Groupe de libération homosexuelle

Groupe de libération homosexuelle

Les Groupes de libération homosexuelle (GLH) sont des groupes militants apparus dans les années 70-80 dans les principales ville de France pour porter les revendications homosexuelles.

Sommaire

Historique

En 1971 des activistes créent le Front homosexuel d'action révolutionnaire, mouvement radical revendiquant un changement de société en faveur de l'homosexualité. Le FHAR tient ses assemblées générales aux Beaux-Arts. Lorsqu'en 1974 la police interdit l'accès aux Beaux-Arts, le FHAR cesse alors progressivement d'exister. Des militants décident de se regrouper dans une nouvelle structure : les Groupes de libération homosexuelle.

Des GLH se créent alors progressivement dans les principales villes de France. Il s'agit la plupart du temps d'associations de fait autour d'un militant local, quelques GLH déposeront néanmoins des statuts selon la loi de 1901. Le sigle lui-même est décliné différemment : Groupe de libération homosexuel, Groupe de libération homosexuelle, Groupe des lesbiennes et homosexuels... Chaque groupe s'organise de manière autonome, certains sont mixtes et d'autres ne le sont pas. Certains revendiquent une radicalité dans la continuité du discours du FHAR, d'autres se positionnent comme groupes de parole ou de rencontre, d'autres adoptent un discours plus intégrationniste que la rupture prônée du temps du FHAR.

Ces différentes sensibilités s'exacerbent au sein du groupe parisien, le plus important et le 14 décembre 1975 le groupe scissionne en trois groupes distincts :

  • Le GLH- Politique & Quotidien (GLH-PQ) avec une orientation plus radicale et politique.
  • Le GLH-Groupes de Base (GLH-GB) avec une orientation plus réformiste et plus axée sur la convivialité interne.
  • Le GLH-14 décembre (GLH-14XII) qualifié de libertaire anti-féministe[1].

Parmi les fondateurs des différents GLH on trouve Jean Le Bitoux (Paris), Alain Huet (Paris), Gérard Poncin (Paris), Gilles Barbedette (Rennes), Pierre Gandonnière (Lyon), Jean-Paul Montanari (Lyon), Jacques Fortin (Marseille)...

Actions

A Paris, le GLH-PQ est le groupe qui aura la plus grande visibilité. En 1978, du 16 au 31 janvier, il organise au cinéma la Pagode la quinzaine du cinéma homosexuel. Le ministre de la culture de l'époque, Michel d'Ornano, fait interdire à la projection dix-sept films[2]. En outre, le 27 janvier au soir, un groupe se revendiquant du groupuscule d'extrême-droite Jeune Nation pénètre dans le cinéma et agresse les spectateurs[3]. Le cinéaste Guy Gilles sera blessé. Ces événements donnent une large couverture médiatique à l'action du GLH-PQ.

A Lyon, un GLH est créé en 1976 à l'initiative de Pierre Gandonnière sur le campus de Bron avec Jean-Paul Montanari et Alain Neddam. Il s'autodissoudra en 1978 mais reprendra sous le nom de GILH (Groupe d’Information et de Libération Homosexuelle). Il animera notamment une émission gay et lesbienne "Mauvaises Fréquentations" sur la radio pirate Radio Léon jusque dans les années 80.

A Rennes, un festival de films programmé dans la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) de la Paillette sera confronté à la même interdiction de projection que le festival de la Pagode à Paris. Le GLH occupe alors les locaux de la MJC pour poursuivre le festival malgré l'interdiction.

A Marseille, le GLH organise à l'été 1979 une Université d'été homosexuelle. A cette occasion sera créé une structure fédérative, le Comité d'urgence anti-répression homosexuelle qui prendra le relais des actions menées par les différents GLH.

Voir aussi

Bibliographie

  • (fr) Dossier de presse sur l'homosexualité, GLH-PQ, Savelli/Librairie de la Jonquière, 1977.
  • (fr) Le Mouvement homosexuel en France, 1945-1981, Jacques Girard, Syros, 1981.
  • (fr) Dictionnaire des cultures gays et lesbiennes, sous la direction de Didier Eribon, Larousse, 2003.
  • (fr) Jean-Michel Rousseau, « Associations », dans Louis-Georges Tin (dir.), Dictionnaire de l'homophobie, Presses Universitaires de France, 2003.
  • (fr) Le Rose et le noir : les homosexuels en France depuis 1968, Frédéric Martel, Editions du Seuil, 1996.

Notes et références

  1. Homosexuality in french history and culture, ouvrage collectif, Jeffrey Merrick, Michael Sibalis editeurs, 2001.
  2. Charlie Hebdo, 2 février 1978.
  3. Libération, 30 janvier 1978.

Liens internes



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