- Christophe Cognet
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Christophe Cognet
Données clés Naissance 31 décembre 1966
à Marseille, FranceNationalité Française Films notables L'Affaire Dominici par O. Welles, 2000. L'Atelier de Boris, 2004. Christophe Cognet est un réalisateur et documentariste français, né le 31 décembre 1966, à Marseille.
Après des études de cinéma à la Sorbonne Nouvelle Paris III[1], Christophe Cognet s’oriente vers le cinéma et réalise des films proches de l’essai documentaire qui posent des réflexions sur le mécanisme de la création, ou sur le travail de la mémoire.
Sommaire
Le mécanisme de la création
Ce travail sur le mécanisme de la création est particulièrement à l’œuvre dans son film[2] l’Affaire Dominici par Orson Welles. Le point de départ en est un film[3] du cinéaste américain commandé par la télévision et resté inachevé que "Christophe Cognet a entièrement restauré et monté, selon les indications laissées par Welles"[4] avant sa mort. Christophe Cognet s’est employé à exhumer et à reconstruire cette matière filmique afin de "mettre celle-ci en perspective à la fois dans la carrière de Welles et dans les annales criminelles françaises du temps[5]". Ce film en forme d'enquête est une réflexion sur le cinéma et la télévision chez Orson Welles, ainsi que sur le processus de montage. "Christophe Cognet a retrouvé Jacques Chapus et le chef opérateur Alain Pol, et il les fait parler avec chaleur de leur collaboration avec le cinéaste américain et de ses méthodes de travail, en même temps qu'il justifie l'état d'inachèvement du document qui suit[5]".
C’est la même volonté qui anime plusieurs des autres films de Christophe Cognet que sont, par exemple, La Planète perdue, exploration savante teintée de dérision de super-héros américains, tels Superman, Batman ou Flash Gordon, ou bien La Mer en colimaçon[6], qui est une analyse en images de E la nave va du cinéaste italien Federico Fellini, ou encore Les Sentiers de Fred Vargas [7]; quoiqu’il s’agisse d’un registre très différent autour de l’écrivain de romans policiers Fred Vargas, "le film de Christophe Cognet interroge pertinemment les mécanismes d'écriture[8]".
La puissance des images
Depuis 1993, Christophe Cognet effectue des recherches sur les artistes peintres déportés dans les camps nazis. En 2004, avec L’Atelier de Boris[9], le cinéaste recueille au fil des mois le témoignage[10] du peintre français Boris Taslitzky, résistant et déporté. Puis en 2006, avec Quand nos yeux sont fermés[11], il compose une manière de méditation filmique sur la création aux limites de l’expérience humaine, autour des dessins réalisées clandestinement au camp de Buchenwald par des artistes déportés, une réflexion qui s’est accompagnée de la publication d’articles[12], d’ouvrages et de conférences sur ce sujet.
Son dernier film Les Anneaux du Serpent diffusé sur la chaîne Arte[13] est un essai cinématographique. Le film éprouve le monde de la surveillance, surtout nocturne, vu du côté des agents de sécurité. Il épouse le point de vue de ce nouveau lumpenprolétariat que constitue ces gens qui surveillent en permanence l’espace social. Ce film a été écrit à partir de messages d’un forum de discussions sur Internet, où des agents de sécurité échangent entre eux et discutent de leurs soucis. Les personnages sont de vrais agents de sécurité qui interprètent leurs propres rôles sur leurs lieux de travail. C'est pour cette raison que Les Anneaux du Serpent est présenté comme un film à mi-chemin entre la fiction et le documentaire. La construction du récit chemine en spirale vers un point central, une sorte de trou noir, d’où l’image du titre Les Anneaux du Serpent, un serpent qui serait finalement à l’affût de lui-même. C’est une façon d’éprouver les sociétés de contrôle : au bout de leur logique, il ne reste que des individus seuls face à des machines et des écrans de contrôle qui se surveillent les uns les autres. C’est en cela que l’univers virtuel d’Internet contamine le monde réel, puisque la surveillance s’exerce aussi via les réseaux de communication qui envoient leurs images et leurs données à distance. C’est un univers obsédant, fascinant et effrayant à la fois.
Filmographie
- Réalisateur
- 2008 : Les Anneaux du serpent, 45 min, essai documentaire, production Tarmak Films.
- 2006 : Quand nos yeux sont fermés, 55 min, film documentaire, La Huit Production, Tigon Films Distributors LTD diffusions.
- 2004 : L'Atelier de Boris, 96 min, film documentaire, Corto-Pacific, 24 Images.
- 2003 : Promesses d'un rivage, 53 min, film documentaire, La Huit Production.
- 2002 : La Planète perdue, 51 min, film documentaire, production La Huit Production, Republic Pictures.
- 2001 : Les Sentiers de Fred Vargas, 27 min, film documentaire, La Huit Production.
- 2000 : L'Affaire Dominici par Orson Welles, 52 min, film documentaire, La Huit Production, Gray Film Sipirs, Euro-London-Film.
- 1998 : La Mer en colimaçon, 58 min, film documentaire, La Huit Production, CNDP.
- 1997 : Gongonbill, de l'autre côté de la colline, coréalisé avec Stéphane Jourdain, 63 min, film documentaire, La Huit Production.
- 1994 : La Voix des génies, coréalisé avec Stéphane Jourdain, 52 min, film documentaire, La Huit Production, Cité TV, TNB.
Nominations
- Sélectionné au Festival Dei Popoli (Florence) 2008, Les Anneaux du serpent, 45 min, essai documentaire.
- Sélectionné au FIPA 2004, Écrans du réel 2006, L'Atelier de Boris, 96 min, film documentaire.
- Sélectionné au festival international du film d’Amiens 2003, La Planète perdue, 51 min, film documentaire.
- Sélectionné au festival international du film La Rochelle 2000, FID 2004, Rencontres de la cinémathèque de Munich 2002, festival du film de Montréal 2003, Mostra de Venise 2000, International film festival de Sao Paolo 2002, festival international du cinéma de Copenhague 2002, L'Affaire Dominici par Orson Welles, 52 min, film documentaire.
- Sélectionné au festival FIPA 1997, Bilan du Film ethnographique, Cinéma du Réel 1997, États Généraux du Film Documentaire 1997, Ecrans Documentaires 1997, Gongonbill, de l'autre côté de la colline, coréalisé avec Stéphane Jourdain, 63 min, film documentaire.
Publications
- Boris Taslitzky, dessins faits à Buchenwald, direction d’ouvrage avec E. Taslitzky, Adam Biro éditeur, Paris, 2009, 256 pages, préface de Jorge Semprun avec des contributions de Christophe Cognet, Lionel Richard et Annette Wieviorka, (ISBN -13: 978-2351190548).
- L’Art clandestin à Buchenwald, in Résister à Buchenwald, ouvrage collectif, éditions Tirésisas, Paris, 2006, 144 pages, (ISBN 2-915293-37-6).
- La mer en colimaçon avec F. Costa, éditions CNDP, Paris, 1997, 116 pages, (ISBN 2-240-00584).
Liens externes
Notes et références
- Recherches sous la direction de Jean Louis Leutrat.
- Les Cahiers du Cinéma, déc. 2000. « Un documentaire passionnant » Jérôme Larcher
- Ce film inachevé de 25 minutes est intitulé La tragédie de Lurs.
- Le Monde 18 décembre 2000. Valérie Cadet,
- Positif, janvier 2001. Jean Pierre Berthomé et François Thomas,
- Positif, Sept. 1997 « Cognet fait le pari de l’intelligence (…) Ce film est un vrai manifeste. » Stéphane Goudet,
- Fred Vargas, de flâneries urbaines, d'interviews et de moments partagés avec sa jumelle peintre. » Marie Cailletet Télérama 3 nov. 2001. « Maillage intelligent de lectures des "rompols" (contraction de "roman policier") de la romancière
- Télérama 3 nov. 2001. Marie Cailletet
- Libération, 25 août 2006. Précieux témoignage recueilli par le cinéaste au fil des mois, Anna Laure-Jeanson,
- "Portrait subtil d’un homme qui se raconte avec pudeur et modestie, portrait d’un artiste arpentant l’atelier exigeant et rayonnant. Une leçon de vie, une leçon de peinture." Nathalie Hazan Brunet, conservatrice au MAHJ, Le Serment, octobre 2006.
- Buchenwald, esthétique sur la puissance des images et leurs limites. Marche inquiète du steadicam, suspendue entre deux temps ; panoramiques qui déplacent les limites du hors champ immense, matérialisation sensible du hors temps concentrationnaire… Tous ces gestes donnent sa forme lacunaire à un film qui ne prétend pas tant faire la leçon que transmettre des traces. Plus encore qu’à Nuit et brouillard, on pense à L’Ordre de Pollet, pour cette répétition des travellings instables dans le camp désert. (…) Cognet a préféré l’agencement des gestes, la surimpression des temps ; sons ténus d’aujourd’hui sur les fragiles images d’hier, bruit du vent et des pas sur le gravier de Buchenwald, bruissement du papier manipulé sur les dessins des déportés. » Cyril Neyrat, Cahiers du Cinéma, sept. 2005. « Une double enquête ; historique au sujet de l’art clandestin à
- Vertigo n°39, 2011. Entre autres, « Sous la prairie », revue
- Arte dans la case des moyens-métrages, intitulée Médium, en juin 2008. Diffusé sur la chaîne
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