- Ludlow Typograph
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La Ludlow Typograph est une machine typographique destinée à fondre des lignes de caractères pour l'impression d'un texte.
Sommaire
Histoire
La société Ludlow Typograph & Co a été fondée en 1906 par Washington I. Ludlow et William A. Reade. Ludlow avait mis au point une machine à composer assez semblable à la Linotype de Mengenthaler, et déposé un brevet en 1907. En 1909, la société acquiert à Chicago les locaux du graveur de caractères Robert Wiebking et sa machine à graver. Après plusieurs essais infructueux, en août 1913, un nouveau brevet est déposé pour une machine à fondre les caractères, fonctionnant au gaz, à partir de matrices disposées à la main.
En 1913 la Ludlow est acquise par le Chicago Evening Post qui l'utilise pour composer les titres.
La Typograph Ludlow se répand donc rapidement dans les petites imprimeries et les journaux, où elle sert pour composer les titres, le texte courant étant réalisé sur Linotype. Elle se perfectionne avec le temps. En 1929, apparaît le premier modèle fonctionnant à l'électricité. En 1965, sort le modèle M, plus rapide et fiable, et en 1982 le modèle N utilise l'air comprimé pour injecter le plomb dans le moule.
La Ludlow ne doit pas être confondue avec d'autres machines portant le nom de Typograph : en particulier, le Typograph de l'Américain John Raphael Rogers (1895), machine à composer assez semblable par son principe à la Linotype, qui racheta d'ailleurs l'entreprise de Rogers, mais la Typograph continua sa carrière en Allemagne, où elle échappait aux brevets américains. La Typograph pouvait être utilisée conjointement avec la machine Elrod, firme rachetée en 1920 par Ludlow, qui permettait de fondre des espaces, des interlignes et filets de longueur de un à vingt-quatre pouces, et d'épaisseur entre un et trente-six points.
Fonctionnement
Au lieu de composer le texte avec les caractères typographiques traditionnels, l'opérateur place sur un composteur des matrices en laiton, portant en creux l'empreinte du caractère. Une fois la ligne composée, elle est placée dans la machine, les espaces sont disposés pour justifier la ligne et une coulée de plomb typographique vient prendre l'empreinte du texte. Les lignes moulées sont ensuite assemblées pour une impression traditionnelle, les matrices sont récupérées, redistribuées et peuvent resservir immédiatement. Par rapport à la Linotype, la machine Ludlow est d'une grande simplicité, elle est dépourvue du clavier et du système de composition et de redistribution automatisé, qui sont très complexes et qui rendent la Linotype plus onéreuse, enfin elle est moins encombrante par son volume. Par rapport à la composition manuelle traditionnelle, la Typograph permet d'économiser des quantités de caractères, qui resteraient immobilisés jusqu'à l'impression et à la correction, nécessitant pour des ouvrages importants comme les livres ou les journaux, un grand nombre de casses de caractères. Au contraire, les matrices sont toujours disponibles, plus résistantes, et fournissent des lignes de caractères neuves à chaque fois, alors que les caractères typographiques, facilement dégradables, sont sujets à l'usure, pouvant en cas de mauvaise manipulation sortir de leur position dans la forme. Bien que les matrices puissent descendre jusqu'au corps 6, leur utilisation optimale était plutôt dans le corps 14 et au-dessus, donc pour les titres et sous-titres.
Créations typographiques
L'entreprise créant ses matrices a été à l'origine de nombreuses créations typographiques. Le principal créateur de caractères fut R. Hunter Middleton (1898-1985), auteur des polices Coronet, Delphian Open Title, Eusebius, Flair, Radiant, Record Gothic, Stellar, Tempo, Umbra… Ludlow édita également les créations de Robert Weibking (1870-1927), Douglas McMurtrie (1897-1944) et Hermann Zapf, né en 1918 (Optima, Palatino).
Liens externes
Catégories :- Imprimerie
- Entreprise ayant son siège à Chicago
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