- Harriet Taylor Mill
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Harriet Taylor Mill (née Harriet Hardy, le 10 octobre 1807 à Walworth dans le sud de Londres et décédée le 3 novembre 1858 à Avignon) était une philosophe et féministe anglaise. Son second mari fut John Stuart Mill.
Biographie
Harriet Hardy était le quatrième enfant d'Harriet Hurst et de Thomas Hardy, un maïeuticien. Thomas Hardy était issu d'une famille de la gentry du Yorkshire où il avait des terres dont il hérita en 1836. Harriet avait une sœur et cinq frères. Elle se brouilla avec tous, hormis son plus jeune frère. Harriet Hardy fut éduquée à la maison[1].
Le 14 mars 1826, à dix-huit ans, Harriet Hardy épousa John Taylor (1796–1849), de onze ans son aîné. Il était partenaire dans une entreprise pharmaceutique. Ensemble, ils eurent trois enfants : Herbert en 1827, Algernon en 1830 et Helen en 1831. Même si la tradition veut qu'elle n'ait épousé John Taylor que pour échapper à sa famille et surtout à son père tyrannique, il est cependant clair qu'une sorte d'affection liait les époux qui restèrent toute leur vie en bons termes et qui entretinrent une relation épistolaire constante, même après leur séparation[1].
John et Harriet Taylor étaient unitariens et par ce biais se rapprochèrent très vite des radicaux britanniques (l'aile gauche du Parti libéral. Un de leurs proches, le pasteur en:William Johnson Fox, rédacteur en chef du en:Monthly Repository, un journal engagé et féministe, amena John Stuart Mill à un des dîners de la famille Taylor. Les enfants l'adorèrent et lui se prit d'adoration pour la maîtresse de maison. Une amitié fondée sur des vues communes concernant la société, l'éducation, la politique et surtout les droits des femmes naquit immédiatement[1].
Cependant, Harriet Taylor ne se résolut pas à quitter définitivement son époux. Elle déménagea donc pour Walton-on-Thames avec sa fille. Son mari resta au « domicile conjugal » sur Regent Street et John Stuart Mill chez ses parents. De santé fragile, Harriet Taylor recevait peu et commença à voyager, surtout en Europe du sud car elle souffrait d'une affection pulmonaire. Elle revint au « domicile conjugal » pour accompagner son mari dans les derniers mois de sa vie alors qu'il mourait d'un cancer en 1849. Elle épousa John Stuart Mill en 1851. Ils s'installèrent, avec Helen Taylor qui s'occupait de sa mère, dans le sud-est de Londres, mais très vite, ils partirent pour le sud de la France en raison de la santé d'Harriet Taylor Mill. Elle décéda d'une hémorragie pulmonaire à Avignon[1].
Elle écrivit très peu et parfois ses ouvrages n'étaient pas destinés à la publication. Ainsi, son essai sur le mariage de 1834 n'était destiné qu'à Mill. Dans ses œuvres, on peut lire sa volonté d'établir une égalité définitive homme-femme, dans l'éducation, dans le mariage et aux yeux de la loi. Pour les critiques, il est évident que les réflexions d'Harriet Taylor ont fortement influencé les travaux de John Stuart Mill, principalement son The Subjection of Women. Elle relut et commenta ses travaux. Ainsi, les Principles of Political Economy lui furent dédiés pour le travail qu'elle y avait mis (mais son mari s'y opposa) et Mill déclara qu'elle avait rédigé directement le chapitre « On the probable futurity of the working classes ». Elle poussa aussi Mill à la neutralisation de ses travaux : il remplaça systématiquement « man » ou « he » par « person » et « men » par « people ». Il tenta aussi de faire voter un amendement remplaçant « man » par « person » dans la Reform Act de 1867. Harriet Taylor écrivit onze articles pour le Monthly Repository. Son essai principal, intitulé « The Enfranchisement of Women » fut publié dans la Westminster Review en 1851, même s'il était alors signé John Stuart Mill. Elle multiplia ensuite les lettres aux journaux où elle protestait contre les inégalités sexuelles ou les brutalités conjugales peu punies par les tribunaux[1].
Notes et références
Source
- (en) Ann P. Robson, « Mill , Harriet (1807–1858) », dans Oxford Dictionary of National Biography, 2004 [texte intégral (page consultée le 12 mars 2010)]
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