- Lautein
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Saint Lautein
ou
Saint LothainAbbé et prêtre Naissance vers 448
AutunDécès 1er novembre 518 (~ 70 ans)
SilèzeVénéré à Saint-Lothain Vénéré par Église catholique romaine - Église orthodoxe Fête 1er novembre Serviteur de Dieu • Vénérable • Bienheureux • Saint modifier Lautein est moine bénédictin de l'Abbaye de Saint-Symphorien d'Autun né à Autun (Saône-et-Loire) vers 448 et décédé dans son monastère à Silèze (Jura) le 1er novembre 518 à l'âge d'environ 70 ans.
Sommaire
Biographie
Né vers 448 dans une famille de la noblesse sénatoriale autunoise, il a pour ami un fils de sénateur : Saint Grégoire de Langres qui deviendra évêque de Langres et bisaïeul de Saint Grégoire de Tours. Ils fréquentent les mêmes écoles.
Tout jeune il est, comme son ami, d'une conduite exemplaire. Attiré par la vie monastique, il entre vers l'âge de 27 ans, nous dit la chronique, à l'abbaye de Saint-Symphorien d'Autun que dirigeait l'abbé Laurent. C'est probablement l'évêque Saint Euphrône qui lui conseille d'entrer dans la solitude de cette abbaye après lui avoir servi de guide spirituel. Cet évêque aime d'ailleurs venir se recueillir en ces lieux où qu'il a choisit comme sépulture.
La règle observée à Saint-Symphorien est celle des moines orientaux. C'est avec enthousiasme et ferveur que Lautein se livre aux exercices de la vie spirituelle cénobitique. Souhaitant être dans une plus grande solitude et un plus grand détachement des choses matérielles, il renonce, avec l'autorisation de son supérieur, aux douceurs de la vie monacale pour se réfugier au désert ne voulant plus avoir que Dieu pour témoin et comme secours dans ses combats avec le malin.
Il part à l'autre bout du comté de Bourgogne dans les forêts du Jura que Gondebaud venait de reconquérir après deux siècles d'occupation par les barbares. Cette région porte le nom de Scodingue et c'est au pied des monts qu'il construit sa cellule sur le versant d'une colline dénommée Sièze ou Silèze, aux bords d'une rivière. C'est aujourd'hui la commune de Saint-Lothain dans le Jura. C'est à l'époque une bourgade gallo-romaine ruinée à proximité de la voie romaine de Lyon à Besançon, par Bourg, Lons-le-Saulnier et Grozon.
Très rapidement d'autres personnes viennent rejoindre l'ermite. Ses jeûnes sont très durs ; son biographe nous apprend qu'il passe trois Carêmes en ne s'alimentant que deux fois par semaine. Il ne prend au premier Carême que de la bouillie d'orge, au suivant des pommes sèches et au troisième des légumes crus. Cet anachorète a reçu de Dieu le pouvoir de calmer ou de détourner les orages et les tempêtes. Il est bientôt entouré de 70 religieux qui sont à l'origine du premier monastère de Silèze dont l'église fut sous le vocable de Saint-Martin. Puis devant les nombreux candidats désirant sous la conduite de ce célèbre thaumaturge servir Dieu, il fonde près de là un second monastère à Maximiac que d'aucun ont longtemps cru être le monastère de Baume-les-Moines et que Mabillon pensait être Ménai auprès d'Arbois et selon d'autres Monai auprès de St Lothain. Mais ce ne sont ni les uns et les autres car trop récents dans leur fondation[1]. C'est à Buvilly que Chevallier, l'abbé Richard et Rousset on vu avec clairvoyance le lieu de cette seconde abbaye qui deviendra prieuré[2].
Il y place quarante moines très exercés au jeûne, à la prière et à l'obéissance. C'est, dit la légende, en ce lieu qu'il avait coutume de passer le Carême et tous les jours jeûnés. Un jour que le four était en chauffe pour la fabrication du pain celui-ci ordonna à frère Pharadée d'y entrer pour le nettoyer. Le religieux s'exécuta et ressortit de cette fournaise intact. Nous connaissons le nom d'un autre de ses compagnons et amis : Siagrius à qui il confia un miracle qui venait de lui arriver. Des brigands venus pour cambrioler le monastère furent arrêtes par la morsure de l'un d'eux par un serpent. Repentant ils vinrent au prieuré et le saint homme guérit le larron.
Il atteignit l'âge de 53 ans (ca.501) sans être prêtre se jugeant indigne du sacerdoce. Pressé par ses compagnons il reçut la prêtrise des mains de Amantius, évêque de Besançon. Nous ne savons pas si le prélat vint à Siléze ou si l'abbé fit le voyage à Besançon. Silèze possède encore en son église l'autel sur lequel Lautein célébra l'office divin.
Il vécut ainsi 17 ans et en 518, alors qu'il venait de passer le Carême à Maximiac et retournant vers Silèze, il apprit le passage de son ami d'enfance Grégoire de Langres, évêque de Langres qui se rendait au concile de Lyon suite au Concile d'Épaone de 517. Les deux hommes allèrent au devant l'un de l'autre et se rencontrèrent au village de Grozon. C'était le 15 avril, jour de Pâques. Lautein avait eu précédemment à Maximiac la révélation de sa fin prochaine et en fit part à son ami. Ils passèrent la journée ensemble en prières mais le saint évêque ne se rendit pas à Silèze, ni a Maximiac.
Sentant venir sa fin prochaine, il informa le prêtre Victorius qu'il retournait à Silèze : " où je veux mourir et recevoir ma sépulture. Venez-y jeudi prochain et apportez un suaire pour ensevelir mon cadavre ". Il passa trois jours en prières, se donna lui même la communion et c'est dans la prière qu'il rendit son âme à Dieu.
Il fut pieusement inhumé dans un sarcophage en pierre de Vergennes visible dans la crypte de l'église, le couvercle du tombeau portant l'épitaphe : " Ici repose Saint Lautein, abbé"
Une gravure datant du Xe siècle ou XIe siècle fut réalisée une fois que ses restes furent levés de terre et placés dans la crypte, du côté gauche de l'autel de l'église du monastère, époque à laquelle le monastère et l'église de Silèze, ruinés par les Normands en 888 ou 889, furent relevés par Saint Bernon, abbé de Baume-les-Moines. Un seconde translation eu lieu vers la fin du XIe siècle pour exposer les reliques à la vénération publique. Cette cérémonie a dut être réalisée sur les ordres de l'abbé de Baume puisque le monastère de St Lothain était devenu un simple prieuré dépendant de l'abbaye de Baume. L'église de Saint-Lothain conserva néanmoins des reliques du saint. Mais le 11 mai 1635 les soldats allemands et lorrains pénétrèrent dans l'église et brisèrent la châsse reliquaire certainement pour en récupérer les pierreries. Le soir le curé recueillit les ossements et les plaça dans un coffre qu'il cacha sous une dalle dans le chœur de l'église. Elle y demeura jusqu'au 15 avril 1641 date à laquelle elle fut enlevée de sa cache, dans le cadre d'une cérémonie. Il fit un nouveau miracle sur une femme aveugle qui recouvrit la vue le 15 mai 1641 ; le curé consigna le fait par un procès-verbal qu'il signa avec trois témoins.
En 1793 la châsse fut cachée dans la crypte et échappa à la destruction. Puis fut, à la fin de la tourmente, remise à sa place au fond de l'abside. Elle contient : un fémur, un fragment d'humérus, deux os maxillaires et plusieurs vertébres. Deux petits ossements sont enfermés, l'un dans un reliquaire d'argent à l'effigie du saint et l'autre dans sa représentation en buste, les deux entreposés dans la crypte.
Par le passé, lors des grandes sécheresse, des tempêtes et des pluies incessantes la châsse était descendue et exposée à la vénération des croyants et des messes d'invocation étaient célébrées. Cette croyance perdura jusqu'en 1853 où, pendant l'été, tombèrent des pluies torrentielles et incessantes[3].
Fondations
- 480 ca - Prieuré de Saint-Martin de Silèze qui deviendra après son trépas Prieuré de Saint-Lothain
- 490 ca - Prieuré de Saint-Symphorien de Maximiac dit aussi Prieuré de Buvilly
Invocations
Pour calmer les orages et les tempêtes, et également recouvrer la vue.
Iconographie
- Vitrail de St Lautein, louant Dieu
- Tableau représentant la mort de Lautein, église de St Lothain.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
Bibliographie
- Les petits Bollandistes, La Vie des saints, T.XIII, pp.88-93, Paris, 1876.
- Collectifs des professeurs du Collège Saint-François-Xavier de Besançon: " Les Saints de Franche-Comté ".
Notes et références
- François Ignace Dunod de Charnage, Histoire des Séquanais et la province séquanaise, vol. I, p. 125-126, De Fay, 1735
- François Félix Chevallier: " Mémoires historiques, sur la ville et seigneurie de Poligny " 2 vol. T. II. Lons-le-Saulnier 1769.
- archimandrite Cassien
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