- Napoléon Louis Joseph Jérôme Bonaparte
-
Pour les articles homonymes, voir Bonaparte.
Napoléon Louis Joseph Jérôme Bonaparte (Meudon, 16 juillet 1864, - Prangins, 14 octobre 1932), prince Louis, est le deuxième fils de Napoléon (Jérôme) Bonaparte et de Clotilde de Savoie, fille de Victor-Emmanuel II d'Italie, roi d'Italie. Son père l'oriente vers la carrière militaire et après avoir servi d'abord en France puis en Italie, il rejoint l'armée russe où il obtiendra le grade de lieutenant-général. Il occupera notamment le poste de gouverneur à Erevan en 1905 où il avait été envoyé pour rétablir l'ordre entre les Tatars et les Arméniens[1],[2]. La révolution de 1917 termine sa carrière et il se retire alors en Suisse, à Prangins.
Sommaire
Biographie
Né en 1864 au Château de Meudon (résidence impériale depuis 1807[3]), sa famille quitte brièvement la France à la chute l'empire, puis revient en 1874. Ses études terminées il s'installe à Paris chez sa tante et marraine la princesse Mathilde.
A l'instigation de son père il entame une carrière militaire et accomplit son service militaire dans le 31e régiment d'infanterie à Blois. En 1884, son service terminé, il part deux ans pour un voyage autour du monde[4]. A son retour la Loi d'exil de 1886 est en vigueur et vise les prétendants au trône des familles ayant régné sur la France ainsi que leur fils aîné en les obligeant à quitter le territoire national ainsi que tous les autres princes français tout en les rayant des listes de l'armée.
Louis quitte alors la France pour l'Italie où il rejoint sa mère, la princesse Clotilde, à Moncalieri, qui y réside depuis la mort de son père le roi Victor Emmanuel II en 1878. Grâce à son oncle le roi Humbert I, il acquiert la nationalité italienne et peut continuer sa carrière militaire en 1887 en intégrant le 13ème régiment de chevaux-légers à Vérone comme lieutenant auxiliaire. Dix-huit mois plus tard il est capitaine dans le régiment de Savoie à Montferrat. Cependant un sentiment anti-français règne dans l'armée italienne et conduit Louis à la quitter en 1890.
L'influence dont dispose sa tante la princesse Mathilde à la cour de Saint-Petersbourg lui permet d'intégrer l'armée russe cette même année et il est nommé lieutenant-colonel dans le 44ème régiment de dragons à Nijni Novgorod, une unité qui accueille en particulier des soldats étrangers. En effet, une affectation dans la capitale (Saint-Petersbourg) aurait été difficile sans créer des difficultés diplomatiques entre la France et la Russie. Un an plus tard, en 1891, il est à Piatigorsk dans le Caucase. Cette même année décède son père qui, étant brouillé avec son fils aîné Victor, fait de Louis son légataire universel, mais Louis n'insiste pas pour que le testament soit exécuté et un partage équitable a lieu avec accord mutuel. En particulier, c'est Louis qui hérite du domaine familial de Prangins.
En décembre 1895 il est nommé colonel et prend la tête du 45ème régiment de dragons Seversky, puis trois mois plus tard il intègre les lanciers de la garde de sa majesté l'impératrice Alexandra Feodorovna, unité d'élite de l'armée impériale russe. Il se trouve ainsi dans le cercle rapproché du tsar Nicolas II mais peine à s'intégrer. C'est pourquoi en 1902 il est envoyé rejoindre la division de cavalerie du Caucase. Lorsque des troubles éclatent entre Tatars et Arméniens en 1905, il est chargé de rétablir l'ordre, puis est nommé gouverneur de la province d'Erevan. Cependant le vice-roi de la province, le comte Vorontsov Dashkov, a tôt fait d'écarter du pouvoir ce rival potentiel, et après un différend fin 1905 le prince Louis donne sa démission.
En 1910, alors qu'il est dans la garde impériale avec le grade de lieutenant-général, il met un terme à la vie militaire et se retire en Suisse dans le domaine familial de Prangins hérité de son père.
Lorsque survient la première guerre mondiale en 1914, le tsar Nicolas II lui demande de le représenter à l'état-major italien auprès du duc d'Aoste, cousin de Louis et commandant de la troisième armée, rôle qui se termine en 1917 avec la révolution russe.
Il demeure à Prangins jusqu'à son décès en 1932 d'une crise d'apoplexie et est inhumé dans la salle des princes de la Basilique de Superga où reposent également ses deux parents. Ne s'étant jamais marié, il ne laisse pas de descendance.
Bibliographie
- (en) Christopher Walker, Armenia: A Survival of a Nation, Librairie Au Service de la Culture, 1980, 75 p. (ISBN 9780312049447) [lire en ligne]
- Jean Tulard, Dictionnaire du Second Empire, Fayard, 1995, 1347 p. (ISBN 2213592810)
- (en) Luigi Villari, Fire and sword in the Caucasus, T. Fisher Unwin, 1906, 348 p. [lire en ligne]
Notes et références
- Walker, chap. 3
- Villari, p.276
- Château de Meudon, chronologie. Consulté le 20 juillet 2011
- PRINCE LOUIS BONAPARTE.; HE TARRIES A WHILE WITH THE MIKADO IN YOKOHAMA., The New-York Times, 18 June 1886. Consulté le 21 August 2011
Liens externes
- S.A.I. le prince Louis. Consulté le 20 juillet 2011
- (ru)Serebrenitsky K., « Un Bonaparte au service de la Russie », 2006. Consulté le 20 juillet 2011
- (ru)Бонапарт,_Луи_Наполеон_Жозеф_Жером. Consulté le 20 juillet 2011
Catégories :- Naissance en 1864
- Naissance à Meudon
- Maison Bonaparte
- Général russe
- Décès en 1932
Wikimedia Foundation. 2010.