- Fanga (groupe)
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Fanga Naissance 1998
MontpellierPays d’origine France Genre musical Afrobeat Site officiel http://fanga.fr/ Membres Korbo, Martial Reverdy, David Rekkab, Julien Raulet, Rajaneesh Dwivedi, Eric Durand, Samuel Devauchelle Fanga est un groupe d'afrobeat français originaire de Montpellier.
Discographie
- Afrokaliptyk
- Natural Juice
- Sira Ba
- Afrokaliptyk Nation Live
Biographie
L'afrobeat vient d'Afrique mais son avenir est ailleurs. Depuis plus de dix ans, Fanga incarne l'afrobeat made in France. Un groove et une aura forgés aux gré de ses rencontres et des influences. Une force, comme son nom l'indique (Fanga signifie force en dioula, dialecte du chanteur) qui a su imposer un sang et un son neuf à la musique de Fela Kuti.
Le groupe garde en tête l'état d'esprit transmis depuis les années 70 : un métissage de musique africaine, jazz et funk, inspiré par une tradition plus ancienne, le highlife, venu du Ghana au début du XXe siècle. De toutes ces racines, Fanga en a extrait la sève pour distiller un savant dosage entre tradition et modernité. La formation se détache du père spirituel Fela car elle porte surtout au devant de la scène sa propre histoire.
A la tête de ce combo de sept musiciens, il y a le chanteur Korbo, issu du milieu hip-hop. Arrivé en France à l'âge de dix ans, le rappeur découvre l'afrobeat grâce à Serge Amiano, devenu par la suite le directeur artistique du groupe. Etat de grâce dès la première écoute. Korbo y met sa patte : le dioula, son dialecte de Bobo-Dioulasso, sa ville natale au Burkina Faso. Cette langue signe les bases du changement. Se démarquant ainsi du yoruba natal de Fela, une langue plus gutturale, Korbo s'inscrit comme le premier mandingue à se frotter à l'afrobeat. A l'opposé des choix artistiques d'autres africains francophones comme Salif Keita.
Influencé par les sons d'Afrique, Fanga n'est pas moins inspiré par ses propres origines. Le groupe vient d'Europe et ce bagage fait la différence. Par le regard sur le monde, le quotidien urbain et la musique plus actuelle : les rythmiques afrobeat se frottent aux machines électroniques et au hip-hop. Autre élément d'audace : Fanga casse les codes de la formation classique afrobeat qui fait la part belle à une puissante section de cuivres. Remplacé ici par le saxophone baryton souverain de Martial Reverdy, la couleur musicale garde toute son intensité et répond instinctivement aux claviers analogiques de David Rekkab, transcendée par l'explosion rythmique de la guitare de Julien Raulet, les percussions d'Eric Durand, la basse de Rajaneesh Dwivedi, et la batterie de Samuel Devauchelle. La complicité évidente entre les musiciens renforce l'énergie du groupe et l'émotion ressentie par le public.
Car c'est sur scène que la musique de Fanga prend tout son sens. Sans artifice, mais avec la rage de l'engagement et l'intensité de montées envoûtantes, cet afrobeat-là est un appel à la transe. Portés par une cohésion musicale sans faille, les textes incisifs de Korbo sont puisés dans l'intimité et dans son regard sur le monde. Sa voix rugissante, entre rap et spoken-word, confronte le public à des réflexions sur le monde. Il prône l'action pour changer les choses, le respect de la Terre à qui il demande pardon, évoque les peurs, la manière dont on vit, happé par la course au temps qui passe, dénonce les injustices sociales et le système pyramidal qui sclérose la société. Comme un acte politique la musique de ces citoyens du monde est hissée tel le drapeau de la liberté.
Après un premier album en 2003, Afrokalyptik, Fanga revient en force quatre ans plus tard. En 2007, Natural Juice révèle le groupe au grand public. Parmi les collaborations, dont celle du rappeur américain Mike Ladd, apparaît surtout celle de Tony Allen, notamment dans le morceau Crache ta douleur. Ce featuring ne passe pas inaperçu. Tony Allen, batteur de Fela Kuti, est le créateur de cette rythmique envoûtante qui fait la renommée de l'afrobeat. Un pionnier en guise de reconnaissance. Ce deuxième opus est remarqué par Gilles Peterson dans son émission de la BBC, mais aussi par le magazine new-yorkais Wax Poetics. Dès lors, la reconnaissance s'étend au sein du réseau afrobeat international, et le groupe tisse de solides relations en jouant avec Antibalas, Seun Kuti, Soul Jazz Orchestra, Kokolo.Ouvert sur le monde, Fanga poursuit sur sa lancée avec Sira Ba en 2009. La collaboration du Jamaïcain Winston Mc Anuff sur le titre « I go on without you », ainsi que celle du Togo All Stars qui brille de mille feux sur « Dounia Part II » pimentera ce troisième opus, adoubé immédiatement par la presse (vibrations, World Sound), les radios (Selection Fip, playlists Radio Nova), et les programmateurs. Fanga projette son œuvre sur scène dans toute l'Europe, on les aura croisé dernièrement sur des scènes tels que Solidays, Jazz Sous Les Pommiers, Festival Couleurs Urbaines, Africajarc, Tribu Festival, Jazz en Ouche, Jazzovia Festival en Pologne, The Global au Danemark, Afrodisia a Rome, une tournée Féla day's en Espagne sur des villes comme Madrid, Seville, Saragoza.
2011. Fanga immortalise enfin sa réputation de bête de scène et une partie de son histoire avec son premier album et DVD live, Afrokalyptik Nation, qui incarne le passé, le présent, et le futur de la figure de proue de l'afrobeat français. Ce concert, jalonné de guests aux interventions judicieuses, reprend des titres des deux précédents opus, ainsi que deux inédits, et rend également hommage au grand Fela avec la reprise explosive du titre International Thief Thief, ITT (acronyme d’International Telephone & Telegraph, multinationale accusée de piller les ressources de l’Afrique). Quarante ans plus tard, le mouvement afrobeat a toujours le poing levé. Une force de conviction, une force hypnotique, qui donne l'envie de danser et de ne jamais s'arrêter.
Liens externes et sources
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