- Comptoir national d'escompte de Mulhouse
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Le Comptoir national d'escompte de Mulhouse fut l'une des premières vraies banques commerciales en France, capable de financer une croissance industrielle rapide et diversifiée, rendue nécessaire en 1848 par le succès des industriels alsaciens du coton. Il est né en même temps que le Comptoir national d'escompte de Paris, avec lequel il fusionnera, pour donner naissance à la BNP.
Sommaire
Description
C'est l'Etat qui a donné l'impulsion. Dans le sillage des journées révolutionnaires de février, le gouvernement provisoire de la IIe République promulgue en mars 1848 un décret portant création de comptoirs nationaux d'escompte dans les grandes villes du pays. Le Comptoir national d'escompte de Paris naît le 4 mars, celui de Mulhouse, le 8. Il s'agit, en ranimant le crédit, de redonner vie à l'économie après la récession de 1847. Les comptoirs d'escompte, banques locales de crédit, sont des établissements au statut original, véritables sociétés mixtes avant la lettre puisque l'Etat et les municipalités nomment les dirigeants et apportent leur garantie en fournissant les deux tiers du capital[1].
L'établissement est doté d'un premier capital de 1 million de francs, montant considérable pour une banque qui n'a pas vocation à jouer en Bourse ou prendre des participations dans le capital d'entreprises. Il est créé à Mulhouse, alors bastion du protestantisme français, avec le soutien enthousiaste d'un groupe de manufacturiers alsaciens, pour la plupart industriels du monde du textile et de la mécanique, dans le cadre de la politique industrielle de Napoléon III.
En 1854 le Comptoir, émancipé de la tutelle de l'Etat, devient le Comptoir d'Escompte de Mulhouse. En avance sur les autres banques françaises, il mène rapidement une croissance externe importante, en rachetant de nombreux établissements dans le Nord-Est de la France, mais également à Lyon, Marseille, Le Havre et Paris.
Le comptoir devient le bras financier des industriels, dont l'influence est prépondérante dans de nombreux domaines en forte croissance dans le nord et l'est de l'hexagone: bonneterie, minoteries, filatures, négoce des matières premières).
Avec la défaite française de 1870 et le rattachement de l'Alsace-Moselle à l'Allemagne, son siège social se retrouve en zone allemande, alors qu'il draine des capitaux français.
Fin 1912, son capital atteint 45 millions de francs, fondant le succès d'un réseau de quelque 85 guichets : 15 succursales, 41 agences et 29 bureaux périodiques. Devant la montée des tensions politiques, les dirigeants choisissent de scinder l'établissement en deux parties, et de regrouper les guichets installés en France au sein d'une filiale autonome : c'est ainsi qu'est créée le 25 juin 1913 la Banque Nationale de Crédit, ancêtre de la BNP.
Notes et références
- Le destin mouvementé de la BNP, par Félix Torres - le 20 janvier 994, dans le journal L'Expansion
Voir aussi
Articles connexes
Catégories :- Banque française disparue
- BNP Paribas
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