Marie-Madeleine Gérard

Marie-Madeleine Gérard
Marie-Madeleine Gérard
Auto-portrait de Marie-Madeleine Gérard

Nom de naissance Marie-Madeleine Gérard
Naissance 2 juin 1901
Arlon (Belgique)
Décès 11 mars 1983
Mantes (France)
Nationalité Belge
Formation Académie des beaux-arts de Liège
Maître Évariste Carpentier
Œuvres réputées Portrait du Shah d'Iran, Autoportrait

Marie-Madeleine Gérard (ou Marie-Madeleine Bourguignon) femme de lettres et artiste peintre, Marie-Madeleine Caroline Louise Julienne Gérard est née en Belgique, à Arlon Arlon, le 2 juin 1901, fille de Joseph Gustave Gérard et de Catherine Théodorine Léopoldine Marie Englebert. Elle décède le 11 mars 1983.

Sommaire

Biographie

Enfant unique, Marie- Madeleine est l’enfant très choyé de parents déjà mûrs puisque à sa naissance, son père a 42 ans et sa mère 37 ans. Très tôt la petite fille, vive et volontaire, manifeste ses dons exceptionnels pour le dessin. Ses parents lui assurent une rigoureuse formation au dessin en la confiant à Évariste Carpentier, directeur de l’académie des beaux-arts de Liège. À quinze ans, Marie-Madeleine réalise un tableau, une vierge à la manière de Rubens, qui surprend fortement son entourage. On fait alors souvent appel à ses talents pour les décorations de fêtes ou pour des illustrations religieuses.

Un jour, les sœurs d’un couvent voisin lui demanderont de bien vouloir peindre de petits santons pour la crèche de Noël. Lassée au bout d’un certain temps et tandis qu’elle s’applique à peindre les yeux du petit enfant Jésus, Mady – c’est son surnom – s’exclame tout fort : «  Ah ! Faut-il que je sois une bête à bon Dieu pour faire un tel travail ! ». À ce moment précis, une coccinelle, celle que l’on appelle communément « bête à bon Dieu » tombe sur la table, juste devant elle. Très marquée par cette étrange coïncidence (la saison n’était pas aux coccinelles), Maddy racontera souvent cette anecdote à ses proches. L’enfant gardera de son enfance une grande impression de solitude auprès de parents trop retirés du monde. Leurs aspirations idéalistes coupent l’enfant des réalités de l’existence et lui donnent le sentiment d’un avenir incertain.

Un grave accident cérébral survenu en 1925, fragilise la vie du père. Il décline assez vite. La détérioration de sa santé morale et physique frappe d’angoisse la mère et la fille. Marie-Madeleine accepte alors, sans vraiment y réfléchir, la proposition de mariage qui lui est présentée par Maurice Bourguignon le 18 septembre 1929. Il est né en France, dans les Vosges, à Mattaincourt, le 18 septembre 1885, fils de Paul Émile Bourguignon et de Marie Apolline Louise Weiss. Tous deux auront un fils, Roger, né à Bruxelles le 25 octobre 1930.

Quelques mois après son mariage qui lui a donné la nationalité française, Marie-Madeleine perd son père en 1930, puis sa mère en 1931. Très affectée par la mort subite d’une mère qu’elle aimait profondément, submergée d’émotion et de chagrin, Marie-Madeleine Gérard est affectée d’une grave atteinte de sa glande thyroïde. Elle sera suivie pendant plus d’un an par le docteur Boucher. Guérie, elle ne subira pas de récidive. En l’espace d’une année, Marie-Madeleine Gérard a perdu les deux seuls piliers de son existence. Elle trouve son exutoire dans la peinture. Elle s’y est déjà fait remarquer.

Son œuvre

Atelier de Marie-Madeleine Gérard avenue de la Couronne à Bruxelles

La première exposition des œuvres peintes de Marie-Madeleine Gérard se situe à Liège, en 1920, à l’Œuvre des Artistes. Elle participe aussi aux Salons triennaux de Paris. Plus tard, son œuvre, qu’elle signe Marie-Madeleine Bourguignon, sera exposée à Bruxelles, à la salle Demar, en 1937. Elle organise en 1939 une exposition privée dans le très bel atelier qu’elle possède à Bruxelles, avenue de la Couronne. Son œuvre sera exposée à la galerie de la Toison d’Or, à Bruxelles, en 1941 et 1943.

À Anvers, ses tableaux seront exposés à la galerie Aghte, en 1942. C’est à partir de 1941 que sa carrière prend une grande envergure. Son art du portrait lui mérite d’importantes commandes qui assurent au couple Bourguignon un train de vie des plus confortables. C’est une période artistique heureuse. Marie-Madeleine travaille intensément. Elle peint des célébrités et rencontre d’éminentes personnalités qui se pressent dans son atelier et dont elle fait le portrait. L’atelier est grand et spacieux et, lorsque le soir tombe, Mady se met volontiers au piano car elle joue merveilleusement de cet instrument. Drôle, vive et bonne conteuse, aimant faire le gavroche, elle laissera le souvenir d’une sensibilité primesautière et spirituelle. Elle aime aussi écrire. L’artiste fut honorée par l’intérêt et la générosité de sa majesté la reine d’Angleterre, Élisabeth. On lui commanda le Portrait du Shah d'Iran avant qu’il ne soit reçu par la reine au palais de Buckingham. Parallèlement, la vie conjugale devient lourde pour l’artiste. Le contraste lui est pénible d’une vie professionnelle brillante et d’une vie personnelle inexistante avec un époux qui ne partage aucune affinité avec elle. Sous l’influence encourageante d’une nouvelle affection qui vient adoucir son sort, Mady se décide à quitter son mari. La guerre n’est pas finie, nous sommes en 1944. Le mariage aura duré près de quinze ans.

Marie-Madeleine Bourguignon fait porter dans une charrette à bras ses toiles, châssis, boites de peinture et effets personnels en direction de son nouvel atelier qu’elle installe rue des Tongres, toujours à Bruxelles. Ses tableaux sont signés Mady-Bourguignon-Gérard. Après quelques années, elle les signera de son seul nom de jeune fille, Marie-Madeleine Gérard.

Marie-Madeleine Gérard prépare activement sa prochaine exposition à Bruxelles qui doit avoir lieu en novembre 1945 à la galerie de l’Art Belge. Hélas, le 15 août 1945, Marie-Madeleine Gérard perd soudainement la vue. Sa vue n’avait jamais été excellente. Myope, il lui semblait petite fille que tout se vivait dans une certaine brume. Après une longue période d’inactivité et des soins inadéquats, Mady se rend auprès d’un chirurgien réputé en Angleterre. Opérée des deux yeux, un seul sera à peu près sauvé. Elle a perdu définitivement l’usage de son œil gauche et son œil droit n’a que partiellement récupéré la vue. Sa force de caractère et ses dons exceptionnels lui permettent d’organiser l’exposition de ses œuvres anciennes et nouvelles, en 1955, dans le nouvel atelier qu’elle a installé rue Tervueren.

En 1959, Marie-Madeleine Gérard quitte définitivement Bruxelles et installe son atelier à Paris. Elle entreprend d’importantes recherches d’ordre historique et artistique sur Frédéric Chopin à qui elle a déjà consacré plusieurs compositions artistiques depuis 1954 comme ce portrait :

Elle devient membre actif de la Bibliothèque polonaise de Paris, Quai d’Orléans. Les toiles que Mady a dédiées à Chopin feront l’objet d’une importante exposition à la Société historique et littéraire polonaise de Paris, au 6 quai d’Orléans, du 5 au 18 janvier 1961.

Portraits

Elle a aussi peint d'autres portraits de personnages plus ou moins connus :

Devenue aveugle, seul son proche entourage d’amis fidèles la protège d’une excessive solitude. En janvier 1981, Marie-Madeleine Gérard quitte son appartement du 123 rue Saint Honoré. Elle s’éteint le 11 mars 1983, dans une maison de retraite près de Mantes, munie des sacrements de l’Église. Elle repose maintenant dans le cimetière de Froissy.

Notes et références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Marie-Madeleine Gérard de Wikipédia en français (auteurs)

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