- Célestin de Saint-Dié
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Dominique Bazelaire, en religion père Célestin de Saint-Dié (Saint-Dié-des-Vosges, le 30 avril 1648 - Nancy, le 27 janvier 1709), capucin, fut provincial de Nancy à trois reprises.
Sommaire
Naissance
Fils aîné de Florent V Bazelaire (1619-1686), conseiller de police et maître des postes à Saint-Dié [1], et de sa femme Anne Gérardin († 1678 Saint-Dié), Dominique Bazelaire est le filleul d’honorable Dominique Doyen († 1674 Saint-Dié), tabellion et maître échevin de Saint-Dié, et de Jeannon Berger, aussi de Saint-Dié.
Gardien de Vaudrevange et Sarrelouis
Profès en l’ordre des frères mineurs capucins, ordonné prêtre vers 1671, le père Célestin de Saint-Dié fut nommé gardien du couvent de Vaudrevange, alors capitale du bailliage d’Allemagne, la partie germanophone du duché de Lorraine. En 1680, après le traité de Nimègue que le duc Charles V n’avait pas voulu accepter, le roi Louis XIV ordonna le démantèlement de la petite ville de Vaudrevange et, avec le matériel fourni par ses remparts ruinés par les Suédois, l’édification de la nouvelle ville-forteresse de Sarrelouis. Après avoir pris part comme définiteur au chapitre de 1680, le père Célestin de Saint-Dié fut nommé gardien du futur couvent de Sarrelouis et c’est en cette qualité qu’il posa la première pierre de la cité naissante, le 5 août 1680[2].
Provincial de Nancy
Deuxième custode de sa province au chapitre général de l’ordre à Rome le 8 juin 1685, il était provincial de Nancy lorsqu’il assista aux chapitres généraux de l’ordre qui se tinrent à Rome les 18 juin 1691 et 16 mai 1691. Au cours de ses neuf années de provincialat, il fit recueillir dans un nécrologe les noms des plus de soixante-dix capucins qui avaient donné leur vie « en soignant les pestiférés [lorrains] pendant les douze années de la contagion »[3] et il fit placer de semblables nécrologes dans les sacristies de toutes les églises conventuelles de sa province[4]. Durant ce temps, il eut manifestement pour vicaire provincial élu le révérend père Joseph de Ligny († 1709 Toul).
Dernières années
Le père Célestin assista en qualité de premier custode de sa province, au chapitre général de l’ordre des capucins, tenu à Rome le 2 juin 1702. Gardien du couvent de Nancy de novembre 1702 à novembre 1704, de nouveau provincial de Nancy de novembre 1704 à novembre 1705, il demeurait encore en novembre 1706 au couvent de Nancy, dont il fut encore gardien en 1709[5]. Le père Célestin de Saint-Dié mourut custode général de la province de Nancy.
Écrits
À l’occasion de la concession de lettres patentes de confirmation de noblesse et de réhabilitation d’ancienne noblesse, le 8 janvier 1705 à Lunéville[6] par Léopold, duc de Lorraine et de Bar, à ses deux frères Charles Bazelaire (1644-1725), maître particulier des Eaux-et-Forêts à Saint-Dié, et Florent-Joseph Bazelaire (1652-1724), prévôt royal de Saint-Dié à partir de 1682, lieutenant-général et chef de police au siège bailliager de Saint-Dié à partir du 1er janvier 1702, acquéreur du comté de Lesseux le 2 décembre 1690, il écrivit une Instruction conservée dans les archives de sa famille, dont suit un large extrait :
« Considerès que les honneurs et les richesses viennent de Dieu, qui est le principe de tout bien, et ne vous ennorgueillissès pas des lettres de noblesse dont Son Altesse Royale a honoré vos pères. Presque tout le monde, et les jaloux mesme de notre famille, ont attribué ce succès à la bonne vie et aux aumônes de nos parens ; notre bonne mère qui n’estoit que simple bourgeoise, faisoit néanmoins des aumônes fort considérables par rapport à ses facultés, car outre celles qu’elle laissoit tous les jours à la porte, et à des pauvres honteux, lorsqu’elle cuisoit du pain, elle en ordonnoit cinq ou six michettes pour des pauvres [...]. À Pâques, elle distribuoit une bande de lard à ceux qui n’avoient pas moyen d’acheter de la chair, et aux pauvres malades elle envoyaoit du vin, de sorte que quand elle mourrut, les pauvres la regrettoient avec larmes et disoient : "nostre bonne mère est morte." [...]
Ne vous paradès donc pas de votre noblesse, que pour estre plus honêtes et plus vertueux, et scachès que ce n’est point un advantage d’estre noble, si l’on est esclave des vices : ayès la crainte de Dieu, servès-le fidèlement, et faites-le servir de même par ceux qui vous appartiennent. Et ne vous servès pas de vos commodités et de votre élévation pour vous adonner à l’oisiveté, au vice, à la dissolution, et au libertinage, qui attirent la malédiction de Dieu sur les familles, et qui l’obligent à les réduire à un état plus bas encore et plus misérable que celui dont il les avoit tirés, par un pur effet de sa bonté. Quelle honte a un homme, qui bouffy d’orgueil, se vante de sa naissance, méprise les autres, et ne vit pas conformément à son extraction ! De sorte que pour reconnaître s’il est noble, il faut recourir aux épitaphes de ses aïeux. C’est dans ce sens que Cicéron répondit à Salluste, qui luy reprochoit qu’il estoit le premier noble de sa race ; il est vray, dit-il, que je suis le premier noble de ma race ; mais tu es le dernier de la tienne ! Parce qu’il ne la soutenoit pas [sa race] par ses actions.
Références
- Louis de Bazelaire de Saulcy, Généalogie de la famille de Bazelaire en Lorraine, Toulouse : P. Rivière, 1882.
- Revue historique de la Lorraine, tome XXe, Nancy : Société d’archéologie lorraine et du Musée historique lorrain, 1871, p. 183.
- http://www.professeurs-medecine-nancy.fr/Michaux1.htm Il s’agit probablement de l’épidémie de peste bubonique de 1627-1640, dite la peste suédoise ou la grande peste, qui apparue à Saint-Nicolas-de-Port, Lunéville et Moyenvic en 1627, gagna Épinal, Toul et Metz en 1629, Pont-à-Mousson et Nancy en 1630, Verdun, La Neuveville et Raon-L’Étape en 1635, Bar-le-Duc en 1636, et ne disparut de Lorraine qu’en 1640. CVf.
- Abbé Pierre-Étienne Guillaume, Histoire du diocèse de Toul et de celui de Nancy depuis l’établissement du Christianisme chez les Leuci jusqu’à nos jours, Nancy : Thomas et Pierron, 1866, tome IIIe, p. 104.
- Père Benoît de Toul, Ofmc, Synopsis, p. 241, et Pierre Bernard, Ofmc, Table analytique du manuscrit de la juridiction de Metz, Archives de l'ancienne Province de Nancy, Couvent des Capucins de Kœnigshoffen à Strasbourg.
- Registre manuscrit B 124, folio 130 recto, aux archives départementales de Meurthe-et-Moselle à Nancy. Cf. Dom Ambroise Pelletier (1703-1757), Osb, Nobiliaire ou Armorial général de la Lorraine et du Barrois en forme de dictionnaire..., tome Ier contenant les anoblis, Nancy : Thomas, 1758.
Liens externes
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