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Bataille des Formigues
La Bataille navale des Formigues se déroula le 3 et le 4 septembre 1285, sous le règne de Pierre II le Grand d'Aragon-Catalogne, près des îles Formigues. La flotte catalane, commandée par l'amiral Roger de Lauria, battit celle de Philippe III le Hardi.
Sommaire
Situation des Formigues
Il s'agit de quatre îlots granitiques de la Costa Brava, situés à 1,3 km à l'E-NE de la pointe d'en Canet (Palamós) et à 0,8 km à l'E-SE du cap de Planes. C'est sans doute à cause de leur petite taille qu'elles portent le nom de Formigues, littéralement Fourmis.
Précédents
Le pape Martin IV ayant lancé la Croisade d'Aragon, le roi de France Philippe III le Hardi décida en 1285 d'envahir la Catalogne à la tête d'une armée importante, afin de soutenir son cousin Charles II de Naples, en conflit avec la Couronne d'Aragon-Catalogne au sujet du trône de Sicile. Le roi de Majorque, Jacques II, en délicatesse avec son frère, le roi d'Aragon-Catalogne, se joignit au roi de France. En Catalogne, Pierre le Grand n'obtint pas l'appui escompté de la part des nobles, qu'il avait offensés en usant un peu trop à leur goût de son autorité royale. Mais malgré cette situation défavorable, les atrocités commises par les envahisseurs dressèrent les villes et la campagne catalanes contre eux.
Les troupes françaises progressèrent péniblement, car elles eurent fort à faire pour s'emparer des villes, qui se défendaient avec acharnement. Les Français comptaient pour leur ravitaillement sur une flotte stationnée le long de la côte, qui allait s'approvisionner à Narbonne et à Aigues-Mortes. En fait, toute leur intendance dépendait exclusivement de cette escadre.
Le roi Pierre comprit que la rupture de ce cordon ombilical forcerait les Français à se retirer. Il prit donc le risque d'alléger momentanément la défense de la Sicile et appela à la rescousse la flotte catalane, qui se trouvait à Palerme, sous le commandement de Roger de Lauria. L'amiral arriva à Barcelone le 24 août, où il fut informé de la position des navires français.
La bataille
Roger de Lauria vit qu'en brisant le centre de la ligne très étirée formée par l'escadre navale ennemie, il pourrait défaire ensuite ses deux extrémités. Dans la nuit du 3 septembre, il attaqua le ventre de la flotte française, non loin des îles Formigues. L'escadre catalane encercla les lignes ennemies et éperonna vigoureusement les navires français, faisant pleuvoir en même temps sur eux une pluie de carreaux d'arbalètes qui jetèrent la désolation sur les ponts adverses. Cette tactique permit de remporter une victoire totale. La déroute française fut suivi, selon l'usage des guerres navales de l'époque, d'une tuerie massive.
Battant pavillon français, Roger se rapprocha ensuite de Roses, trompant ainsi l'escadre ennemie qui y mouillait, et les Français furent à nouveau défaits. Roses fut donc reprise et Roger s'empara des munitions, tant des vivres que des armes, qu'on y avait stockées.
Conséquences
Cette déroute navale, qui fut suivie par une autre débâcle française au col de Panissars, obligea Philippe le Hardi à battre en retraite. Gravement malade, le roi vaincu mourut à Perpignan. Les Français continuèrent cependant d'occuper le Val d'Aran jusqu'en 1312, année où il fut récupéré par Jacques II d'Aragon, qui y rétablit l'année suivante les coutumes et privilèges supprimés par les Français.
La déroute française entraîna également la confiscation du royaume baléare, que Jacques II de Majorque ne récupéra qu'en 1295.
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