- Gouaro Deva
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Gouaro Deva ou Domaine de Deva est un domaine naturel appartenant à la Province Sud de Nouvelle-Calédonie situé à Bourail et plus précisément près de la plage de Poé.
Sommaire
Histoire
En 1992, la Province Sud fait l'acquisition, pour 325 millions de F CFP (2,7 millions d'euros environ), d'une propriété de plus de 7 700 hectares dite de Gouaro Deva sur la commune de Bourail, domaine disposant d'un fort potentiel économique (notamment touristique et agricole, mais nécessitant d'importants travaux d'irrigations, ainsi qu'une forte réserve en sable utile pour l'industrie) et d'une forte valeur historique (avec des vestiges de la révolte kanak du grand-chef Ataï de 1878) et symbolique pour les Mélanésiens du clan Gouaro (sépultures de la Vallée tabou). Celui-ci revendiquait d'ailleurs cette terre depuis 1984. En décembre 2003, l'Assemblée de la Province Sud accepte la vente de ce terrain en deux parties : 335 hectares pour 110 millions de Francs (922 000 euros environ) à la SAS Foncière de Calédonie pour un projet touristique incluant une marina et un golf notamment, et 7 300 hectares pour 679 millions de F CFP (5,7 millions d'euros) à la SAS Gouaro Deva pour un développement agro-pastoral incluant essentiellement un élevage de cerf. Cette vente est immédiatement critiquée non seulement par les membres des clans mélanésiens locaux, mais aussi par les éleveurs des environs et une partie de la population bouraillaise emmenés par l'ancien maire de la commune, et opposant politique de longue date à Jacques Lafleur, Jean-Pierre Aïfa. Ceux-ci reprochent au président de province de ne pas avoir respecté ses engagements vis-à-vis du clan Gouaro, auquel il aurait promis entre 1994 et 1997 l’attribution de 1 000 hectares aux jeunes du clan, le gel des lieux historiques (sépultures et site de l’ancienne tribu) et 20 % d’intéressement dans une société d’économie mixte chargée du développement d’activités touristiques et de l’exploitation des réserves de sable. Pour ses partisans, cette opération permet au contraire non seulement à la collectivité de réaliser une plus-value importante de 455 millions de Francs pacifiques (3,8 millions d'euros) par rapport à son prix d'achat de 1992, mais de plus de créer des « centaines d'emploi » par le biais des deux seuls secteurs économiques qui, selon eux, sont viables sur la propriété : le tourisme et l'agriculture extensive (une étude réalisée estimant que « l’installation d’agriculteurs sur de petites parcelles n'est pas viable », de même pour l'exploitation du sable qui reste toutefois du ressort de la Province qui est propriétaire de fait du sol et sous-sol sous-marin et du littoral), tout en imputant l'échec d'un accord sur le plan de la revendication foncière coutumière à un conflit entre deux clans[1]. Quoi qu'il en soit, cette décision est remise en question dès l'arrivée au pouvoir en 2004 de l'Avenir ensemble qui décide de ne pas donner suite aux promesses de vente et de conserver Gouaro Deva dans le domaine provincial.
Présentation
Ce domaine naturel d'environ 8000 hectares s'étend entre le littoral et les montagnes jusqu'au Cap Goulvain. Il est l’une des plus grandes forêts sèches préservées de Nouvelle-Calédonie.
Biodiversité
Le domaine est protégé et la chasse est interdite malgré la forte présence de cerfs qui dévastent de plus en plus la biodiversité du site. On peut trouver aussi des dindons, des notous et des roussettes. Gouaro Deva est formé de plaines de hautes herbes et de beaucoup de forêts sèches[2].
Accès
L'accès au site est interdit au public la semaine sauf pour le personnel du C.A.P (Centre d'accueil permanent de Poé) mais il est ouvert le week-end. Tout le long du littoral, de nombreuses cabanes de visiteurs se succèdent.
Projet hôtelier
La chaîne hôtelière Sheraton prévoit pour 2013, la création d’un pôle d’activités touristiques comprenant un parcours de golf international de 18 trous, des sentiers balisés pour des randonnées à pied, à cheval ou en vélo, des villages culturels et historiques mélanésiens, des activités nautiques et des plates-formes d'observation de la faune et de la flore[3]. Ce site favorisera également l'essor économique de la région.
Les habitants de la région (et notamment les Bouraillais) sont très sceptiques sur l'avenir de ce projet. Il y a quelques années, il y avait un hôtel à Poé mais il avait vite fermé faute de clientèle.
Galerie
Voir aussi
Notes et références
Wikimedia Foundation. 2010.