- Lucas Notaras
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Lucas Notaras, (grec : Λουκάς Νοταράς) (mort le 3 juin 1453), parfois orthographié Loukas Notaras, est le dernier grand-amiral de l'Empire byzantin.
Biographie
Il est connu pour avoir dit, alors que les rivalités théologiques entre les églises d'Orient et d’Occident empêchaient l’acheminement d'aide aux Byzantins : « Plutôt le turban que le chapeau de cardinal ».
Selon l'historien Michel Doukas, il est une des victimes de l'intransigeance de Mehmet II. Ayant capitulé avec le prince turc Orchan, celui-ci avait essayé de s'échapper déguisé, mais s'était tué dans une chute. Notaras, afin de préserver la susceptibilité du sultan, chercha à se concilier sa bienveillance à force de cadeaux[1]. Mehmet II, faisant mentir ses promesses de bienveillance, reçut son présent avec insultes, dédain et mépris, puis l'envoya en prison, avant de l'accuser d'avoir empêché des pourparlers de paix avec l'Empereur Constantin XI Paléologue. Notaras se défendit en disant que les obstacles étaient venus des fausses promesses d'aide venant des Vénitiens et des Génois[2], ajoutant que des pacha comme le Vizir Khalil Pacha avaient même fait espérer, par une lettre à l'Empereur, la levée du siège, Grand-Vizir que Mehmet II détestait. Calmé dans sa rage, il libéra Notaras.
Selon Critobule d'Imbros, plus tard, apprenant la beauté du troisième fils de Notaras, âgé de quatorze ans[3], il le lui demanda afin de céder à ses penchants. Notaras, pour épargner ce sort à son jeune enfant, proposant plutôt sa propre vie et celle de ses trois fils. Mehmet II lui renvoya sur-le-champ un eunuque et un bourreau, et l'ordre de ne laisser la vie qu'au plus jeune des trois frères. Face au supplice, Notaras embrassa ses fils, et les exhorta à préférer la mort à l'abjuration de leur religion. Il demanda au bourreau la seule grâce de mourir après ses enfants, afin d'avoir l'assurance qu'ils ne le trahiraient pas. Il fut décapité après avoir vu la tête de ses deux fils ainés, rouler au sol[4].
Sa femme mourut esclave sur la route d'Andrinople, dans la ville de Drusipara en Thrace, l'actuelle Misinli[5]. Deux membres de sa famille étaient sur la liste des passagers d'un navire génois qui échappa a l'invasion. Sa fille Anna Notaras qui était partie a Venise entre 1440 et 1449 devint le centre des expatriés byzantins a Rome.
On a publié en Grèce, des lettres en Latin de Notaras, sous le titre Ad Theodorum Carystenum, Scholario, Eidem, Ad eundem, & Sancto magistro Gennadio Scholario.
Références
- Histoire universelle: depuis le commencement du monde jusqu'à présent, Histoire de l'Empire Othoman, Chapitre XVIII, Chapitre VIII: Cette source donne une version différente: « Ayant été envoyés à bord d'un vaisseau, un Romain pour obtenir sa liberté les découvrit au Pilote, qui coupa sur le champ la tête à Orchan habillé en Moine, et l'apporta au grand-Sultan, à qui il mena le Grand-Duc ». La même source précise que le plus jeune fils de Notaras fut tué avec son père et ses frères ainés, ainsi que les officiers qui avaient été épargnés. Il conserva toutefois {{Citation|entre leurs femmes et leurs enfants les personnes les plus belles et les mieux faites.
- Beautés de l'histoire de la Grèce moderne, ou Récit des faits mémorables des Hellènes, par Adélaïde Gillette Billet Dufrenoy], Tome I, Paris 1825
- Le turban plutôt que la mitre
- La chute de Constantinople
- Les Notaras, les derniers Byzantins, Paltin Nottara « Après l’exécution de Loukas Notaras, l’immunité dont ils avaient bénéficié les premiers jours fut oubliée, le palais attribué à un proche du sultan, l’épouse du Grand duc fut emmenée avec ses deux filles en captivité à Edirne, comme la plupart des veuves et enfants des autres grands dignitaires. »
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