Golok

Golok
Femme golok (1938)
Homme golok (1938)
Paysage de la préfecture de Golog (2005)

Les Golok ou Ngolok sont une population nomade qui vit dans la préfecture autonome tibétaine de Golog de la province du Qinghai en République populaire de Chine, à proximité de l'Amnye Machen montagne sacrée du Tibet. Les Golok avaient la réputation - souvent méritée - de bandits de grands chemins qui les faisait redouter des caravaniers et des voyageurs[1],[2].

Laurent Deshayes, docteur en histoire et spécialiste du Tibet[3] indique que les Ngologs qui étaient 120 000 en 1957 et vivaient dans le Kham oriental et l'Amdo n'étaient plus que 4 200 en 1975[4].

Sommaire

Historique

L'Amnye Machen est considéré comme la résidence de Machen Pomra, la plus grande divinité locale. Il lui est rendu hommage, ainsi qu'aux trois cent soixante dieux secondaires dont il est le chef, par de nombreux pèlerins qui parcourent à pied les quelque 200 km du circuit de circumambulation autour du mont. Avant l'administration chinoise de la région, ils étaient chaque année près de 10 000 à effectuer ce pèlerinage, qui dure normalement sept jours.

Selon les légendes golok, l'épée magique du héros tibétain Gesar de Ling serait cachée dans la montagne de l'Amnye Machen.

Jules-Léon Dutreuil de Rhins est tué lors d'un accrochage avec des Goloks près de la localité de Tom-Boumdo le 5 juin 1894. Les résultats de cette expédition seront publiés en 1897-1898 par son jeune associé, Fernand Grenard, sous le titre Mission scientifique dans la Haute-Asie[5].

En 1940, Louis Liotard est tué au Sichuan par une bande de Goloks en tentant d'atteindre le pays Golok par le sud lors de la deuxième expédition Guibaut-Liotard[6],[7].

En 1949, les Goloks attaquent et massacrent un détachement de l'armée nationaliste chinoise qui s'y était réfugié pour échapper aux troupes communistes[8] lors de la guerre civile chinoise.

La tibétologue Katia Buffetrille indique, lors de son voyage en octobre 1990 autour de l'Amnye Machen, que les explorateurs occidentaux connaissaient de telles difficultés de part leur méconnaissance et parfois aussi à cause du manque de respect des coutumes locales. Elle précise que si les Goloks présentent toujours un aspect inquiétant avec leurs longues nattes et leurs armes, elle a rencontré auprès d'eux de la sympathie et de l'aide[9].

Témoignage de l'expédition de Jules-Léon Dutreuil de Rhins

Le massif de Amnye Machen est depuis des temps immémoriaux une montagne sacrée et un lieu de pèlerinage pour les populations goloks. Fernand Grenard, lors de l'expédition organisée par Jules-Léon Dutreuil de Rhins en Haute-Asie, aperçoit la montagne au loin en juillet 1894 ; il en donne cette description :

« C'est l'Amni Ma-tchen, le mont sacré des Ngo-log, devant lequel ils prient et battent la terre du front, dont la divinité redoutable, mal assimilée par le bouddhisme, protège leur indépendance, fait croître et prospérer leurs troupeaux, rend profitables leurs pirateries. »[10]. Les guerriers Goloks attaquaient les caravaniers qui devaient éviter la région[11].

Mode de vie

Le petit déjeuner traditionnel de bergers Golok est constitué d’un peu de tsampa, de thé de lait et de chura, réchauffés ensemble pour former une sorte de gruau ou de porridge.

À voir

Bibliographie

  • Ngolo-Setas, 2eme expédition Guibaut-Liotard au Tibet d'André Guibaut (1940), J. Susse, 1947
  • Au Tibet des rebelles Golok de Jacques Raymond, Romain Pages Éditions (2002) (ISBN 2843501059)[12].
  • Les peuples oubliés du Tibet de Constantin de Slizewicz (2007), Perrin, Asie, 2007


Liens externes

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Notes et références

  1. « Ces drogpa, ou pasteurs, principalement dans l'est du pays, changèrent souvent de maîtres au cours de l'histoire ; tantôt sous le contrôle de la Chine, parfois rattachés au Tibet central, ils vécurent le plus souvent en marge des deux communautés dont ils ne reconnaissaient pas les gouvernements et avec lesquels ils n'entretenaient que des relations commerciales, s'arrangeant pour ne payer l'impôt ni aux uns ni aux autres.  », Tibet - les chevaux du vent, p. 229
  2. « Ces nomades sont des guerriers fiers et farouches qui, seuls, tentèrent de s'opposer malgré leurs faibles moyens à l'invasion chinoise de 1950. Par le passé, certains nomades s'illustrèrent également dans le pillage de caravanes, particulièrement les Goloks qui se sont taillé une solide réputation de bandits de grands chemins.  », Le Tibet, p. 267
  3. Source : Bibliomonde
  4. Histoire du Tibet de Laurent Deshayes, 1997, Éditeur : Fayard, p. 349
  5. (fr)Les voyages de Dutreuil de Rhins et Grenard sur le site de Jean Dif.
  6. André Guibaut, Ngolo-Setas, 2eme expédition Guibaut-Liotard au Tibet, 1940, J. Susse, 1947
  7. Constantin de Slizewicz, Les peuples oubliés du Tibet, 2007, Perrin, Asie, 2007
  8. Jean Dif : Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde
  9. Tibétains, 1959-1999, quarante ans de colonisation, de Katia Buffetrille et Charles Ramble; Ed Autrement, coll. Monde, 1998, Page 100, (ISBN 286260822X)
  10. (fr)Mission scientifique dans la Haute-Asie 1890-1895, Paris, E. Leroux, 1897-1898, vol. 1, p. 346 (voir en ligne) sur dsr.nii.ac.jp
  11. (fr)Présentation du peuple Golok sur pagesperso-orange.fr
  12. (fr)Présentation du livre de Jacques Raymond :Au Tibet des rebelles Golok sur www.explorer-photo.com

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