- Explosion de la plage de Gaza
-
L'explosion de la plage de Gaza est un incident dramatique survenu le 9 juin 2006 dans la bande de Gaza, lors duquel huit Palestiniens (dont trois enfants) trouvèrent la mort et trente-six autres, tous des civils, furent blessées.
Sommaire
Contexte
L’escalade des violences a lieu au moment où le président de l’Autorité palestinienne est engagé dans un bras de fer à l’issue incertaine avec le Hamas[réf. nécessaire]. Mahmoud Abbas a décidé d’en appeler au peuple après l’échec d’un « dialogue national » réunissant notamment son parti, le Fatah, et le mouvement islamiste[réf. nécessaire]. Les électeurs devront se prononcer le 31 juillet, par référendum, sur un document, élaboré par des prisonniers palestiniens détenus par Israël, qui revendique la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967 et offre une reconnaissance implicite de l’État hébreu[réf. nécessaire]. Le Premier ministre palestinien du Hamas, Ismaël Haniyeh, a appelé Mahmoud Abbas à renoncer à cette consultation qu'il veut organiser pour « sortir de l'impasse politique », mettant en garde contre une « division historique » entre Palestiniens[réf. nécessaire].
La semaine précédente, Israël avait intensifié ses bombardement d’artillerie et attaques de missiles sur le nord de Gaza[1]. Le jour où la plage a été bombardée, quatre attaques de missiles israéliens ont tué trois Palestiniens suspectés d’être des militants[réf. nécessaire]. La veille, quatre autres militants avaient été tués, dont Jamal Abou Samhadana, dirigeant du Comité de résistance populaire[réf. nécessaire].
Les faits
Le 9 juin, entre 16h31 et 16h50, alors que plusieurs centaines de personnes étaient en train de se baigner, profitant du premier weekend des vacances scolaires palestiniennes, l'artillerie israélienne a tiré 9 obus sur la plage de Beit Lahia au nord de Gaza. Le père, la mère et cinq frères et sœurs de Houda Ghalia ont été tués sur le coup. Parmi ses frères et sœurs, on comptait un garçon de 18 mois et une fille âgée de trois ans[2].
Sami Youssef, journaliste de Gaza, a décrit à la BBC la scène du bombardement :
- « Il y avait des restes éparpillés sur la plage. Il y avait trois enfants, dont deux étaient gravement blessés à la tête. Une fille hurlait, réclamant à grands cris son père… Personne ne s’attendait à ce qui s’est passé. Les enfants venaient de finir leurs examens et étaient venus avec leur famille sur la plage pour profiter du soleil. C’est un endroit où les gens viennent pour prendre du bon temps, loin des foules et des troubles. Quelques heures plus tard, des jets israéliens ont fait des booms soniques dans le ciel au-dessus de Gaza.»
Version israélienne
Les premiers reportages avaient suggéré que des canonnières de l’armée israélienne qui patrouillent les côtes de Gaza étaient responsables du bombardement. Mais il semble maintenant que les obus ont été tirés par l’artillerie massée à la frontière Est, entre Israël et le territoire palestinien. Le général de division Yoav Galant a émis l’hypothèse que les tirs d’obus étaient un accident causés par un obus d’artillerie qui aurait dévié de sa trajectoire ou peut-être même « un engin explosif qu’on avait tripatouillé. »[réf. nécessaire]
Réaction
Réactions palestiniennes
Le président Mahmoud Abbas a vivement réagi, dénonçant « la guerre d’extermination et les massacres sanglants » commis par l’armée israélienne dans la bande de Gaza et a décrété par ailleurs trois jours de deuil[3]. Le 10 juin, le Hamas déclare la fin de la « période de calme »[4], une trêve unilatérale observée pendant 18 mois[5]. Les brigades Ezzedine Al-Qassam, l'aile militaire du Hamas, lance sept roquettes artisanales sur les colonies en bordure de Gaza, dont une seule a atteint le territoire israélien, sans faire ni dégât ni blessé[6].
Réactions internationales
« Choqué et attristé », le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan a appelé toutes les parties à respecter le principe de proportionnalité du recours à la force : « Nous reconnaissons qu’Israël a le droit de se défendre et de protéger sa population mais la question de la proportionnalité et du respect du droit international humanitaire est une exigence de base » a-t-il souligné. Il a par ailleurs affirmé qu'il a « toujours insisté sur le fait que les gouvernements devaient faire attention de mener leurs opérations dans des zones où les civils ne risquent pas d’être atteints, de même que sur le respect du droit international humanitaire ». Interrogé sur la possibilité d’une enquête internationale, alors que les prémisses d’une enquête israélienne renvoie la responsabilité de l’explosion à une mine posée par le Hamas et non pas à un obus de mortier israélien, le secrétaire général a dit attendre la conclusion définitive de l’enquête israélienne[7].
Notes et références
- Raid israélien à Gaza : 4 morts, Le Nouvel Observateur, 30/05/06.
- Massacre sur une plage de Gaza, Le Figaro, 09/06/06.
- Fin de la trêve israélo-palestinienne, Le Canal Nouvelles, 10/06/06.
- http://www.france-palestine.org/article4031.html
- Les évènements depuis le retrait israélien de la bande de Gaza, Atlasvista, 29/06/06.
- Le Hamas revendique les attaques contre Israël, TF1 News, 09/06/06.
- Attaque au missile à Gaza : Kofi Annan demande la proportionnalité du recours à la force, armees.com, 14/06/06.
Catégories :- Violence politique dans le conflit israélo-palestinien
- 2006 en Asie
- Bande de Gaza
Wikimedia Foundation. 2010.