Famille Thoéry (Languedoc)

La famille Thoéry (de), d'ancienne bourgeoisie originaire du Rouergue, remonte par filiation en 1381 et s'est illustrée dans la robe à Toulouse du XVI^e au XVIII^e siècle.

Ses multiples branches, toutes honorablement réputées en Languedoc, sont représentées^[1] par les Touéry, Thuéry, Tuéry, Touéri, Thouéry dits « de Bessarède », Thouéry des Hivernals et Thouéry.

Historique

Apparue dans la deuxième moitié du XIV^e siècle à Moyrazès, où Raymond^[2], premier ancêtre connu, reçut des évêques de Rodez une partie des banalités de la seigneurie, sa généalogie a été principalement établie par les travaux de l’abbé Dugros et Jacques Thuéry^[3] . Tour à tour terriens ou pourvus d’offices, les Thoéry sont parmi les plus anciennes familles subsistantes du Midi Toulousain.

Au XV^e siècle déjà, on les trouve consuls et notaires royaux de cette ville, tandis que d’autres étendent progressivement leurs propriétés foncières, acquérant la terre des Hivernals^[4] qui sera conservée pendant cinq générations. A cette même époque, la branche aînée se transporta à Gaillac ainsi qu’à Lisle-sur-Tarn où elle sera possessionnée dès cette période^[5] . Jusqu’à leur extinction au début du XVII^e siècle, les aînés connaîtront un destin supérieur à celui de leurs cadets, pour l’heure simples praticiens ou riches propriétaires.

Ralliés aux idées de la Réforme, les Thoéry de Gaillac s’illustrèrent dans le parti huguenot, avant de donner par un rameau subsistant à Toulouse jusqu’au XVIII^e siècle, des chanoines, des conseillers du roi et plusieurs générations de procureurs au Parlement.

Quoi qu’en disent les preuves pour Malte communiquées par les Foucaud^[6] au XVII^e siècle et certaines mentions du titre d’écuyer, cette ancienne lignée, bien alliée, n’a jamais été confirmée dans sa noblesse.

Personnages remarquables

Pierre Thoéry, seigneur de Gaffiers^[7](v. 1530 – entre 1597 et 1605) : Docteur en droit et, comme son père Jean, consul de Gaillac. Il échappa de peu au massacre de la Saint-Barthélemy, puis fut en 1569 l’émissaire des villes protestantes d’Albigeois auprès du roi de Navarre^[8] .

Jacques Thouéry (v. 1580 – 1619) : Fils du précédent. Par les Caulet^[9], sa famille maternelle^[10] , il devient Contrôleur Général des Finances du Languedoc^[11] et épousera la fille de Nicolas de Lathomy, Premier Président du Parlement de Toulouse. Dernier des aînés, il disparaît sans postérité en 1619 et sa fortune reviendra par sa sœur Anne à la maison de Foucaud^[12] .

Adrien Thoéry : Successeur en 1581 de Philibert de La Guiche^[13] , comme Commandeur de l’abbaye Saint-Michel de Gaillac. Depuis 1510 avec Claude de La Guiche, évêque d’Adge, la commanderie était dans cette famille^[14].

Roch Thouéry, sieur de L’Ormeau (v. 1640-1681) : Enseigne au Régiment de Carignan, puis lieutenant au Régiment de la Reine^[15] . Son combat en 1671 avec Philippe de Carion est le premier duel de l’histoire de Montréal^[16] . Atteint par la maladie lors d’une de ses traversées, il meurt en 1681 au château d’Oléron.

Barthélémy Toéry (1661-1723) : Docteur de Sorbonne^[17] , Administrateur et Supérieur de l’Ordre de la Trinité, ce religieux devient aumônier du roi sous Louis XV^[18] . De ses expéditions en Afrique du Nord, il a laissé des carnets de voyages conservés à la bibliothèque de Marseille^[19] . Successeur d’Eustache Teissier, Barthélémy-Siméon Toéry avait offert à son prédécesseur un portrait gravé par Gérard Edelinck, un des plus grands portraitistes de la fin du XVII^e siècle. Sa tombe a été restaurée et reste toujours bien visible dans l’église d’Avon^[20] .

Jean Thuéry : En 1791, avec son ami Devès, il s’attira les foudres des autorités révolutionnaires par la publication d’un « Mémoire historique, sur la horde des brigands de Montpellier, qui se fait sacrilègement appeler le pouvoir exécutif », suivi quelques mois plus tard d’une « Pétition au roi » adressée à Louis XVI alors au Temple^[21] . Un temps réfugiés à Paris, ces deux contre-révolutionnaires émigrèrent.

Pierre Touéry (1802-1883) : Pharmacien et professeur à la faculté de Montpellier il démontra devant l’Académie de Médecine les propriétés antidotiques du principe actif du charbon. Rapportée dans de nombreux ouvrages^[22] , cette expérience réalisée en 1831 fut aussi spectaculaire que dangereuse. Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur et maire de Solomiac, on lui doit aussi quelques écrits historiques sur la Lomagne.

Auguste Thouéry : Pionnier de l’aviation moderne et disciple de Louis Blériot, il vole dès 1908 sur son monoplan à moteur Bertin avant d’obtenir en 1912 son brevet de pilote de l’Aéroclub de France. Il se produisit en public à l’occasion de meetings aériens en Gascogne et dans l’Agenais^[23] .

Pierre Thouéry : Agronome et maire de Garidech^[24] de 1921 à 1929

Alliances

Parmi les alliances des Thoéry on trouve de nombreux noms du Sud-Ouest et d'ailleurs, notamment les familles de Foucaud d'Aure^[25], Garrigues de Lagarcie, de Solanet, Alary, d'Hébrail^[26], de Caulet, de Valence de Minardière, Calvet, de Comitis, de Bonnefoy, de Lagnes-Junius, Boyer du Périé, de Cassanhol, de Prat, de Portal, d'Humières...etc

Rues et places

Rue Toéry, à Gaillac^[27] . Non loin de l’emplacement de l’ancien château de l’Ormeau ^[28]et en souvenir des nombreux consuls qu’a produit cette famille.

Rue Thouéry , à Solomiac ^[27] Hommage de la commune à Pierre Thouéry en reconnaissance de ses travaux scientifiques et de sa magistrature.

Carré Lormeau , à Québec^[29]. Dans les années 1960, la ville de Québec a mis à l’honneur ses fondateurs. Cette place a été nommée ainsi vers 1965 en mémoire de Roch Thouéry de L’Ormeau, son épouse ayant déjà donné son nom à la rue Lepage.

Armes : « d’argent, à trois bandes de gueules ». On trouve aussi parfois ces armes écartelées avec celles des Solanet^[30] , alliés en 1615.

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  Portrait d'Eustache Teissier par Edelinck, avec la mention "offerabat P.F. Siméon Toéry"

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  L'aviateur Auguste Thouéry vers 1910

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  Auguste Thouéry, accompagné de son mécanicien

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  Armoiries enregistrées au bureau des Finances de Montpellier

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Notes et références