- Congrès de Lille de 2006 (CGT)
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La Confédération générale du travail a tenu son 48e congrès du 24 au 28 avril 2006 à Lille. Au lendemain du mouvement réussi contre le contrat première embauche, Bernard Thibaut est sorti renforcé à la tête du syndicat. Le rapport d'activité a été adopté par 82 % des mandats et le rapport d'orientation à 80,2 %.
Congrès
Quoique s'étant largement exprimées à la tribune, les contestataires, partisans d'une CGT dure, de lutte de classe, notamment les fédérations de la chimie et de l'agro-alimentaire ont semblé isolés. Le "syndicalisme rassemblé" de la CGT a cependant vu François Chérèque sifflé par une partie des congressistes. En revanche, Bruno Julliard (UNEF) et Karl Stoeckel (UNL) ont été ovationnés. Le congrès s'est d'ailleurs conclu avec l'annonce d'une décision de justice déclarant le CNE contraires aux lois internationales.
La CGT a également validé son adhésion à la nouvelle internationale syndicale qui sera fondée en novembre 2006 après les Congrès de dissolution de la CISL et de la CMT et qui devrait intégrer des confédérations nationales non affiliées à ces deux organisations. De nombreux responsables internationaux étaient présents comme Guy Ryder (CISL), Willy Thys (CMT) et John Monks (CES).
Trois nouveaux membres font leur entrée au bureau confédéral (12 membres): Daniel Sanchez (métallurgie), Agnès Naton (UD Savoie, PTT) et Graziella Lovera (santé). Le commission exécutive est passée de 50 à 54 membres.
Réformes des cotisations
La congrès a adopté moins facilement, à 63 %, une réforme des cotisations, jusqu'alors particulièrement archaïque. Avant la Seconde Guerre mondiale, les fichiers centralisés avaient permis aux Allemands de décapiter l'organisation militante. Il en avait résulté à la Libération une décentralisation qui avait conduit à la disparition d'un fichier national, qui explique que la CGT ne soit plus capable de connaître son nombre d'adhérents et que les reversements de contribution de la base vers les autres structures soient lents et erratiques, expliquant une partie de 400 000 € de déficit habituels de la confédération. Les adhérents ne recevaient pas de presse, mais devaient s'abonner soit à la NVO soit au Peuple, dans la pratique peu lus.
Les cotisations seront dorénavant ventilées instantanément aux différentes structures: confédération (10 %), syndicat de base (33 % + ou - 8 %), fédération (29 % avec + ou - 4 %)), union départementale (25 % avec + ou - 4 %) , presse (3 %). Cette dernière permettra à chaque adhérent de recevoir mensuellement une revue réalisée sur la base de la NVO. Une meilleure solidarité sera également assurée entre les "bastions" et les terres de missions, pour permettre à la CGT de se développer dans les secteurs les moins syndiqués.
Annexe : Texte distribué par quelques étudiants le mercredi 26 avril lors du Congrès CGT
"Nous, étudiants de Lille et de Valenciennes, comme beaucoup d’autres, sommes mobilisés contre la loi dite sur « l’égalité des chances » depuis quelque temps maintenant...
Dès le début nous avons eu le souhait de fédérer le plus grand nombre de personnes que nous trouvions concernées par les enjeux de cette loi et par la politique globale des derniers gouvernements.
Ainsi en allant à la rencontre des syndicats locaux, dont la CGT, nous sommes tombés sur des gens engagés, autonomes, toujours prêts à nous accompagner dans nos actions et nous soutenir quand nous avions besoin d’eux.
Au fil des jours des liens se sont créés entre étudiants et militants syndicaux au vu de la mobilisation et de l’engagement désintéressé dont ils ont fait preuve pour la plupart. Grâce à un terreau revendicatif commun (travailler pour une société plus juste et équitable en partant en croisade contre la solution néolibérale et essayer de construire des propositions alternatives), nous avons pu agir et mener des actions constructives sans tomber dans la facilité de l’agitation gratuite et inutile.
Partis de là, nous nous sommes dits que si une telle ferveur et une telle dynamique existaient à la base, la centrale devait être encore plus vindicative, de là nous nous sommes penchés sur le comportement de la centrale parisienne durant le mouvement et là, STUPEUR…
Le doute et de nombreuses interrogations ont remplacé la certitude et l’évidence des positions que nous avaient inspirées jusqu’alors les militants… Nous vous en communiquons quelques unes…
1- Où étaient Monseigneur THIBAULT et sa suite lorsque le gouvernement a fait passer le CNE ?Sans doute était-il occupé à la chasse à courre organisée à Matignon avec comme gibier le code du travail
2- De quel droit le même César Thibault et ses sbires Julliard, Coudry, Stoeckel & Cie a-t-il proclamé la mise à mort du mouvement étudiant et lycéen alors que la plèbe cégétiste et nous même n’avions pas obtenu satisfaction sur l’ensemble de nos revendications ?
Rappel : nous voulions l’abrogation totale de la loi dite sur« l’égalité des malchances » sans doute veut-il rajeunir sa base à 15 ans…
3- Quelle légitimité le roi sans jeunesse THIBAULT dans son royaume a-t-il pour prendre parole au nom d’un mouvement de la jeunesse dont il ne fut même pas à l’initiative ?
Pour info 1 % de ses troupes a moins de 30 ans
4- Comment peut-il festoyer avec sa cour parisienne et se glousser d’une victoire alors que le constat est de 3 millions d’étudiant-e-s, salarié-e-s, précaires, jeunes dans la rue alors même que grâce à sa volte-face, le gouvernement a eu l’occasion d’enrichir le patronat de 150 millions d'euros par an sur les deniers public ?
Sans doute cela était la dot de son mariage avec la baronne du MEDEF
5- Allons nous subir le même sort que le mouvement de 1986 en ne figurant pas dans votre historique ? En bon prince tel l‘enseignement de Machiavel il a compris que ce ne sont pas les gens qui la vivent qui font l’histoire sur le moment mais ceux qui l’écrivent…
6- Êtes vous devenu du fait de votre seigneurie un syndicat réformiste qui s’accommode des règles du royaume libéral ?
Tel le clergé de la CFDT prêt à accepter tout pour assurer son confort…
7- Pourquoi les jeux du cirque organisés par la cour sont-ils catégoriels et ne prennent pas la forme d’une foire généralisée alors que la thématique de fond est toujours la même ?
Peut être a-t-il peur que la foule prise par l’enthousiasme ne réclame sa tête…
8- Le but d’une tyrannie syndicale… pardon direction n’est-il pas d’être à l’image de sa base ?
Après les rois sans terre, c’est sans doute l’ère des rois sans peuple…
9- Êtes vous à ce point naïf pour l’autoriser à s’auto-satisfaire d’une augmentation des adhésions sur le dos du mouvement étudiant, ce qui renforce l’argumentaire de droite et de son extrême qui nous réduisent à une bande de gueux écervelés près à être manipulés et instrumentalisés par le 1er roitelet venu ?
Vote sympathisant CGT 1995 LePEN 7 % …..2002 12 %+ 1 % megret
Chirac 1995 6 %… 2002 9 %, Jospin 1995 35 % …2002 24 %
10- Sur quel ordre a agi la Garde royale (S.O.) en collaborant avec la garde gouvernementale en leur donnant les nôtres ?
Sur aucun ordre direct, mais juste pour satisfaire son principal bailleur de fonds…
11- En votre âme et conscience Thibault le rouge (très pâle), pensez vous réellement être digne de représenter et surtout défendre une histoire longue de près d’un siècle et de porter la couronne des valeurs qui ont fait la CGT ?
Nous vous invitons à relire .. euh non à lire la charte syndicale de 1906… P.S : N’accusez pas vos opposants de nous utiliser… Ceci est une initiative totalement étudiante non-encartée… et petite annonce aux superstars écervelées autoproclamées Julliard, Coudry et Cie… le prochain écrit c’est pour vous… à bientôt… "
Catégories :- Congrès de la Confédération générale du travail
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