Conrad Mauter

Conrad Mauter

Conrad MAUTER, dit Motaire[1] (né en Allemagne en 1742, mort le 14 mai 1810) à Paris[2] fut un maître ébéniste fournisseur du Comte d’Artois.

Sommaire

Biographie

Né en 1742 en Allemagne, il émigre à Paris vers les années 1765.

Le 16 avril 1787, il se marie à Charlotte Félicité Foureau[3], fille de Louis Foureau reçu maître ébéniste en 1755 travaillant au Faubourg Saint-Denis et qui s’était fait une bonne réputation pour ses meubles laqués.

Ils eurent cinq fils :

  • Nicolas (1788 – 1853) Ebéniste
  • Louis (1789 – 1856) Ebéniste
  • Conrad-Eléonor (1792 - après 1856) Militaire, porté disparu lors de l' expédition d’Espagne d'avril 1823 (en fait prisonnier et réapparu après plusieurs années de captivité[4])
  • Gabriel (1794 - ?) Gainier
  • Charles-Nicolas (1796 – 1860) Ebéniste (marié à Marguerite Louise François le 3/10/1825 à Paris)

Ils vécurent rue du faubourg Saint-Antoine, successivement au 327 (en 1799), puis au 273 (en 1803), et enfin dans sa propriété au 20 (à partir de 1806) jusqu’à sa mort.

Il décède le 14 mai 1810 à Paris, sa femme lui survivant jusqu‘en 1821.

Son œuvre

Il débute comme « ouvrier libre » de la rue du Faubourg Saint-Antoine dès 1768[5] et obtient la maîtrise le 10 septembre 1777. Ses affaires prospérent rapidement.

Dès 1782, il devient fournisseur ordinaire du Comte d'Artois[6], frère du Roi et futur Charles X[7]. Ainsi, jusqu’à la Révolution française, il livrera ses meubles au palais du Temple, au château de Bagatelle, à celui de Saint-Germain-en-Laye, au château de Maisons et même des commodes au château de Saint-Cloud en 1791. Il fut l’un des plus prolifiques producteurs de meubles de cette fin de siècle. Malgré cela beaucoup de ses œuvres, dans ces châteaux, furent détruites ou disparurent durant la Révolution française[8]

Sous le Directoire, puis le Consulat, Mauter poursuit ses fabrications, notamment de tables de toutes espèces (à écrire, à manger, à jouer… dont certaines à mécanisme). Il subit sans trop de dommages les nombreuses faillites de sa corporation. Il fut créancier des faillites de l’ébéniste Trintzius (1803), des tapissiers Brunet (1804) et Quedeville (1807).

Durant toute cette période, il continua à réaliser, à côté des meubles de style Directoire ou Consulat, des meubles de style Louis XVI comme l’atteste sa succession réalisée par Palmer et Eyring en 1810[9]

À sa mort ses affaires étaient toujours aussi prospères : Il employait huit ouvriers ébénistes et son stock (bois de placage, d’acajou, d’amarante et de bois jaune) était très important (estimé à plus de 22 000 Francs)[10]

À son décès, son entreprise sera rachetée par Nicolas-Louis Sandrin.

Son art

Mauter a laissé un grand nombre de meubles Louis XVI presque tous en acajou et de lignes classiques. Sa production se divise en deux parties : des meubles de service très sobres avec peu de bronzes, et des meubles de luxe plus élaborés aux moulures rigoureuses renforcées de baguettes d'encadrement en cuivre, colonnes et pilastres cannelés, etc.

Plus spécialisé dans les tables[11] de salon, de guéridons, tables de jeu. il a laissé aussi des commodes, des secrétaires, des petits bureaux plats ou à cylindre, des bonheurs-du-jour et des bibliothèques, et beaucoup plus rarement des meubles en placage de bois de rose ou de citronnier ou voire de marqueteries à motifs géométriques.

Son estampille

Il signe ses meubles de son estampille « C.MAUTER ».

On la trouve parfois associée à celle de :

Ses clients

  • Le Comte d’Artois futur roi de France.
  • Le peintre Louis David : une table de peintre à plateau à abattant découvrant des casiers, estampillée de Conrad Mauter[15].
  • Le tapissier Leclerc travailla pour Conrad Mauter[16]

Ses œuvres dans les musées et collections privées

Musées

Dans le grand salon : Table de trictrac en bois d’acajou et d’ébène, ivoire, bronze, cuir et feutrine par Conrad Mauter du dernier quart du XVIIIème siècle[17]

  • Hillwood Estate (Washington DC) : À l’étage dans la chambre de Mme Post, bureau à rideau en acajou et bronze doré Louis XVI estampillé Conrad Mauter (ca. 1780).

Collections privées

  • Collection S.H. Rhein
  • Collection Jean Chélo
  • Collection E. Levy

Notes et références

  1. Archives alsaciennes d'histoire de l'art, Volumes 1 à 4 1967 page 144
  2. Pierre Kjellberg, Le Mobilier Français du XVIIIème siècle, Editions de l'Amateur, p. 601
  3. ADP DB 5871 29 77
  4. Archives Nationales : Inventaire après absence du 6/8/1832 (RE/IX/20)
  5. Table des communautés et Almanach des bâtiments 1768
  6. Comte de Salverte, Les Ebénistes du XVIIIe siècle, Paris 1934
  7. Il fait état d’une fortune de 20 000 livres dans son contrat de mariage de 1787
  8. Guillaume Janneau, Les ateliers parisiens d'ébénistes et de menuisiers aux XVIIe et XVIIIe siècles Editions S.E.R.G., 1975, p. 220
  9. Denise Ledoux Lebard, Dictionnaire des ébénistes et des menuisiers du XIX siecle
  10. Minutier Central des Notaires Parisiens ANMC XV (Succession du 16 mai 1810)
  11. J. Nicolay, L’art et la manière des maîtres ébénistes français au XVIIIe siècle, Paris, 1976
  12. Secrétaire estampillé A. WEISWEILER et C. MAUTER, placage de loupe de thuya. P. 178 Patricia Lemonnier, Maurice Segoura Editions d'art Monelle Hayot, 1983
  13. Sylvain Barbier Sainte Marie, Charles Topino circa 1742-1803, 2005, 167 pages
  14. Secrétaire à abattant signé C Mauter et A Gosselin Epoque Louis XVI. Vente Christies N° 5489 Lot 532
  15. Vente aux enchères à Versailles, 1er décembre 1991
  16. Guillaume Janneau, Les Ateliers parisiens d'ébénistes et de menuisiers aux XVIIe et XVIIIe siècles, Editions S.E.R.G., 1975, p. 122
  17. Numéro d’inventaire : 5047. Arrêté préfectoral du 8 avril 2009 portant inscription au titre des monuments historiques. Recueil des actes administratifs du Calvados n° 10 (10/04/2009)



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