- Grille royale du château de Versailles
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La grille royale du château de Versailles sépare la cour d'Honneur de la cour Royale du château de Versailles.
Elle a délimité les abords du château à la fin du XVIIe siècle siècle pour moins d'un siècle, bien avant de réapparaître dans une nouvelle version en 2008. Bien que considérée comme une « restitution » par son architecte Frédéric Didier, cette initiative a été très décriée par des historiens de l'art.
Sommaire
Histoire de la grille
La grille est réalisée sous le règne de Louis XIV par Jules Hardouin-Mansart vers 1680, à une époque où le château est en pleine mutation. Elle est déposée en 1771, dans les dernières années du règne de Louis XV.
En 1838, une statue équestre de Louis XIV est installée à son emplacement.
Entre 2005 et 2008, une nouvelle grille est construite. Elle nécessite l'emploi de 15 000 tonnes de fer et 100 000 feuilles d'or[1]. La totalité du financement (15 Millions d'euros) est fournie dans le cadre du mécénat du groupe de travaux public Monnoyeur[1].
Une polémique naît à l'occasion de sa reconstitution.
Polémiques
Polémique sur la restitution des états anciens
Les règles de la restauration veulent que l'ont revienne au « dernier état significatif ». Or, pour les critiques de ce projet, il y a volonté de faire abstraction de l'histoire de Versailles au XIXe siècle siècle pour revenir à l'état du XVIIe siècle siècle, sans raison valable pour cela. La construction oblige de plus à déplacer la statue équestre de Louis XIV, pourtant placée là à dessein en 1838. Cette décision revient à nier que Versailles ait été un lieu important au XIXe siècle siècle et à faire abstraction de la volonté de Louis-Philippe.
Didier Rykner parle de « vandalisme officiel[2]. La faiblesse des sources sur la grille augmente la difficulté, les gravures d'époque se contredisant et ne permettant pas de connaître de manière précise l'ornementation de cette grille[2].
Certains commentateurs soulignent, au-delà, le manque de cohérence du projet, qui ne correspond à aucun état ayant existé, puisque la pavillon Gabriel date du XVIIIe siècle siècle et le pavillon Dufour du XIXe siècle siècle, c'est-à-dire après la destruction de la grille d'origine[3].
En fait, la grille sert surtout à maîtriser le flux des visiteurs[4]. Béatrix Saule, directrice du musée du Château, s'est donc opposée en vain à sa construction[5].
Polémique sur l'éthique professionnelle et le risque de conflits d'intérêt
Dans un article du Monde[6], Adrien Goetz prend la grille comme support de ses inquiétudes sur les effets pervers de la lois sur le mécénat et d'un risque de conflit d'intérêt des architectes des Monuments historiques : « dès qu'on trouve un mécène, les architectes en chef, qui prennent 10 % sur chaque chantier, lui proposent des reconstructions mirobolantes, comme cette monstrueuse grille dorée ». Or, la grille a coûté cinq millions d'euros[7].
Photos
Notes et références
- « Les mécènes font la cour à Versailles », dans Historia, no hors-série Au siècle du Roi Soleil, mai-juin 2011, p. 80
- Didier Rykner, « Domaine de Versailles, ou Versailles-land ? », Tribune de l'art, 25 mars 2007
- Didier Rykner, « Versailles est aussi un château Louis-Philippe », La Tribune de l'art, 15 décembre 2003
- Marie-Douce Albert, "Versailles retrouve sa grille royale", Le Figaro, 17 juillet 2008
- Vincent Noce, "Grand Versailles et grand émoi", Libération, 1er juin 2007
- Adrien Goetz, « Il faut aussi soigner l'âme, l'architecture intérieure », Le Monde, 16 avril 2010
- 20 minutes
Catégorie :- Grille du domaine de Versailles
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