- Le Père de famille (Diderot)
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Le Père de famille Édition princepsAuteur Denis Diderot Genre Drame bourgeois Pays d'origine France Lieu de parution Amsterdam Date de parution 1758 Date de la 1re représentation 18 février 1761 Metteur en scène Comédiens français Lieu de la 1re représentation Théâtre de la rue des Fossés Saint-Germain Pour les articles homonymes, voir Le Père de famille.Le Père de famille est un drame bourgeois en cinq actes et en prose de Diderot écrit en 1758 et représenté pour la première fois le 18 février 1761 par les Comédiens français au théâtre de la rue des Fossés Saint-Germain. L'édition originale de la pièce était accompagnée d'un Discours sur la poésie dramatique, un essai de Diderot sur le théâtre.
La première représentation du Père de famille inaugura le drame bourgeois sur la scène française. Diderot ne cachait pas l’estime qu’il faisait de sa pièce et les hautes espérances qu’il y fondait. Le Père de famille devait créer un nouveau genre, qui serait le plus large, le plus fécond, le seul vrai, le genre sérieux et honnête. Diderot avait prétendu se peindre lui-même au caractère de Saint-Albin, et retracer l’histoire de sa passion pour sa femme lorsqu’elle était mademoiselle Champion.
Personnages
- Monsieur D’Orbesson, le Père de Famille,
- Monsieur Le Commandeur d’Auvile, beau-frère du Père de famille,
- Cécile, fille du Père de Famille.
- Saint-Albin, fils du Père de Famille.
- Sophie, une jeune Inconnue.
- Germeuil, fils de feu Monsieur de***, un ami du Père de Famille.
- Monsieur Le Bon, Intendant de la maison
- Mademoiselle Clairet, femme de chambre de Cécile
- La Brie, Philippe, Domestiques du Père de Famille.
- Deschamps, Domestique de Germeuil
- Autres Domestiques de la maison,
- Madame Hébert, Hôtesse de Sophie.
- Madame Papillon, Marchande à la toilette.
- Une des Ouvrières de Madame Papillon.
- M. ***. Pauvre honteux
- Un Paysan.
- Un Exempt.
L'argument
Saint Albin est amoureux de Sophie, une modeste ouvrière d'origine inconnue, et veut l'épouser. Ses projets sont contrariés par son père et celle du beau-frère de celui-ci, le vieux Commandeur d’Auvillé, ancien militaire, très conservateur, qui essaie de faire enfermer Sophie au couvent. Dans le même temps, Cécile, la jeune fille de la maison a noué une intrigue avec Germeuil, fils d’un ami de son père, qui lui demande de cacher Sophie dans leur maison. Lorsque d’Auvillé est en présence de la jeune femme, il se rend compte qu’elle est sa nièce. Cette question de parenté résolue, Saint-Albin est désormais libre d’épouser Sophie. Cécile peut épouser, quant à elle, Germeuil.
Réception
Lors de sa première création, le Père de famille connut huit représentations. Au dire des contemporains, le talent des interprètes, Mlle Gaussin et de Préville, ne fut pas étranger à ce succès. Lorsque le Père de famille tomba devant l’indifférence du public, Diderot ne se consola pas de voir le retirer de l’affiche disant partout qu’il était convaincu de l’excellence de son œuvre.
Lorsque la pièce passa de France à l’étranger, les Allemands louèrent le grand naturel de la pièce et des critiques, comme Lessing, s’en servirent à l’appui de leurs théories en faveur d’une littérature nationale.
Lorsque le Père de famille, reprit l’affiche en 1770, il obtient un succès éclatant et resta au répertoire jusqu’à la Révolution et l’Empire, mais, lors de la reprise solennelle de la pièce en 1811, par la Comédie française, elle fut sifflée.
Cotto-Henri de Gemmingen a écrit une imitation de la pièce, sous le même titre[1].
Plagiat
Cette pièce suscita en outre une controverse lorsque Fréron, puis Palissot accusèrent les trois premiers actes du Père de famille d’être un plagiat de la pièce éponyme de Carlo Goldoni. Celui-ci pourtant, qui a assiste à une représentation à Paris, réfute l'accusation dans ses Mémoires[2].
Le Discours sur poésie dramatique
L’art dramatique était un des sujets sur lesquels Diderot, se croyant appelé à régénérer le théâtre de son temps, aimait le mieux à s’étendre. Le Père de famille fait partie, avec le Fils naturel, des pièces de théâtre rédigées par Diderot pour soutenir la théorie qu’il avait élaborée du drame bourgeois. Lors de la publication de cette pièce, il l’a fait précéder d’une épître dédicatoire à la princesse de Nassau-Saarbruck et suivre du traité sur le Paradoxe sur le comédien.
Notes et références
- Journal de Paris, 7 mai 1784, p. 555-556. Voir : Roland Mortier, Diderot en Allemagne, p. 121-121 ;
- Voir : Mémoires de Goldoni pour servir à l'histoire de sa vie, et a celle de son théatre, Ponthieu, 1822. Suite de la 2e partie, p. 175.
Bibliographie
- Diana Guiragossian Carr, « Le Père de famille et sa descendance anglaise », Enlightenment Studies in Honour of Lester G. Crocker, Oxford, Voltaire Foundation, 1979, p. 48-58.
- Anne-Marie Chouillet, « Dossier du Fils naturel et du Père de famille », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 1982, n° 208, p. 73-166.
- Raymond Joly, « Entre Le père de famille et Le Neveu de Rameau : cConscience morale et réalisme romanesque dans La religieuse », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 1972, n° 88, p. 845-57.
- (en) Lancaster H. Carrington, « The Cast and the Reception of Diderot’s Père de Famille », Modern Language Notes, June 1954, n° 69 (6), p. 416-18.
- Hans-Ulrich Seifert, « Sade lecteur et metteur en scène du Père de famille », Colloque International Diderot (1713-1784), Paris, Aux Amateurs de Livres, 1985, p. 469-78.
- (en) E. P. Shaw, « An unpublished letter of Moncrif concerning Diderot’s Père de Famille », Modern Language Notes, June 1952, n° 67 (6), p. 424-25.
- Jean Varloot, « Poète et père de famille », Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, oct. 1986, n° 1, p. 26-31.
- (en) Richard P. Whitmore, « Two Essays on Le Père de famille », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 1973, n° 116, p. 137-209.
Liens externes
- Le Père de famille sur Gallica.
- Le Père de famille et ses représentations sur le site CÉSAR
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- Pièce de théâtre de Denis Diderot
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