- Guerre civile burundaise
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Guerre civile burundaise
Carte du BurundiInformations générales Date 21 octobre 1993-2005 Lieu Burundi
République démocratique du Congo (à partir de 1998)Issue Accords de paix depuis 2005, désarmement, combats sporadiques depuis 2005 Belligérants Burundi (FAB) FNL (hutu)
FDD (hutu)milices tutsis Forces en présence Entre 6 000 (1993) et 40 000 (2000) modifier La Guerre civile burundaise est un conflit ethnique qui éclate au Burundi le 21 octobre 1993 suite à un coup d'État contre Melchior Ndadaye. Comme le génocide au Rwanda de 1994, il est marqué par l'opposition entre Hutus et Tutsis et s'étend au cours de la décennie dans les pays voisins (combats, camps d'entrainement, réfugiés,…). Il se termine durant les années 2000, des violences sporadiques troublant néanmoins l'accord de paix de 2005.
Histoire
En 1993 sont organisées les premières élections libres et pluralistes au Burundi depuis son indépendance en 1962. La victoire de Melchior Ndadaye, candidat hutu du Front pour la démocratie du Burundi (Frodebu), cristallise les conflits entre les deux ethnies majoritaires, hutu et tutsi, surtout depuis les massacres de 200 000 hutus par l'armée contrôlée par des Tutsis en 1972. Le 21 octobre 1993, le gouvernement est victime d'un coup d'État mené par l'armée (constituée majoritairement de Tutsis). Melchior Ndadaye et plusieurs membres du Frodebu sont tués. Rapidement, des Tutsis se font massacrer par des Hutus, dirigés par des membres du Frodebu, dans le centre, le nord et l'est du territoire. Les Forces nationales de libération, la branche armée du Parti de libération du peuple hutu, et les Forces de défense de la démocratie, deux groupes hutus prennent les armes[1],[2].
Un accord au mois de janvier 1994, sous l'égide de l'ONU, établi un partage du pouvoir entre Hutus et Tutsis. Cyprien Ntaryamira, Hutu, devient Président tandis que le Tutsi Anatole Kanyenkiko devient Premier ministre. La mort de Cyprien Ntaryamira dans l'attentat du 6 avril 1994 au Rwanda complique le processus de paix. Au mois de septembre, le Hutu Sylvestre Ntibantunganya est nommé à la présidence. Les massacres ethniques continuent pourtant, poussant à l'exil les Hutus vivant dans la capitale Bujumbura, tandis que les deux guérillas hutus s'en prennent à des camps de réfugiés tutsis et les FAB aux populations civiles hutus. Les Tutsis reprennent le pouvoir lors de deux coup d'État : en février 1995, Antoine Nduwayo devenant Premier ministre, et le 25 juillet 1996, suite à un massacre visant les Tutsis, Pierre Buyoya devenant Président. En réaction à ce coup d'État, Julius Nyerere impose un embargo, bientôt suivi par les pays voisins du Burundi. Malgré quelques progressions durant l'année 1996, les FNL et les FDD perdent peu à peu leurs bases arrières, suite aux opérations du Rwanda, de l'Ouganda et des Forces armés burundaises contre les camps de réfugiés et de déplacés hutus. En 1998, de nouveaux pourparlers de paix sont entamés sous l'égide des présidents tanzaniens et sud-africain, Julius Nyerere et Nelson Mandela, et le gouvernement s'ouvre aux Hutus. Suite à l'ouverture de ces négociations, il est levé en janvier 1999[1],[2].
En août 2000, un premier accord est signé, mais sans les FNL et les FDD. Une nouvelle Constitution, de transition, est promulgué le 28 octobre 2001, établissant une alternance « ethnique » du pouvoir, la présidence et la vice-présidence changeant tous les 18 mois, alternant Tutsis et Hutus. Malgré une activité militaire soutenue de la part des groupes armés hutus, une partie des FNL déposent les armes le 7 octobre 2002 et les FDD acceptent de participer au processus de paix le 8 octobre 2003, un accord final étant trouvé le 16 novembre, et de se transformer en parti politique. Alors que ses militants doivent être intégrés à l'armée régulière, ils continuent à être actifs dans le pays contre les FNL et à recruter. En mars 2003, l'Union africaine envoi une mission de maintien de la paix, chargée du désarmement des groupes armées, pris en charge à partir du 21 mai 2004 par l'ONU dans le cadre de l'Onub. La dernière faction des FNL, menée par Agathon Rwasa entame des négociation en janvier 2004[1],[2]. Un accord de paix est signé le 15 mai 2005[3]. Des violences éclatent malgré ce traité, les FNL étant accusés de renforcer sa branche militaire[4],[5]. Le 18 avril 2009, le chef des FNL, Agathon Rwasa, annonce renoncer à la lutte armée[6].
Notes et références
- Jean-Marc Balencie et Arnaud de La Grange, Mondes rebelles : L'encyclopédie des acteurs, conflits & violences politiques, Paris, Éditions Michalon, 2001, 1677 p. (ISBN 978-2-84186-142-2), p. 796-809
- Jean-Marc Balencie et Arnaud de La Grange, Les Nouveaux Mondes rebelles, Paris, Éditions Michalon, 2005, 4e éd., 500 p. (ISBN 978-2-84186-248-1), p. 219-225
- Un pas de plus vers la paix » sur rfi.fr, mai 2005. Consulté le 5 mars 2011 Didier Samson, «
- BURUNDI: Rebel group slowing peace process, says government » sur irinnews.org. Consulté le 5 mars 2011 Integrated Regional Information Networks, «
- BURUNDI: FNL rebels 'still recruiting children' » sur irinnews.org. Consulté le 5 mars 2011 Integrated Regional Information Networks, «
- Le chef de la rébellion renonce à la "lutte armée" » sur jeuneafrique.com, mars 2009. Consulté le 5 mars 2011 AFP, «
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