- Lafourguette
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Lafourguette est un quartier de Toulouse, situé au Sud de la ville (secteur 6). Le nom de La Fourguette, ou La Forguette (occitan La Forgueta) signifie « la petite forge ». Un quartier voisin, plus proche du centre-ville, s'appelle la Faourette, autrement dit « la petite forgeronne ». C'était le nom d'une métairie et il n'y a apparemment pas de lien entre les deux.
Ce quartier, situé à l'origine à l'extérieur de la ville de Toulouse mais à proximité, sur des terres en bord de Garonne, sur la rive gauche, inondables avant la construction des digues, avait une vocation essentiellement maraîchère.
Sommaire
Histoire
Au cœur de grands domaines, Lafourguette semble au XVIIe siècle n’avoir été qu’une petite métairie dans la propriété de Thibaut. En 1623, c'est le nom d'une propriété achetée par le capitoul Jean Delpech. Lafourguette est alors située dans l’Ardenne Basse, un vaste territoire abritant plusieurs châteaux. Dans sa plus grande extension, le quartier — et la paroisse — de Lafourguette englobaient Fontaine-Lestang, Larrieu, Braqueville, Thibaud, La Pointe, Sainte-Cécile, Saint-Jean et Candie.
Avant la constitution d'un noyau « urbain » au XIXe siècle, Lafourguette est constituée de grandes fermes et, progressivement, de maraîchères (petites maisons basses des maraîchers, autrement appelées toulousaines). Les cultures maraîchères y sont moins intensives que dans les quartiers Nord de Toulouse, comme Lalande. Une des productions importantes est celle de la vigne, qui est toujours cultivée sur le domaine municipal de Candie : grâce auquel la ville de Toulouse a son propre domaine viticole dont la qualité s'améliore régulièrement..
C'est avec la création de la paroisse, comme annexe de Saint-Simon, en 1848, que Lafourguette existe en tant que quartier. L’église est construite en 1853. A cette époque, une partie du terrain sur lequel est construit Le Mirail fait partie de la paroisse de Lafourguette.
L’activité industrielle apparaît au début du XXe siècle, avec l'installation de l’ONIA (Office national industriel de l'Azote), devenu AZF, et la Poudrerie nationale, devenue Société nationale des poudres et explosifs. L'afflux du personnel et de leurs familles fait surgir de nouvelles maisons bâties sans architecte : la deuxième génération des toulousaines. Suivent à partir du milieu du XXe siècle des lotissements (Papus), puis les grands ensembles d'immeubles propres à la périphérie des grandes villes. Les comités d'entreprise furent aussi à l'origine d'une activité sportive (stade de Gironis, le Tac, Toulouse-Athlétic-Club).
Durement touché par la catastrophe d'AZF, le quartier semble retrouver aujourd’hui un nouveau souffle, la construction du Cancéropôle aidant peut-être…
Sites et monuments
- Église Notre-Dame, construite en 1853 dans le style néo-classique. En 1952, le curé n'appréciant pas ce style fait faire des modifications, supprimant l'abside et la remplaçant par un chevet plat. En 1953 Mgr Saliège vient célébrer le centenaire de l'église et sa modernisation. Le cimetière attenant à l'église a un carré où reposent 8 aviateurs (6 britanniques et 2 australiens), dont le Lancaster fut abattu par la flak allemande lors du bombardement des usines aéronautiques de Montaudran, Saint-Martin du Touch et Blagnac, le 6 avril 1944. Son portail en arc de triomphe constitue un monument aux morts des deux guerres mondiales.
- Église de la Trinité : Mgr Saliège posa la première pierre en 1950, pour desservir les quartiers de Papus, La Faourette et Sainte-Cécile, alors englobés dans la paroisse de Lafourguette. Construite avec très peu de moyens (à 90 % par des bénévoles), sur les plans de l'architecte Fort, elle fut décorée par le céramiste Pagès et le peintre Vernette.
- Châteaux :
- Château de Clerfont. Petite métairie donnée en 1419 à l'infirmier du monastère de la Daurade, elle servit de lieu de repos et d'infirmerie aux moines bénédictins de l'abbaye de la Daurade. Au XVIIIe siècle, on reconstruit totalement la très vénérable église de la Daurade et, par la même occasion, on rase la métairie pour élever à sa place un petit château. Vendu à la Révolution comme bien national, il fut acquis par le citoyen Barrau, qui lui donna le nom de Clerfont. Après diverses vicissitudes, le petit château existe toujours, près de la station de métro de Bellefontaine.
- Château de Tabar, du nom d'une famille Tabard ou Tabar du quartier Saint-Cyprien, propriétaire des lieux au XVIe siècle. Le château, racheté par la communauté musulmane avec l'aide d'une très large souscription internationale, abrite aujourd'hui une mosquée.
- Château de Candie, ou de Saint-Simon-le-Vieux : seul château-fort subsistant sur le territoire de la commune de Toulouse, son origine remonte au XIe siècle. Sur l'emplacement du domaine se trouvait l'ancien village de Saint-Simon, dont il ne reste rien. Il appartenait au seigneur de Saint-Simon, Jean François Marie de Candie. Le domaine de Candie appartient à la municipalité de Toulouse et produit des céréales et des vins.
Les Toulousaines maraichères sont encore présentes dans le quartier notamment rue Lalanne datant du XIXe siècle elles nourrissaient les toulousains
- Stèle des Martyrs de Bordelongue : en 1944, on découvre à Bordelongue (à proximité de l'actuelle rocade qui traverse le quartier) un charnier contenant 28 corps de résistants, exécutés sommairement par les Allemands. Un monument a été élevé à leur mémoire.
Sources
- « Découvrez un quartier : Lafourguette », Association La Gargouille
- Pierre Salies, Dictionnaire des rues de Toulouse, éditions Milan, 1989
- Christian Maillebiau, Les Châteaux de Toulouse, Loubatières, 2000
Voir aussi
Catégorie :- Quartier de Toulouse
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