- Gérard Vulliamy
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Gérard Vulliamy (Paris, 1909 - La Bastide d'Armagnac, 2005) est un peintre français d'origine suisse.
Sommaire
Biographie
Attiré très jeune par la peinture, Gérard Vulliamy est encouragé par ses parents, par son père qui « était dans les affaires » et « peignait pendant ses loisirs » comme par sa mère qui « faisait des dessins sur tissus »[1]. Il fait ainsi du dessin, de la décoration, de la publicité, de la mode, aborde la peinture en 1928 et fréquente pendant trois ans l'académie d'André Lhote.
En 1932 Gérard Vulliamy rejoint le groupe Abstraction-Création, se lie avec Villon, Delaunay, Herbin et Mondrian. Vers 1935 il pratique également le dessin et la gravure au burin et expose l'année suivante avec l'Atelier 17 de Hayter à la Galerie Pierre. Il commence à cette époque à s'intéresser à l'ethnographie et fait un stage au Musée de l'Homme, ce qui a « une influence sur certaines de (ses) toiles abstraites »[2].
S'étant rapproché autour de 1934 des surréalistes, Vulliamy participe en 1938 à l'Exposition Internationale du Surréalisme à la Galerie des Beaux-Arts. Le Cheval de Troie , peinte en 1937, qu'il y présente est caractéristique de la deuxième étape de son parcours. « Automatisme des formes et des mouvements, phénomènes d'érosion, avec une certaine corrélation entre les phénomènes d'érosion et les phénomènes intérieurs de l'être humain. Par là même je cherchais à créer un espace dans lequel le mouvement m'amenait du paysage à l'intérieur des formes humaines, devenues êtres objets ou êtres végétaux, et inversement », confiera Vulliamy. Préoccupé par la technique des primitifs, il peint « souvent sur bois par tons transparents, par glacis »[3]. Durant cette étape il fréquente beaucoup, les poètes, « entre autres Paul Éluard, Breton, Hugnet, et plus tard Francis Ponge, Tardieu, Jean Lescure et Frénaud »[3].
Après s'être joint au groupe suisse de peintres surréalistes et abstraits Die Allianz, qui expose en 1937 à Zurich et en 1938 à Bâle, Gérard Vulliamy est parmi les fondateurs en 1941 de La Main à plume. Il y retrouve ses amis Schneider et Ubac, collaborant par des gravures à sa revue clandestine. Ayant l'occasion de connaître pendant la guerre des médecins psychiatres, il dessine en Lozère de nombreux portraits de fous et de folles dont il illustrera plus tard les Souvenirs de la maison des fous d'Éluard. En 1943, Vulliamy devient le second mari, après son divorce d'avec Luc Decaunes, de Cécile Éluard, fille de Gala, et le père de Claire, petite-fille du poète. Il expose la même année à la galerie Jeanne Bucher (poème-préface d'Éluard, Seule[4]) et en 1945 la galerie Denise René présente une rétrospective de son œuvre que préface Pierre Emmanuel. De 1944 à 1948 il réalise des illustrations pour plusieurs livres, d'Éluard et Ponge, ainsi que pour le journal Action.
En un troisième moment sa peinture se développe à partir de 1944 dans un sens non-figuratif. « De mon passage dans le surréalisme je gardais la passion du dessin, de l'écriture, de la structure d'une toile et de son mouvement. Mais je pensais espace couleur à travers la leçon des mes amis aînés Villon et Delaunay. C'est ainsi que graduellement je revins à l'abstraction vers l'année 1948. À cette date la révélation tardive du Midi et sa lumière ont marqué d'une façon certaine le début de ma peinture actuelle où l'irisation de la couleur crée une nouvelle réalité abstraite du paysage»[5].
Après deux expositions à la galerie Jeanne Bucher en 1949 (préface de Francis Ponge) et 1950, Gérard Vulliamy présente en 1952 et 1959 (préface de Jacques Lassaigne) ses peintures à la Galerie Roque. Des rétrospectives de son œuvre sont organisées en 1962 au Musée de Darmstadt en Allemagne et en 1978 au Musée Picasso d'Antibes. Vulliamy participe à de nombreuses expositions collectives en France et à l'étranger, notamment à la Kunsthalle de Berne (1949), la Kunsthalle de Bâle (1952), au Carnegie Institute de Pittsburg (1955, 1958 et 1961), au Musée de Neuchâtel ainsi qu'à l'Institut d'Art Contemporain de Londres. Gérard Vulliamy participe également au Salon des Réalités Nouvelles et au Salon de Mai
Illustrations
- Paul Éluard, Souvenirs de la maison des fous, dessins de Gérard Vulliamy, Paris, Pro Francia, 1946.
- Paul Éluard, Le Lit, la table, dessins de Gérard Vulliamy , Genève, Trois Collines, 1946.
- Francis Ponge, La Crevette dans tous ses états, Paris, éditions Vrille, 1948.
Musées
- Paris, Musée national d'art moderne
- Dublin
- Francfort
- Pittsburgh
- Tel-Aviv
Notes et références
Notes
- Jean Grenier, Gérard Vulliamy, dans Entretiens avec dix-sept peintres non figuratifs, Paris Calmann-Lévy, 1963, p.203
- Jean Grenier, Gérard Vulliamy, op. cit., p.204
- Jean Grenier, Gérard Vulliamy, op. cit., p.205
- Paul Éluard, Œuvres complètes, tome I, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1968, p. 1217.
- Jean Grenier, Gérard Vulliamy, op. cit., p.206
Bibliographie
: source utilisée pour la rédaction de cet article
- Jean Grenier (écrivain), Gérard Vulliamy, dans Entretiens avec dix-sept peintres non figuratifs, Paris, Calmann-Lévy, 1963, pp. 201-211.
- Gérard Vulliamy, textes de Jean-Jacques Lévêque, Paul Éluard, Francis Ponge et Gérard Vulliamy, Antibes, Musée Picasso, 1978.
- Lydia Harambourg, Dictionnaire des peintres de l'École de Paris, 1945-1965, Éditions Ides et Calendes, Neuchâtel, 1993 (ISBN 2825800481); nouvelle édition, 2010, pp. 493-495 (ISBN 978-2-8258-0241-0)
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