- Belisarios
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Bélisaire
Bélisaire (grec : Belisarios, latin : Flavius Belisarius) né vers l'an 500 aux confins de l'Illyrie et de la Thrace, est un général de grande valeur. Soutien fidèle de l'empereur Justinien, il maintient l'intégrité de l'empire romain d'Orient et reconquiert l'Occident.
Sommaire
Premières campagnes
Vainqueur des Perses à Dara en 530, il a raison, en 532 avec Narsès, d'un soulèvement populaire connu sous le nom de sédition Nika (victoire en grec) à cause de son cri de ralliement. Il a à cette occasion l'appui de l'impératrice Théodora, dont il a épousé l'amie, Antonine.
Reconquête de l'Empire romain d'Occident
Il arrive en Afrique le 15 septembre 533 et entre dans Carthage le lendemain. En mars 534, il avait repris l'Afrique aux Vandales et obtenu la reddition du roi Gélimer.
La même année, Amalasonte, reine des Ostrogoths, est assassinée et remplacée par Théodahab, ce qui légitime l'invasion des terres gothiques par l'Empire romain d'Orient : Bélisaire débarque en Sicile en 535 avec 10 000 hommes, tandis que Mundus envahit la Dalmatie. En juin 536, Bélisaire franchit le Détroit de Messine et prit Neapolis (Naples) après un siège d'un mois. Mais les Goths déposent Théodahab et élisent Vitigès, un roi plus agressif, à sa place. Bélisaire prend Rome le 10 décembre 536, la garnison gothique s'enfuyant devant son armée. Mais Vitigès assiège Rome en mars 537 avec 50 000 hommes. Le siège n'est levé qu'un an après, quand une flotte byzantine remonte le Tibre et apporte des renforts à Bélisaire. Vitigès bat en retraite avec ses troupes, poursuivi par Bélisaire, et se réfugie à Ravenne, sa capitale, qui est à son tour longuement assiégée. Mais au printemps 540, les risques de guerre avec les Perses et les Slaves poussent l'empereur Justinien à envisager une paix avec les Goths. Bélisaire ne transmet pas l'offre de paix. Mais Vitigès propose à Bélisaire de devenir empereur d'Occident et roi des Goths. Celui-ci feint d'accepter, mais une fois entré à Ravenne avec ses meilleurs vétérans, il capture Vitigès et prend la ville.
La popularité croissante de Bélisaire, et la crainte qu'il finisse par accepter de devenir empereur d'Occident, poussent Justinien à le rappeler à l'est ; le général est envoyé se battre contre les Perses sassanides en Syrie en 541 et 542 Cette campagne finit par la négociation d'une trêve de cinq ans.
Pendant ce temps, les Ostrogoths, menés par Ildebad puis Totila, ont reconquis presque toute l'Italie. Bélisaire y est renvoyé en 544. Mais les troupes byzantines reçoivent peu de renforts et d'approvisionnement de Constantinople, et sont réparties entre plusieurs généraux semi-indépendants, ce qui les empêche de vaincre les Goths. Le général eunuque Narsès, avec une puissante armée de 20 000 hommes, est donc envoyé par Justinien pour remplacer Bélisaire. Grâce au soutien constant de l'empereur et à son habileté stratégique, Narsès réussit à son tour à conquérir l'Italie.
Dernières campagnes et retraite
Conscient des manœuvres visant à sa disgrâce, celui-ci obtient son rappel dans la capitale où il prend le commandement de la garde impériale et préserve la ville de la déferlante des Huns en 559. De nouveau impliqué dans un complot puis réhabilité en 562 il ne retrouve jamais cependant un commandement important.
Il meurt à Constantinople en mars 565 dans une relative pauvreté.
Postérité
Les multiples désaveux dont fut victime ce fidèle serviteur du monarque en firent dans la littérature et la peinture un exemple de l'ingratitude des puissants de ce monde. C'est le cas en particulier dans un roman interdit de Jean-François Marmontel qui visait clairement Louis XV. Des peintres tels Durameau ou David contribuèrent à répandre la légende d'un homme condamné par Justinien à devenir un aveugle mendiant. On sait depuis que c'est sûrement une fiction, mais elle a donné naissance à la phrase qui lui est attribuée : « Donnez une aumône à Bélisaire ! ».. Se revendiquer de la figure de Bélisaire, c'est, dans une époque habitée par le strass et les paillettes de l'hyperprésent, faire preuve de grandeur d'âme tout autant que de lucidité sur la condition humaine (sa grandeur, sa petitesse...)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Biographie
- L.M. Chassin, Bélisaire, généralissime byzantin (504-565), Paris, Payot, 1957.
- Nicolas Stratigos, « L'Empire romain d'Orient à la reconquête de Rome », Vae Victis n°5, novembre-décembre 1995.
- Anne-Sophie Barrovecchio, « Le Complexe de Bélisaire, histoire et tradition morale », Paris, Honoré Champion, 2009.
Études
- Anne-Sophie Barrovecchio, Le Complexe de Bélisaire, Éditions Honoré Champion, 2009 ISBN 978-2-7453-1878-7
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