Luc Carton

Luc Carton

Luc Carton, né le 20 avril 1954 à Bruxelles, est un philosophe belge.

Sommaire

Parcours

Luc Carton étudie la philosophie à l’Université catholique de Louvain dans les années 70. Chercheur, puis directeur de recherches à la Fondation Travail-Université dans les années 1980 et 1990, Il coordonne des programmes de recherche portant notamment sur l'évaluation des politiques publiques. Il s'intéresse aux relations entre économie et société, abordant des questions aussi diverses que l’évolution du syndicalisme, le développement des relations de service, la problématique du logement, la réinsertion des prisonniers, développant la notion d'intégration critique[1]. Issu du MOC (Mouvement Ouvrier Chrétien), il fait partie des « sherpas » qui mettent en forme les convergences à gauche des partis Socialiste et Ecologique. Début des années 2000, il est conseiller politique dans l’équipe de direction du parti Ecolo, où il travaillera quatre ans. En France, de 1998 à 2001, sous le ministère de Marie-George Buffet, Ministre de la jeunesse et des sports, il est chargé d’une mission prospective sur l’avenir de l’éducation populaire (en Belgique : «éducation permanente »). Il dirige en 1998 les Rencontres pour l'Avenir de l'Education Populaire. Il y développe une définition particulière de l'éducation populaire : "L’éducation populaire n’est évidemment pas l’éducation dont le peuple est l’objet. C’est une éducation dont le peuple est le sujet, c’est-à-dire la transformation de l’expérience quotidienne aliénée ou exploitée en expérience collective et surtout en savoir stratégique”[2]. Il participera régulièrement à des journées d’échange impliquant des jeunes, notamment aux rencontres « Participation des Jeunes à la Vie de la Cité » à Dunkerque. Depuis 2005, Luc Carton travaille au ministère de la Communauté française de Belgique, à la Direction Générale de la Culture, comme inspecteur de la culture, où il a une mission générale exploratoire sur l’évaluation des politiques publiques en matière culturelle, et où il tente de promouvoir une culture de l’autoévaluation[3].

Pensée

Luc Carton se définit comme un homme de gauche. Sa pensée se décline sur trois axes :

  • Nous sommes dans une société de la connaissance. L’individu contemporain possède, jusqu’à l’excès, les outils de la connaissance qui constituent la culture. Cet excès souffre d’un déficit de capacité de mobilisation socio-économique et socio-politique à partir de ces savoirs : "Nous en savons beaucoup plus que ce qu’on nous autorise à faire !"[4]. La culture est donc bien au centre des conflits socio-économiques contemporains qui ne peuvent plus faire l’impasse sur le sens de la vie en société.
  • Penser l’identité aujourd’hui, c’est toujours revenir au sujet et à sa quête de sens, ce qui n’est pas un travail facile. En référence au linguiste Emile Benveniste, «est sujet celui par qui un autre est sujet» : le sujet est multiple, et se construit dans la rencontre avec l'autre, lui aussi multiple. Cette pluralité nous éclaire sur nos propres divisions, ce qui nous amène à la nécessité d'un dialogue introspectif. “L’individu de la modernité, c’est celui qui se reconnaît comme divisé et qui reconnaît que le plus beau de sa vie est d’accepter de travailler ces divisions."[5]
  • Dans cette société de la connaissance, il s’agit de mobiliser l’expérience, l’expertise de chacun, et ce à partir de l’exercice rigoureux du travail des mots. “Seule l’expérience individuelle et collective de la contradiction, du conflit et de la conduite, nous apprend réellement ce qu’est la démocratie. C’est-à-dire : travailler le conflit avec des mots."[6]

C’est à partir ce ces trois niveaux : connaissance, conscience et critique, que pourront, selon lui, se construire une action sur le monde et sa transformation.

Bibliographie

  • 1. « Mixité sociale : le syndrome du Heysel », Luc Carton, Les Cahiers Marxistes, CM n°211, décembre 1998.
  • 2. « Logiques marchandes, action publique. Un conflit du troisième type », Luc carton, Les Cahiers Marxistes, CM n°182, décembre 1991.
  • 3. « Une (éventuelle) absence de politique culturelle ». Entretien avec Luc Carton, Cultures en Chantiers, 35, août 2000.
  • 4. "Les territoires, la Culture et le Politique", in "Développement territorial et mutations culturelles", Presses Universitaires de Louvain, 2004.
  • 5. "Intervention de Luc Carton - Forum sur l'éducation permanente", Santé Conjuguée, N°32, avril 2005.
  • 6. « Comment devrait s’articuler la sphère sociale dans une dynamique de développement durable ? », Luc Carton, Question de point de vue, avril 2005.
  • 7. “Construire l’avenir des fonctions collectives, une nouvelle dimension des luttes sociales autour de la “vie commune”, Luc Carton, Points de Repère, juin 2005.
  • 8. «Action publique et droit au logement», par Marie-Laurence De Keersmaecker et Luc Carton. Publication disponible à la Fondation Travail-Université.
  • 9. "Les gauches face au droit au logement", Luc Carton, Politique, septembre 2006, numéro hors-série "Un toit pour tous".
  • 10. "Vers une évaluation "partagée" des contrats-programmes des centres culturels", Luc Carton, Astrac en Vrac, N°41, octobre 2006.
  • 11. « "P" comme participation ou comme perversion ? ». Propos recueillis par Daniel Detemmerman, parus dans le CFALIEN, bulletin trimestriel, décembre 2007, janvier et février 2008.
  • 12. « Expropriation culturelle, industrialisation et urbanisation », Luc CARTON.
  • 13. « Pourquoi la culture ? », Luc CARTON.
  • 14. « Culture et éducation populaire : la transition démocratique », Luc CARTON.
  • 15. « Education populaire et syndicalisme », Luc CARTON.
  • 16. « Le travail de la culture, une contribution à la définition du mode de développement territorial ». Intervention de Luc Carton, Acte du Colloque « Développement territorial », Liège, Fondation Hicter, les 8 et 9 novembre 2006.
  • 17. « Les défis de l’éducation populaire », intervention de Luc Carton aux Rencontres pour l’avenir de l’éducation populaire, Ministère de la Jeunesse et des Sports, Paris, les 5 et 6 novembre 1998.

Références

  1. "Comment lier culture et émancipation sociale ?", Luc Carton, Lettre de Culture et Proximité N°9
  2. « Les défis de l’éducation populaire », intervention de Luc Carton aux Rencontres pour l’avenir de l’éducation populaire, Ministère de la Jeunesse et des Sports, Paris, les 5 et 6 novembre 1998.
  3. Vers une évaluation "partagée" des contrats-programmes des centres culturels. Astrac en vrac, 38, pp 18-22
  4. « Le travail de la culture, une contribution à la définition du mode de développement territorial ». Intervention de Luc Carton, Acte du Colloque « Développement territorial », Liège, Fondation Hicter, les 8 et 9 novembre 2006.
  5. Luc Carton cité par Hélène Janssens, «Alter-conforme en recherche», La Libre Belgique 2006.
  6. "On ne naît pas formateur : on le devient !", www.cesep.be/ANALYSES/PRATIQUES/2007

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Luc Carton de Wikipédia en français (auteurs)

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