Louis-Jodel Chamblain

Louis-Jodel Chamblain

Louis-Jodel Chamblain (né en 1951) a été un sergent de l'armée haïtienne et un chef para-militaire rebelle. Il est considéré comme un criminel de guerre notoire par les organisations internationales des Droits de l'homme.

Chamblain fut des chefs des Tontons macoutes sous le régime répressif de Jean-Claude Duvalier[1]. Chamblain devint ensuite un sergent au sein de la junte militaire de transition qui succéda à la dictature de Jean-Claude Duvalier en 1986.

En 1987, Chamblain aurait dirigé des escadrons de la mort, lors des élections prévues dans le cadre de la transition vers un régime civil. Les élections furent interrompues. En tout, 34 électeurs furent tués, et l'élection fut annulée.

Après l'élection présidentielle, en décembre 1990, dans laquelle Jean-Bertrand Aristide fut élu, ce dernier fut renversé, un an plus tard en 1991, par un coup d'État militaire au cours duquel Chamblain participa. Immédiatement après ce coup d'État, la réputation de brutalité de Chamblain était grande, ainsi il aurait été responsable, à la tête de son groupe para-militaire d'extrême-droite (Front pour l'avancement et le progrès d'Haïti (FRAPH)), de près de cinq mille meurtres de partisans d'Aristide[2].

En 1994, avec la fin du régime militaire et la restauration d'Aristide (suite à l'intervention des États-Unis), Chamblain partit en exil en République dominicaine. Il fut condamné par contumace pour son implication dans le massacre de Raboteau et l'assassinat d'un homme d'affaires important et fidèle soutien du président Aristide, Antoine Izméry.

En février 2004, Chamblain revint d'exil, pour participer à une nouvelle rébellion contre le président Aristide et dirigée par Amiot Métayer puis après son assassinat, par son frère Buteur Métayer. Peu de temps après son retour, Chamblain s'empara de la ville de Hinche avec les forces rebelles de Guy Philippe. Aristide finit par être renversé par le coup d'État de 2004 à Haïti.

Après le retour de Chamblain et l'effondrement du gouvernement d'Aristide en 2004, Amnesty International demanda aux casques bleus de l'ONU, de procéder à l'arrestation de Chamblain pour sa participation présumée à des crimes de guerre, notamment en 1987, 1991 et 1993-1994. En avril 2004, Chamblain se rendit aux autorités pour faire face à un nouveau procès. Il fut acquitté dans le cas de l'assassinat d'Izméry. L'ambassadeur américain à Port-au-Prince, James Foley a sévèrement condamné cette libération, la qualifiant de scandaleuse[3].

Malgré cet acquittement, il resta toujours détenu par les autorités judiciaires qui enquêtaient sur sa responsabilité dans l'incendie qui avait ravagé en partie la Cité Soleil, un bidonville à l'extérieur de la capitale de Port-au-Prince en 1993. Il a finalement été libéré de prison en août 2005 en vertu d'un arrêt de la Cour d'Appel de Port-au-Prince[4]. Le 16 août 2004, une organisation haïtienne de défense des droits de l’homme, la "Coalition nationale pour les droits des Haïtiens", s’était déclarée profondément "préoccupée" par un procès organisé "de manière incompréhensible, à la va-vite" et destiné, selon cette organisation, à trouver "un compromis politique entre le gouvernement provisoire et les anciens rebelles pour blanchir l’ex-numéro 2 du FRAPH"[5].

Notes et références


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Louis-Jodel Chamblain de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать реферат

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Louis-Jodel Chamblain — (* 1953/1954) war der zweitranghöchste Führer der paramilitärischen Organisation FRAPH auf Haiti, die für zahlreiche Menschenrechtsverletzungen verantwortlich gemacht wird.[1] Chamblain verließ die Armee Ende 1980 als Sergeant und tauchte 1993… …   Deutsch Wikipedia

  • Louis-Jodel Chamblain — Sargento Apodo Señor de la guerra Lealtad Haití Nacimiento 1953 …   Wikipedia Español

  • Louis-Jodel Chamblain — (born 1953 or 1954) is a military leader in Haïti who has led both government troops and rebels, and is considered a notorious war criminal by most.Chamblain first emerged as a notorious figure as a sergeant within the transitional military junta …   Wikipedia

  • Chamblain — Dieser Artikel oder Abschnitt ist nicht hinreichend mit Belegen (Literatur, Webseiten oder Einzelnachweisen) versehen. Die fraglichen Angaben werden daher möglicherweise demnächst gelöscht. Hilf Wikipedia, indem du die Angaben recherchierst und… …   Deutsch Wikipedia

  • FRAPH — Die Front Révolutionnaire Armé pour le Progrès d’Haiti (FRAPH) (engl. Revolutionary Front for Haitian Advancement and Progress) war eine paramilitärische Todesschwadron die 1993 mit Unterstützung der USA zusammengestellt wurde, um die Anhänger… …   Deutsch Wikipedia

  • FRAPH — Le FRAPH (Front Révolutionnaire Armé pour le Progrès d’Haiti, puis devenu Front pour l Avancement et le Progrès Haitien), fut une organisation para militaire d extrême droite, de type escadron de la mort qui terrorisa, avec les mêmes méthodes… …   Wikipédia en Français

  • Front Révolutionnaire Armé pour le Progrès d’Haiti — Die Front Révolutionnaire Armé pour le Progrès d’Haiti (FRAPH) (engl. Revolutionary Front for Haitian Advancement and Progress) war eine paramilitärische Todesschwadron die 1993 mit Unterstützung der USA zusammengestellt wurde, um die Anhänger… …   Deutsch Wikipedia

  • Antoine Izmery — Antoine Izméry († 11. September 1993) war ein haitianischer Geschäftsmann und Aktivist. Inhaltsverzeichnis 1 Leben 2 Ermordung 3 Strafverfolgung der Täter 4 Einzelnachweise // …   Deutsch Wikipedia

  • Izméry — Antoine Izméry († 11. September 1993) war ein haitianischer Geschäftsmann und Aktivist. Inhaltsverzeichnis 1 Leben 2 Ermordung 3 Strafverfolgung der Täter 4 Einzelnachweise // …   Deutsch Wikipedia

  • Liste der Biografien/Cha — Biografien: A B C D E F G H I J K L M N O P Q …   Deutsch Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”