- François Édouard Raynal
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François Édouard Raynal est né en 1830 à Moissac et mort à Valence-d'Agen en 1898. Suite à la ruine financière de son père en 1844, il exerce divers métiers : marin, régisseur de plantation à l'île Maurice, chercheur d'or en Australie et finalement fonctionnaire aux impôts. En 1870 Raynal publie aux éditions Hachette l'ouvrage autobiographique Les Naufragés, ou Vingt mois sur un récif des îles Auckland. Dans cet ouvrage sont relatés l'expédition infructueuse du Grafton (en) sur l'île Campbell avec cinq hommes à bord, le naufrage sur l'île Auckland, la survie de l'équipage pendant vingt mois sur cette île inhabitée et finalement le retour de ces hommes en Nouvelle Zélande sur l'embarcation de fortune qu'ils ont eux-mêmes construite.
Naufrage
Dans la nuit du 2 au 3 janvier 1864 la goélette Grafton est drossée contre les rochers de l'île Auckland à plus de 400 km au Sud de la Nouvelle Zélande. Les hommes réussissent à atteindre la terre ferme et à récupérer quelques objets et un canot. Ils savent qu'ils ne peuvent espérer de secours avant plusieurs mois. Dans cette perspective ils construisent une cabane capable de résister aux ouragans de la zone subantarctique et ils se nourrissent de lions de mer et d'un peu de gibier. Ils rédigent un règlement, véritable constitution inscrite sur la Bible du capitaine du bateau, Thomas Musgrave (en). Raynal, qui a été chercheur d'or pendant onze ans en Australie, possède une solide expérience de la survie dans les milieux hostiles. Il réussit à fabriquer du ciment avec des coquillages, du savon et même des bottes et des vêtements en tannant des peaux de phoque.
Un an après le naufrage il faut se rendre à l'évidence : les secours ne viendront pas. Raynal convainc alors ses compagnons de construire un barque pontée sur la base du canot. Mais pour cela il faut d'abord construire une forge équipée d'un soufflet, ce que Raynal réussit. La barque finalement terminée ne peut contenir que trois des cinq naufragés. Le 19 juillet 1865 ils quittent l'île et, après cinq jours d'une traversée très difficile et périlleuse, ils atteignent une habitation sur l'île Stewart à proximité de l'Île du Sud de la Nouvelle Zélande. Les deux naufragés restés sur l'île Auckland sont alors récupérés par un bateau commandé par le capitaine Musgrave lui-même.
Postérité
Ce récit est un témoignage de courage, d'organisation et d'inventivité dans des conditions extrêmes, ce qui n'a pas échappé aux contemporains. Jules Verne s'en est inspiré dans son roman L'Île mystérieuse paru en 1874. Les naufragés du Grafton sont au nombre de cinq et tous de nationalité différente (américaine, française, anglaise, portugaise et norvégienne). Jules Verne reprendra les mêmes données de départ pour en faire un exemple de solidarité humaine au delà de toutes les différences.
Un autre récit de l'expédition a été publié par le capitaine Musgrave en 1866. L'ouvrage de Raynal a été réédité un grand nombre de fois y compris en 2011[1]. Il a été traduit en anglais dès 1874 et dans d'autres langues également.
La baie Musgrave et le mont Raynal sur l'île Auckland perpétuent la mémoire des naufragés du Grafton.
Référence
- F.E. Raynal, Les naufragés des Auckland, Éditions de la Table Ronde, 2011.
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