désire encore ces moments agréables jusqu'à ce que le narrateur se sente impuissant sans ce plaisir. Au lieu d'affronter la réalité, le narrateur s'accroche à la poésie dans l'espoir de se cacher cette perte de plaisir. La poésie ne lui apporte pourtant pas le plaisir demandé par le narrateur, mais l'aide à se débarrasser de sa dépendance au plaisir[34].

En rapport avec cette thématique, Albert Guerard Jr. affirme que le narrateur dans le poème aspire non pas à l'art mais à toute rêverie, de laquelle le narrateur est tiré par quelques mots tels que fade ("fâner") et forlorn ("morne"), ressortant grâce à la progression par association du poème[35]. Cependant, Fogle pense que Guerard se trompe en mettant l'accent sur les associations, et qu'il comprend mal l'esthétique de Keats[36]. Après tout, l'acceptation de la perte de plaisir est également une acceptation de la vie, et donc aussi de la mort. La mort est un sujet récurrent dans la poésie de Keats du fait que lui-même a été confronté à la mort de plusieurs membres de sa famille durant sa vie[37]. La mort est d'ailleurs fortement présente dans le poème grâce à de nombreuses images. Le rossignol connaît une certaine mort, et même le dieu Apollo en fait l'expérience, même si sa mort met en exergue son état divin. Mais, comme expliqué par Perkins, le rossignol ne meurt pas au sens littéral du terme, l'essentiel est que le rossignol parvient à vivre éternellement grâce à son chant, alors que l'homme ne peut pas[38].

D'après Claude Finney, "Ode à un rossignol", en ayant comme thèmes principaux la perte de plaisir et la mort inévitable, décrit l'insuffisance d'une fuite romantique vers le monde de la beauté idéal, hors du monde réel[39]. Earl Wasserman ajoute à cela la thématique du Mansion of Many Apartments, il pense que le cœur du poème réside dans la quête vaine de lumière dans l'obscurité, et donc dans le caractère impénétrable du mystère[40]. Ce poème est un tournant dans l'œuvre de Keats, puisqu'il rejette la vision agréable et optimiste de ses premiers poèmes, particulièrement exprimée dans Sleep and Poetry[41]. Le ton sombre du poème est donné par cette perte du plaisir et par l'incorporation d'une imagerie reliée à la mort, ce qui lie "Ode à un rossignol" à d'autres poèmes tels que ceux de Lami, où Keats débat de la nature démoniaque de l'imagination poétique[42]. Dans "Ode à un rossignol", Keats imagine la perte du monde physique, terrestre et se voit mort, une motte ("sod" en anglais, est un mot cru, presque brutal) sur laquelle chante le rossignol. Ce contraste entre le rossignol immortel et l'homme mortel est rendu plus pénétrant par l'effort de l'imagination[43].

Réception

Le poème fut bien accueilli par les critiques contemporains de Keats, et ils le citèrent par la suite fréquemment dans leurs revues[44]. On trouva dans une critique anonyme de la poésie de Keats, publiée en août et octobre 1820 dans Scots Magazine la mention suivante :

« Amongst the minor poems we prefer the 'Ode to the Nightingale.' Indeed, we are inclined to prefer it beyond every other poem in the book; but let the reader judge. The third and seventh stanzas have a charm for us which we should find it difficult to explain. We have read this ode over and over again, and every time with increased delight.[45] »

Ce qui pourrait être traduit par « Parmi les poèmes mineurs nous préférons Ode à un rossignol. De plus, nous pensons que celui-ci surpasse tous les autres poèmes du livre ; mais laissons le lecteur juger par lui-même. Les troisième et septième strophes ont pour nous un charme inexplicable. Nous avons lu et relu cette ode, et à chaque fois augmentait notre plaisir. »

Au même moment, Leigh Hunt écrivit une critique du poème de Keats parue dans The Indicator le 2 et 9 août 1820 :

« As a specimen of the Poems, which are all lyrical, we must indulge ourselves in quoting entire the 'Ode to a Nightingale'. There is that mixture in it of real melancholy and imaginative relief, which poetry alone presents us in her 'charmed cup,' and which some over-rational critics have undertaken to find wrong because it is not true. It does not follow that what is not true to them, is not true to others. If the relief is real, the mixture is good and sufficing.[46] »

Ce qui pourrait être traduit par « Comme échantillon des Poems, nous nous faisons un plaisir de citer entièrement Ode à un rossignol. On y trouve un mélange de mélancolie réelle et de soulagement imaginatif, que la poésie nous présente dans sa "charmed cup" (tasse enchantée), laquelle fut jugée mauvaise car fausse par quelques critiques surrationnels. Ils n'ont pas compris que ce qui n'est pas vrai pour eux, l'est peut-être pour les autres. Si le soulagement est réel, le mélange est bon et suffisant ».

Dans une critique anonyme parue dans le London Magazine de septembre 1820, John Scott plaide que Ode à un rossignol illustre parfaitement l'importance de la poésie de Keats :

« The injustice which has been done to our author's works, in estimating their poetical merit, rendered us doubly anxious, on opening his last volume, to find it likely to seize fast hold of general sympathy, and thus turn an overwhelming power against the paltry traducers of talent, more eminently promising in many respects, than any the present age has been called upon to encourage. We have not found it to be quite all that we wished in this respect--and it would have been very extraordinary if we had, for our wishes went far beyond reasonable expectations. But we have found it of a nature to present to common understandings the poetical power with which the author's mind is gifted, in a more tangible and intelligible shape than that in which it has appeared in any of his former compositions. It is, therefore, calculated to throw shame on the lying, vulgar spirit, in which this young worshipper in the temple of the Muses has been cried-down; whatever questions may still leave to be settled as to the kind and degree of his poetical merits. Take for instance, as proof of the justice of our praise, the following passage from an Ode to the Nightingale:--it is distinct, noble, pathetic, and true: the thoughts have all chords of direct communication with naturally-constituted hearts: the echoes of the strain linger bout the depths of human bosoms.[47] »

Ce qui pourrait être traduit par : « L'injustice qui a été faite au travail de notre auteur, en estimant son mérite poétique, nous a rendu doublement anxieux lorsqu'en ouvrant ce dernier volume, nous fûmes saisi pour celui-ci d'une sympathie générale, et nous fit donc comprendre le pouvoir insurmontable de notre époque, plus prometteuse que jamais, contre les piètres diffamateurs de talents. En ce sens, nous n'avons cependant pas trouvé tout ce que nous souhaitions, ce qui aurait été extraordinaire puisque nos souhaits dépassent toutes les attentes les plus légitimes. Mais nous l'avons trouvé d'une nature à exprimer combien l'esprit de l'auteur est talentueux, d'une manière plus tangible et intelligible que celle employée jusqu'alors par l'auteur. C'est pourquoi, dans le but de faire honte à l'esprit vulgaire et menteur qui a osé diffamer le jeune adorateur dans le temple des Muses ; n'importe quelle question peut encore être répondue quant au genre et au niveau de ses mérites poétiques. Comme preuve de la justice de notre éloge, prenez par exemple le passage suivant de "Ode à un rossignol":--it is distinct, noble, pathetic, and true: the thoughts have all chords of direct communication with naturally-constituted hearts: the echoes of the strain linger bout the depths of human bosoms. »

Dans une critique du London Journal du 21 janvier 1835, John Hunt revendique que Keats savait qu'une maladie mortelle l'attendait, et qu'il exprime ce sentiment dans son poème[48].

En 1851, David Moir utilise The Eve of St. Agnes pour commenter "Ode à un rossignol": « Nous avons ici affaire à un échantillon d'un pouvoir descriptif voluptueusement riche et original ; mais les lignes suivantes, de "Ode à un rossignol" viennent d'une source d'inspiration bien plus profonde[49]. »

Critique du XXe siècle

Au début du XXe siècle, Rudyard Kipling fait référence aux vers 69 et 70 de "Ode à un rossignol" ainsi qu'à trois vers de ''Kubla Khan'' écrit par Samuel Taylor Coleridge en disant que ces cinq lignes sont les seules à sortir du lot. « Elles sont magiques. Elles sont une vision. Le reste n'est que de la Poésie[50].» En 1906, Alexander Mackie met l'accent sur l'importance des oiseaux tels que le rossignol ou l'alouette, spécialement encensés dans "Ode à un rossignol" de Keats et "Ode à une alouette" de Shelley, bien qu'aucun des deux poètes n'avait une connaissance ornithologique de l'oiseau[51]. Douze ans plus tard, Sidney Colvin affirme que le poème montre le talent de Keats à son apogée[52].

Tout comme Albert Gerard en 1944, H. W. Garrod pense que le principal problème du poème est que l'accent repose sur le rythme et le langage plutôt que sur les idées principales du poème[44]. En 1933, Maurice Ridley souligne l'importance des quatrième et septième strophes, toutes deux marquant un point tournant du poème et occupant également une place prépondérante de la poésie romantique[53]. Il ajoute également :

« I do not believe that any reader who has watched Keats at work on the more exquisitely finished of the stanzas in The Eve of St. Agnes, and seen this craftsman slowly elaborating and refining, will ever believe that this perfect stanza was achieved with the easy fluency with which, in the draft we have, it was obviously written down."[58] In 1936, F. R. Leavis wrote, "One remembers the poem both as recording, and as being for the reader, an indulgence[54]. »

Ce qui pourrait être traduit par : « Je ne crois pas qu'aucun lecteur qui a vu Keats travailler sur la plus délicatement tournée des strophes de The Eve of St. Agnes, et vu cet artisan élaborant et polissant lentement son ouvrage, croira un jour que cette strophe parfaite fut écrite avec l'aisance que suggère le brouillon. »

Dans un essai écrit en 1938, Leavis, Cleanth Brooks et Robert Penn Warren décrivent "Ode à un rossignol" comme un poème très riche, avec certaines complications qui ne doivent pas être négligées si on veut comprendre le poème dans toute la profondeur et le sens des thèmes abordés[55]. Plus tard, Brooks affirmera en 1947 dans The Well-Wrought Urn que le poème est unifié au point de vue thématique, contredisant ainsi les nombreuses critiques négatives[56].

En 1953, Richard Fogle s'oppose à Garrod et Gerard qui critiquent le poème de Keats pour son accent sur la forme plutôt que sur le fond. Comme Brooks, il pense que le poème est parfaitement cohérent du point de vue thématique, et aussi que le poète présent dans le poème est différent du poète qui a écrit le poème en question. Ainsi, Keats a délibérément voulu les tournures de thèmes et les contrastes dans le poème pour représenter la souffrance ressentie face à la différence abyssale entre monde réel et monde idéal[57]. Fogle répond également directement aux plaintes de Leavis :

« I find Mr. Leavis too austere, but he points out a quality which Keats plainly sought for. His profusion and prodigality is, however, modified by a principle of sobriety[58]. »

Ce qui pourrait être traduit par « Je trouve Mr. Leavis trop austère, mais il accentue une qualité certainement recherchée par Keats. Sa profusion et sa prodigalité sont, cependant, modifiées par un principe de sobriété. » Il se pourrait que ces affirmations de Fogle soient une défense du mouvement romantique en tant que groupe respectable tant au niveau de la pensée que des aptitudes poétiques[59]. D'après Wasserman, également en 1953, "Ode à un rossignol" est le poème de Keats qui a le plus tourmenté la critique, et ce phénomène ne va pas faiblir. Il conteste Allen Tate, qui a affirmé que ce poème tentait de dire tout ce que la poésie pouvait dire ; en effet, d'après lui, ce rôle est occupé par "Ode to a Grecian Urn" tandis que "Ode à un rossignol" tenterait de dire tout ce que le poète peut dire[60].

Réponses critiques

Bien que le poème ait été défendu par quelques critiques, E. C. Pettet est revenu sur le fait que le poème manquait de structure et illustra son argumentation par l'importance du mot forlorn (morne, triste) dans le poème[61]. Cependant, sa critique n'en est pas si négative, comme le montre la citation ci-dessous :

« The "Ode to a Nightingale" has a special interest in that most of us would probably regard it as the most richly representative of all Keats’s poems. Two reasons for this quality are immediately apparent: there is its matchless evocation of that late spring and early summer season […] and there is its exceptional degree of 'distillation', of concentrated recollection »

Ce qui pourrait être traduit par : « "Ode à un rossignol" est particulièrement intéressant pour le fait que la majorité d'entre nous le considère sans doute comme le mieux représentatif de tous les poèmes de Keats. On peut immédiatement discerner deux raisons à ce fait : son évocation inégalable de la fin du printemps et du début de l'été […] et ce degré exceptionnel de "distillation", de souvenirs concentrés[62]. » David Perkins prit la défense du mot forlorn en insistant sur le fait que celui-ci décrit le sentiment d'impossibilité de vivre dans le monde de l'imagination[61]. Le même Perkins ajoute que "Ode à un rossignol" serait une exploration d'un symbole, le rossignol, qui aurait à la fois des limites et des avantages[63]. William Jackson Bate rejoint Perkins en s'opposant à la critique de Pettet, le mot forlorn (morne, triste) décrirait selon lui l'impossibilité d'atteindre le monde dont il est sujet dans le poème[64]. En 1963, après avoir comparé le poème avec le reste de la poésie anglaise, Bate affirme que "Ode à un rossignol" est un des plus grands poèmes en anglais et le seul avoir été écrit si rapidement[65]. Cinq ans plus tard, Robert Gittins considère "Ode to a Nightingale" et "Ode on a Grecian Urn" comme les deux poèmes les plus accomplis de Keats[66].

A partir des années 1960, la plupart des critiques de Yale décrivent le poème comme une nouvelle version du langage poétique de John Milton, mais en argumentant que le poème montre l'infériorité de Keats en tant que poète. Les critiques, Harold Bloom (1965), Leslie Brisman (1973), Paul Fry (1980), John Hollander (1981) et Cynthia Chase (1985) se sont tous concentrés sur le poème en prenant Milton comme point de départ, ignorant d'autres possibilités, comme Shakespeare qui est supposé avoir été la source de plusieurs phrases de Keats. Ainsi, R. S. White (1981) et Willard Spiegelman (1983) ont pris l'exemple shakespearien pour soutenir la multiplicité des sources du poème et le fait que Keats ne se contentait pas juste de répondre à Milton ou d'échapper à son ombre. A la place, "Ode à un rossignol" serait un poème original[67], comme l'a plaidé White :

« The poem is richly saturated in Shakespeare, yet the assimilations are so profound that the Ode is finally original, and wholly Keatsian[68]. »

« Le poème est richement gorgé de Shakespeare, bien que les assimilations sont tellement profondes que l'Ode est finalement originale, entièrement Keatsienne. »

Pareillement, Spiegelman assure que Le Songe d'une nuit d'été de Shakespeare a particulièrement influencé le poème[69]. En 1986, Jonathan Bate confirme l'influence de Shakespeare dans "Ode à un rossignol", l'appelant "l'oiseau immortel"[70].

En 1973, Stuart Perry se concentre particulièrement sur la qualité du poème :

« "Ode to a Nightingale" is the supreme expression in all Keats's poetry of the impulse to imaginative escape that flies in the face of the knowledge of human limitation, the impulse fully expressed in 'Away! away! for I will fly to thee[71]. »

« De tous les poèmes écrits par Keats, "Ode à un rossignol" est l'expression suprême de l'impulsion de l'échappatoire imaginative qui se confronte avec la connaissance des limites humaines, une impulsion exprimée dans le vers Away! Away! for I will fly to thee. »

En 1985, Wolf Hirst exprime son accord avec les éloges précédents, et ajoute que, après le déplacement du poète dans le chant éternel du rossignol, son retour au monde réel est d'autant plus bouleversant[72]. Helen Vendler suit la lignée plus critique, prétendant que le poème est artificiel, et argumente que le poème était un essai esthétique et spontané plus tard abandonné[73]. Elle pense également que le poème n'est pas aussi spontané que le prétendent de nombreux critiques, mais suit logiquement l'idée de Keats que la musique est un art non-représentatif[74].

Dans une critique contemporaine du poème en 1998, James O'Rouke revient sur le mot forlorn :

« To judge from the volume, the variety, and the polemical force of the modern critical responses engendered, there have been few moments in English poetic history as baffling as Keats's repetition of the word "forlorn"[75]. »

« 'Pour juger du volume, de la variété et de la force polémique des critiques modernes du poème, il y a peu de moments dans l'histoire de la poésie anglaise aussi déroutants que la répétition du mot forlorn par Keats. »

En se référant à l'importance des idées de John Dryden et de William Hazlitt dans le poème, Andrew Motion affirme que le poème définit la poésie comme un mouvement de la conscience personnelle à la conscience de l'humanité souffrante[76].

Références

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  9. Bate 1962, p. 52–54
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  16. Bloom 1993, pp. 407–408
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