- L'Erreur
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L'erreur ou la seconde vie de Sylvain Regard Auteur Jean Daniel Genre Roman Pays d'origine France Éditeur Librairie Générale Française Date de parution 1952 Nombre de pages 127 ISBN 2-253-01563-6 Chronologie 'Le Temps qui reste' L'erreur ou la seconde vie de Sylvain Regard est le premier roman écrit par le journaliste et écrivain Jean Daniel.
- Présentation
Dans son livre L’ère des ruptures, Jean Daniel écrira aussi : « Je fus souvent tenté de préférer l’erreur qui rapproche à la vérité qui sépare ».
La raison de cette réédition, nous confie Jean Daniel, vient d'une certaine indulgence pour le héros de ce récit, à un âge où il faut bien 's'assumer', y reconnaître une partie de soi, un morceau de jeunesse qu'il n'est pas facile d'identifier. Brice Parain lui avait à l'époque promit un avenir littéraire s'il savait se libérer du fait « d'avoir eu une enfance comblée. »[1]
- La préface d'Albert Camus
« Il est peu de premier livre dont, si vite, je me suis senti aussi proche. » Ainsi commence la préface qu'Albert Camus écrivit pour ce premier roman de son ami Jean Daniel. « L'angoisse de Bruxelles » dont il parle a des airs de brume des canaux d'Amsterdam, décor de La Chute. Mais ici, il s'agit d'une « angoisse en plein soleil », sujet du livre. Paradoxe.
« Le sujet de L'Erreur est justement cet affrontement et comment un homme, né pour vivre, peut trouver au-delà d'une certaine mort, une deuxième vie. » Là commence la seconde vie de Sylvain Regard.
- Note de lecture
Sylvain Regard est un être de paradoxe. Apparemment, c'est un jeune homme pauvre, qui a un patron méprisable et un travail qui ne correspond guère à ses dons. Pourtant, « il vit comme un être comblé. » Il se sent privilégié, « le soleil brille pour lui », la guerre lui sert de révélateur et il aime ses succès féminins. Il rejète par-dessus tout l'injustice et la laideur[2].
Au-delà de son engagement dans la vie politique, Jean Daniel pense à la question de la grâce -beauté et laideur, maladie et mort- mais les canons de la beauté n'ont-ils pas été définis par des hommes ? Si tout est politique, de tout temps, « tous les visionnaires ont préconisé une discipline de fer pour préparer le brasier rédempteur, inéluctable prélude à tous les paradis. » Il est donc sceptique sur le "tout politique" et prône la modestie car l'erreur est de croire que tout nous est dû. Se battre et rester modeste : « comprendre cela, c'est accéder à la deuxième vie. »
Sylvain Regard a décidé d'en finir, hanté par le souvenir de Louise qui s'est suicidée il y a pourtant bien longtemps. Il a rendu visite à François son oncle qui l'a bien connue, sans bien savoir pourquoi, Louise que la beauté avait négligée, condamnée aux "qualités morales" et François avait conclu : « La rançon de la joie n'est pas la souffrance, c'est la mort; dans la souffrance on finit toujours par s'installer. » Peut-être.
Sa décision est prise mais sur son chemin il va rencontrer des fâcheux. Sa sœur d'abord qui l'emmène chez ses beaux-parents. Pourquoi ne riait-il plus comme avant, lui demanda-t-elle, un bon rire, bienfaisant, qui fait « s'épanouir l'âme. » Un rire thérapeutique en somme. Puis il reçut la visite de son ami Max,désespéré par la maladie de sa femme, habitée de névralgies épouvantables. Il l'accompagne finalement à l'hôpital où elle doit suivre un traitement psychologique à base de rire collectif. Mais le rire thérapeutique n'agit pas, elle reste figée, sans un rire, pas même un petit sourire et le lendemain, elle met fin à ses jours et à sa souffrance.
Cette fin tragique provoque chez Sylvain comme une catharsis, Louise et la femme de Max sont désormais impuissantes contre la beauté de la nuit ou son « amour exclusif pour les petits matins. »
Section annexes
- Notes et références
- Jean Daniel reprend largement ce témoignage dans son livre Le temps qui reste
- Il prend aussi parti pour les offensés et les victimes parmi lesquels les Républicains espagnols. Bien que Jean Daniel s'en défende, il y a du Camus dans ce tableau qu'il dresse de son héros. [NDLR]
- Bibliographie
- L'ERREUR ou La Seconde Vie De Sylvain Regard, LGF, 1977, (ISBN 2-253-01563-6) ---- réédition Gallimard, collection blanche, 120 pages, 11/1984, (ISBN 9782070702961)
- Sources externes
Catégories :- Roman de langue française
- Roman paru en 1952
- Premier roman
- Jean Daniel
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