- Erev rav
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L’erev rav (hébreu : עֵרֶב רַב « tourbe nombreuse ») ou assafsouf (hébreu : אסַפְסֻף « ramas ») est un groupe d’étrangers se joignant aux Hébreux lors de l’Exode hors d’Égypte. La tradition juive en fait des convertis insincères, responsables des fautes d’Israël dans le désert et des comportements indignes se manifestant parmi les Juifs.
Sommaire
L’erev rav dans les sources juives
Dans la Bible hébraïque
L’erev rav n’est explicitement mentionné qu’une seule fois dans la Bible hébraïque : il se joint aux 600 000 Hébreux qui quittent Raamsès pour faire route vers Souccot[1].
Les sources rabbiniques classiques lui assimilent également l’assafsouf (« ramassis » d’étrangers) qui peste contre la manne et regrette la viande, le poisson, les fruits et légumes dont il avait joui en Égypte ; suite à l’intercession de Moïse, exténué par leurs exigences, Dieu suscite un vol de cailles en grand nombre. Ils sont encore en train de la manger que la colère de Dieu éclate et ils meurent ; c’est pourquoi le lieu est, selon la Bible, appelé « tombes de la convoitise »[2].
Dans la littérature des Sages
La littérature tannaïtique, les Talmuds et le Midrash se montrent plus explicites, et sévères, avec ces gens : il s’agirait de convertis et d’esclaves[3] mais aussi, selon une autre interprétation, d’artisans habiles et de gens instruits[4] ; leur nombre est, quoi qu'il en soit, bien supérieur à celui des Hébreux[5]. Ils ne seraient pas dépourvus de mérite car s’ils accompagnent les Hébreux, c’est qu’ils se sont réjouis de leur délivrance[6] (bien que, selon une interprétation plus tardive, ils étaient motivés par la convoitise du butin emporté[7]) et Moïse est loué par les Sages pour les avoir acceptés[8]. Cependant, Dieu dit à Moïse lors du péché du veau d’or que « ton peuple a fauté » (Exode 32:7) parce que « ces gens que tu M’as prié d’accueillir … ont fait fauter Mon peuple »[9]. Par ailleurs, comme ils sont venus avec un important troupeau, il est improbable qu’ils l’aient consommé lors de l’épisode des cailles et leurs plaintes ne sont qu’un prétexte[10].
L’erev rav serait en ce cas la masse des convertis dont Rabbi Helbo dit qu’elle est pour Israël comme la lèpre (sapa'hat) car il est dit (Isaïe 14:1) que « l’étranger, alors, se ralliera à eux et s’annexera (nispe'hou) à la maison de Jacob » ; si la personne convertie peut fort bien s’insérer dans sa société d’adoption, les masses converties ne s’assimilent pas aussi facilement, à l’image des Iduméens dans la période du second Temple[11].
Le Talmud de Babylone poursuit dans cette veine, rapportant la mésaventure de Shabbataï bar Marinos à Babylone et sa conclusion : le fait que ses habitants n’aient pas voulu le loger ni le nourrir prouve qu’ils proviennent de l’erev rav et ne sont pas l’engeance d’Abraham car l’engeance d’Abraham fait preuve de miséricorde envers les créatures. Bien que formellement juifs, ces Babyloniens n’en rempliraient pas les critères spirituels[12].
Dans la littérature kabbalistique
Riche en enseignements sur l’erev rav, le Zohar, somme de la doctrine juive ésotérique, soutient que l’erev rav se distingue au sein du peuple juif non seulement par son absence de comportements positifs mais encore par une panoplie de comportements négatifs qu’il résume par l’acrostiche neg"a r"a (נג"ע ר"ע, cf. נגע רע « mauvaise affection ») : Nephilim, Anakim, Guiborim, Amalek
Notes et références
- Exode 12:37-38
- Onkelos sur Nombres 11:4 ; voir cependant Bemidbar Rabba (édition Vilna), parashat Behaalotekha, 15:24 Nombres 11:4-34 , cf.
- Mekhilta deRabbi Shimon 12:38
- Exode Rabba (édition Vilna), parashat Beshallah 20:2
- Mekhilta deRabbi Ishmaël Bo (massekhta dePis'ha) 14
- Exode Rabba (édition Vilna), parashat Bo 18:10
- Midrash Lekah Tov (édition Buber), Shemot, 18:13
- Cherki 2003 T.B. Nedarim 38a, cf.
- Exode Rabba, parashat Ki Tissa, 42:6 ; cf. Lévitique Rabba (édition Margaliot), parashat Emor, 27:8
- Cherki 2003 Sifri Bamidbar, parashat Behaalotekha, piska 86 & 95, cf. Rachi sur Exode 32:7, cité in
- Cherki 2003 T.B. Kiddoushin 70b, cf.
- Cherki 2003 T.B. Beitza 32b, cf.
Annexes
Bibliographie
- (he) Ouri Cherki, Ki Tissa - Erev Rav, 2003 [lire en ligne (page consultée le 22 juin 2011)]
Catégorie :- Personnage du Tanakh
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