- Chanteur florentin du XVe siècle
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La statue Chanteur florentin du XVe siècle est une œuvre de Paul Dubois (1829-1905), dont l'original (en plâtre) remporta la médaille d'honneur au Salon de Paris (remplacé par le Salon des artistes français à partir de 1881)[1] en 1865[2] ; la statue connut un très grand succès et fut fondue en plusieurs exemplaires de différentes dimensions par Ferdinand Barbedienne. Il existe d'autre part des répliques en divers matériaux. L'exemplaire en bronze argenté a été acquis par l'État en 1866, et appartient aujourd'hui au Musée d'Orsay[3].
Sommaire
La sculpture
Article connexe : Salon de Paris.La statue en pied représente un jeune homme jouant de la mandoline. Exécuté en plâtre par Paul Dubois, l'original fut exposé au Salon de 1865, où il remporta la médaille d'honneur « le 14 aout à une heure dans le grand salon carré du Musée Louvre »[4] ; remise par le Maréchal Jean Baptiste Philibert Vaillant « au bruit des bravos, et des acclamations du public. »[5]. Il est conservé depuis 1874 au Musée des Beaux-Arts de Troyes[2].
D'autre part, l'État a passé commande dès 1865 d'un exemplaire en bronze argenté, qu'il a acquis en 1866[6].
Barbedienne a exécuté des répliques de l'œuvre, sous forme de bronzes de différentes tailles ; d'autres répliques ont également vu le jour, en divers matériaux (plâtre, marbre, biscuit...)[7].
Enfin, plusieurs moulages en plâtre ont été réalisés[8]. Sur les trois exemplaire seuls deux subsistent (au musée des beaux-arts de Troyes et au musée de Nogent-sur-Seine) le troisième (au musée des beaux-arts de Rennes) a été détruit en 1945.
Cette œuvre peut-être décomposée (pour sa lecture) en deux parties au niveau de la ceinture. La partie haute est très fournie en détails : boutons, drapés, chevelure ou en encore mandoline. La partie basse quant à elle est composée de volumes lisses et longilignes. L'ensemble de l'œuvre est vivante[9]inspire la jeunesse et l'amour mais reste sérieuse[10].
Caractéristiques
- Original en plâtre
L'original en plâtre, gagnant de la médaille d'honneur en 1865 auquel il a participé sous le numéro 2957, a les caractéristiques suivantes :
- Hauteur de 1,50 m[6] (le plâtre est donc très légèrement plus petit que le bronze argenté) ;
- Inscriptions : P. DUBOIS 1865 (S.D. sur le socle)
- Bronze du Musée d'Orsay
L'exemplaire du Musée d'Orsay est en bronze argenté, d'une hauteur de 1,55 m, d'une largeur de 58 cm, et d'une profondeur de 50 cm[2].
- Inscriptions : P. DUBOIS 1865 (S.D. sur la base, à gauche) ; F. BARBEDIENNE FONDEUR (à droite)[11].
Historique
- Original en plâtre
- date de création : 1865 ;
- dont[12] au Musée des Beaux Arts de Troyes, en dépôt, à partir de 1874.
- Affectations successives de l'exemplaire en bronze argenté
- acquisition par l'État en 1866[3] ;
- située au musée du Louvre, dans les appartements du comte de Nieuwerkerke : 1866 ;
- située au musée du Luxembourg : 1871 ;
- située au musée du Louvre : 1920 ;
- située au musée d'Orsay : 1986.
Répliques
Article connexe : Ferdinand Barbedienne.Il existe plusieurs répliques de l'œuvre[3] :
- deux bronzes à l'échelle 1/1 exécutés entre 1865[13] et 1866 (l'un chez Barbedienne, l'autre chez la princesse Mathilde) ;
- un autre bronze légèrement différent, exécuté en 1897 (pour la Ny Carlsberg Glyptotek)
- un marbre exécuté en 1869, et non localisé ;
- éditions en bronze par Barbedienne entre 1865 et 1953 en six grandeurs différentes ( 39 cm à 115 cm)[8] ;
- éditions en biscuit par la Manufacture de Sèvres à partir de 1903[14], en trois grandeurs (29 cm à 70 cm)[8]. Au minimum 48 statues ont été produites[14].
Critiques
Œuvre « qui a bien mérité »[15] la médaille d'honneur et qui connut un grand succès auprès du public (suffisamment pour qu'elle soit produite en série limitée). Edouard Charton écrit alors « les artistes lui ont tout d'une voix donné le prix, et leur jugement a été ratifié par l'assentiment du public tout entier. ». Selon l'auteur cette statue a ce que certaine n'ont pas : « le charme et la vie »[16]. Le réalisme de l'œuvre est tel qu'il nous semble l'entendre chanter[17] avant même de la voir[18]. L'œuvre aurait inspiré François Coppée pour l'écriture de sa comédie le passant[19],[20].
Ce florentin âgé d'environ 16 ans[10] est coiffé d'un bonnet d'usage général chez les jeunes gens du XIVe siècle et XVe siècle[21]. Bien que les chausses dont-il est vêtu soient courantes à l'époque, « elle laissent apercevoir toutes les formes sans exceptions »[22] des critiques ont été émise quant à la décence de l'œuvre. L'auteur Louis de Laincel, décrie cet habit qui « accusent toutes les formes (...) au point de vue de la décence »[23], de même qu'Alfred Nettement se dit lui-même choqué (tout comme l'autorité ecclésiastique) par l'étrange costume[24].
brouillon : ... à la pose vivante[23].[pas clair] a compléterLe style
Cette œuvre de style pittoresque[25], s'inscrit dans la même lignée que d'autres notamment[26] (liste non exhaustive) :
- Jeune pêcheur napolitain jouant avec une tortue 1831/1833 de François Rude
- Jeune pêcheur à la coquille 1858 de Jean-Baptiste Carpeaux
- Jeune pêcheur dansant la tarentelle 1833 de Francisque Duret
Annexes
Notes et références
- Chanteur florentin du XVe siècle, sur culture.gouv.fr
- Chanteur florentin du XVe siècle, sur musee-orsay.fr
- [1] Notice du musée d'Orsay sur la base Joconde
- Louis Auvray 1864, p. 111
- Louis Auvray 1864, p. 117
- Plâtre original du Chanteur florentin, sur culture.gouv.fr (consulté le 17 avril 2010)
- Notice du Musée d'Orsay, sur musee-orsay.fr (consulté le 17 avril 2010)
- [2] Notice détaillée du musée d'Orsay
- Louis de Laincel 1865, p. 24
- Léon Lagrange 1865, p. 162
- Bronze argenté du Chanteur florentin, sur culture.gouv.fr (consulté le 17 avril 2010)
- Jules Ray 1866, p. 444.
- Chevillot Catherine 1992, p. 67
- Selon les documentaires de la manufacture de Sèvres et du responsable du service des collections documentaires en 2010. Ministère de la Culture et de la communication Sèvres - Cité de la Céramique 2, Place de la Manufacture 92310.
- Claude Vignon 1865, p. 162
- Edouar Charton 1865, p. 388
- Louis de Laincel 1865, p. 115
- Léon Lagrange 1865, p. 161
- Keith Aspley 2000, p. 40
- Théodore de Banville 1873, p. 137
- Camille Bonnard 1865, p. 57
- Jacques Joseph van Beveren,Charles Dupressoir 1847, p. 283
- Louis de Laincel 1865, p. 24
- Zénaïde Fleuriot, Alfred Nettement, Victor Lecoffre 1865, p. 618
- Thierry Dufrêne 2005, p. 170
- Ceysson Bresc-Bautier Fagialo dell'Arco Souchal 1999, p. 334
Bibliographie
- Louis de Laincel, Promenade aux Champs-Élysées: l'art et la démocratie. Causes de décadence. Le Salon de 1865. L'art envisagé à un autre point de vue que celui de M. Proudhon et de M. Taine, E. Dentu, 1865, 145 p. [lire en ligne]
- Edouard Charton, Magasin pittoresque: volume 33, 1865, 416 p. [lire en ligne]
- Zénaïde Fleuriot, Alfred Nettement, Victor Lecoffre, La Semaine des familles: revue universelle hebdomadaire, Volume 7, 1864-1865, 101 p. [lire en ligne]
- Léon Lagrange, Le Correspondant, Volume 141, Charles Douniol, 1865, 1029 p. [lire en ligne]
- Claude Vignon, Journal des demoiselles, Au bureau du journal, 1865, 165 p. [lire en ligne]
- Camille Bonnard, Costumes des XIIIe, XIVe et XVe siècles, 219 p. [lire en ligne]
- (en) Keith Aspley, From Rodin to Giacometti: Sculpture and Literature in France, 1880-1950, 225 p. [lire en ligne]
- Théodore de Banville, Les camées parisiens, 1873, Renée Pincebourde, 1873, 174 p. [lire en ligne]
- Jacques Joseph van Beveren,Charles Dupressoir, Costume de moyen âge d'après les manuscrits, Volume 2, Bruxelles librairie historique-artistique, 1847, 379 p. [lire en ligne]
- Louis Auvray, Exposition des beaux-arts : salon de 1865, A. Lévy fils, 1864, 125 p. [lire en ligne]
- Jules Ray, Mémoires de la Société académique d'agriculture, des sciences, arts et belles lettres du département l'Aube, Dufour-Bouquot, 1867, 342 p. [lire en ligne]
- Adolphe Mathurin de Lescure, François Coppée, François Coppée, l'homme, la vie et l'oeuvre : 1842-1889 / M. de Lescure , avec des fragments de mémoires par François Coppée, A. Lemerre (Paris), 1889, 495 p. [lire en ligne]
- Chevillot Catherine, Les stands industriels d'édition de sculptures à l'Exposition universelle de 1889 : l'exemple de Barbedienne éditeur= Revue de l'Art, 1992, 85 p. [lire en ligne]
- Ceysson Bresc-Bautier Fagialo dell'Arco Souchal, La sculpture de la renaissance au 20ieme siècle, Taschen, 1999, 607 p.
- Thierry Dufrêne, la grande galerie des sculptures, Centre Pompidou, 2005, 239 p.
Articles connexes
Liens externes
- Chanteur florentin du XVe siècle, sur musee-orsay.fr (consulté le 16 mars 2010)
- Chanteur florentin du XVe siècle, sur culture.gouv.fr (consulté le 15 avril 2010)
Catégories :- Sculpture du XIXe siècle
- Œuvre conservée au Musée d'Orsay
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