- Jean-François Van de Velde
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L'abbé Jean-François Van de Velde, est un professeur, polémiste, bibliophile et dernier bibliothécaire de l´ancienne université de Louvain, né à Beveren-Waas le 5 mars 1743 et décédé à Beveren le 9 janvier 1823.
Ses parents étaient d'importants négociants et industriels boulangers.
Il fut ordonné prêtre en 1769.
Il commença ses études à l'ancienne université de Louvain en 1761 et obtint sa license en théologie en 1772.
C'est l'année aussi où il fut nommé bibliothécaire de cette université. Il succédait au célèbre littérateur Jean-Noël Paquot, successeur lui-même de Corneille-François de Nélis (1736-1798).
Sommaire
Son activité de bibliothécaire
En tant que bibliothécaire il entama une politique d'accroissement en acquérant des livres nouveaux mais également anciens dans des ventes publiques tant dans les Pays-Bas qu'à l'étranger.
Il parvint également à acquérir auprès du gouvernement, avec une réduction du tiers, les livres des collèges des jésuites supprimés, ainsi que de nombreux ouvrages des couvents supprimés dès 1783 par le gouvernement impérial.
Il profita aussi de la suppression de nombreux autres ordres religieux pour doubler la collection des livres de l'université de Louvain jusqu'à ce que l'empereur décida de supprimer cette université également en 1788, suppression qui ne devint en fait effective qu'en 1797 sous le régime français.
Il fut démis de ses fonctions par l'empereur en 1788 et exilé, car son attitude ultramontaine et hostile au gouvernement avait déplu à Vienne et aux autres professeurs de Louvain fidèles en majorité à l'esprit janséniste et gallican de cette université.
Lors de la révolution brabançonne, il fut rétabli dans ses fonctions. Lors de la deuxième invasion française en 1794, il mit à l'abri à l'étranger une importante partie des archives de l'université.
Polémiste hostile à la République et aux idées nouvelles il s'échappe en 1797 pour éviter le bagne de Cayenne et se réfugia d'abord dans les Provinces Unies puis en Allemagne où il se mit à découvrir l'œuvre de Luther et le protestantisme.
Il rentra dans sa patrie sous Napoléon.
Son opposition au gallicanisme
La Catholic Encyclopedia le félicite surtout pour son ardeur à défendre les intérêts du pape. On y lit, à l'article « Ghent » (Gand)[1]
Parmi les membres du clergé de Gand, Jean-François Van de Velde (1743-1823) est le plus digne d'attention. Parallèlement à la réputation méritée qu'il s'est acquise en tant que professeur d'Écriture Sainte à l'Université de Louvain, et à ses œuvres qui, manuscrites ou publiées, le placent au premier rang des théologiens de son temps, il faut surtout retenir le rôle important qu'il joua dans les affaires religieuses de son pays, d'abord sous Joseph II, en s'opposant courageusement aux décrets concernant le mariage (1784), et ensuite sous Napoléon, par son intervention décisive au concile national, réuni par l'empereur à Paris en 1811, et où, comme conseiller de Mgr de Broglie, il présenta un Mémoire sur l'incompétence du concile national à changer la discipline de l'Église, en vertu de laquelle le Pape seul donne l'institution canonique aux évêques nommés.
Le bibliophile
Passionné dès son plus jeune âge de livres, il s'était constitué une riche bibliothèque privée.
Ses héritiers vendirent en 1833 cette riche collection qui comptait près de 450 incunables et 1.300 manuscrits et qui fut « la collection privée de livres et de manuscrits, probablement la plus vaste jamais vendue dans notre pays (la Belgique). Sept semaines - du 5 août au 16 septembre - furent nécessaires, à raison de cinq jours par semaines, pour écouler les 15.355 lots »[2].
Parmi les ouvrages de cette bibliothèque certains proviennent manifestement des couvents supprimés par l'empereur Joseph II et comme l'écrit Herman Mulder[3]: « La question qui se pose est de savoir comment Van de Velde a pu mettre la main sur un grand nombre de manuscrits en provenance de ces couvents. Certes, quelques manuscrits ont été vendus au lendemain de la suppression des couvents - contrairement aux directives-, comme ce fut le cas à Malines, le 28 novembre 1785 et à Anvers le 2 mai 1785, mais cela ne fournit pas d'explication. Les manuscrits de Van de Velde ne proviennent pas de ces ventes. Il ne faut pas exclure l'éventualité pour Van de Velde de s'être procuré ces codex de manière illégale. »
Une importante partie de ses collections a été par la suite acquise par la Bibliothèque royale de Belgique et par d'autres bibliothèques et collectionneurs privés.
C'est ainsi que l'Université catholique de Louvain a su acquérir la correspondance presque complète de Jean-François Van de Velde.
Il est considéré comme un des grands bibliophiles belges dont la Bibliothèque royale possède des ouvrages.
Bibliographie
- 1987: Jan Roegiers, "Jan Frans van de Velde (1743-1823), bibliograaf en bibliofiel", in E. Cockx-Indestege et F. Hendrickx, Miscellanea Neerlandica. Opstellen voor dr. Jan Deschamps ter gelegenheid van zijn zeventigste verjaardag, tome III, Louvain, 1987, p. 59-83.
- 1998: Jan Roegiers, "Entre bibliothécaires. La correspondance du carme liégeois J.P.R. Stéphani, alias Jean Népomucène de la Sacrée Famille, avec J.F. van de Velde à Louvain", dans J. Tollebeek, G. Verbeeck et T. Verschaffel (éditeurs), De lectuur van het verleden. Opstellen over de geschiedenis van de geschiedschrijving aangeboden aan Reginald de Schryver, Louvain, 1998, p. 251-261.
- 2008: Jan Roegiers, "Jan Frans Van de Velde (1743-1823)", dans les Seigneurs du livre. Les grands collectionneurs du XIXème siècle à la Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles, KBR, 2008, p. 46 à 56.
- 2008: Michiel Verweij (Michael Pratensis Oirschotanus), "Lettre de Martin Luther", dans les Seigneurs du livre. Les grands collectionneurs du XIXème siècle à la Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles, KBR, 2008, p. 54-56.
Voir aussi
Notes
- Diocese of Ghent (gandensis or gandavensis)
- Jan Roegiers, in "Les Seigneurs du Livre, Bruxelles, KBR, p.46.
- Herman Mulder, "Un manuscrit du monastère de Val-Saint-Martin à Louvain", dans, Les Seigneurs du Livre, Bruxelles, p.53.
Catégorie :- Professeur à l'ancienne université de Louvain
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