Dévaluations du franc français

Les dévaluations du franc français ont été nombreuses, pour restaurer temporairement la compétitivité économique du pays^[1], en rendant les exportations françaises meilleur marché mais en prenant le risque que les importations, plus chères, ne se traduisent par de l'inflation, en particulier en période de choc pétrolier.

Au cours du XX^e siècle, le franc français a vécu 17 dévaluations^[2] dont la plupart au cours des années 1950 et 60. La dernière eut lieu en 1983. La plupart ont été effectuées contre le Deutsche Mark allemand, considéré comme un modèle de stabilité monétaire.

Les dévaluations de l'avant-guerre

• En 1919, l'Angleterre et les Etats-Unis demandent remboursement de leurs créances. Le franc s'effondre sur le marché des changes.
• Lors de la République de Weimar, l'anéantissement du mark, noyé sous l'inflation entre 1922 et 1923, aboutit au contraire à une réévaluation du franc.
• En mai 1924, le Cartel des gauches gagne les législatives mais ses projets d'impôt sur le capital se heurtent au "mur d'argent": nouvelle chute du franc.
• Le 25 juin 1928, Raymond Poincaré décide la fin du franc germinal: sa valeur est divisée par 4.
• Le 20 septembre 1931, c'est la livre sterling qui est dévaluée et se met à flotter, après le krach de 1929, le gouvernement britannique suspendant même sa convertibilité or.
• Le 1er octobre 1936, le Front Populaire dévalue le franc de 25 à 35%. un décret interdit le commerce de l'or et les propriétaires de plus de 200 grammes d'or sont obligés de les céder à la Banque de France au tarif antérieur à la dévaluation.
• En 1940, l'occupant allemand impose un taux de 20 francs pour le reichsmark qui permet de piller l'hexagone.

Les dévaluations de l'immédiat après-guerre

• La dévaluation du 26 décembre 1945 (de 60% par rapport à 1940), jour au cours duquel la France ratifie les accords de Bretton Woods et fait sa première déclaration de parité au Fonds Monétaire International (FMI). Le franc CFA est créé, sur la parité de 1 franc CFA = 1,70 franc français (anciens francs)^[3]. Cette dévaluation dope les importations et l'inflation.
• La dévaluation du 25 janvier 1948, d'un ampleur record, -44,40 % alors que le cours du franc français ne cessait de se déprécier depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Le cours du dollar US était passé de 119 à 214 francs^[4], obligeant Robert Schuman à réagir.

Les dévaluations de l'ère gaulliste

• La dévaluation réussie^[2] de décembre 1958, de 17,55%, qui consolide le commerce extérieur français), avec la création d'un "franc lourd" qui vaut 100 anciens francs.
• Le 8 août 1969, le premier ministre Jacques Chaban-Delmas, qui avait refusé la dévaluation en novembre 1968, prend la décision de dévaluer de 11,5% le franc. Le général De Gaulle avait entre-temps démissionné le 28 avril 1969. Les effets sont renforcés par la réévaluation du mark allemand le 27 octobre 1969, contre toutes les autres monnaies^[5].

Les dévaluations du premier septennat Mitterrand

• Le 4 octobre 1981, quelques mois après l'entrée en fonctions du nouveau président de la République, le gouvernement dévalue le franc de 3%.
• Le 12 juin 1982, nouvelle dévaluation du franc de 5,75%, assortie d'un plan de rigueur.
• Le 21 mars 1983, le mark allemand et le florin néerlandais sont réévalués de 4,25% contre toutes les monnaies du SME. La lire italienne est dévaluée de 2,75% face à toutes les monnaies du SME.

Les réévaluations du franc et de son successeur l'euro

• Le 11 janvier 1994, la dévaluation de 50% du Franc CFA par rapport au franc français et à toute les monnaies, divise par deux le coût des matières premières africaines.
• L'euro ayant, depuis sa création, progressé de plus de 40% contre le dollar, l'ensemble des matières premières coûte moins cher à importer pour les pays de la zone euro.

Références

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