- Cahier de Douai
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Le Cahier de Douai, expression utilisée notamment par Pierre Brunel, ou Recueil de Douai ou encore Recueil Demeny est un ensemble de vingt-deux poèmes écrits par Arthur Rimbaud alors adolescent. Rimbaud les réunit, lors de son séjour à Douai en septembre-octobre 1870, sous forme d'une liasse manuscrite sans titre pour les confier à Paul Demeny aux fins de publication.
Composition
Ces pièces ont été écrites vraisemblablement entre mars et octobre 1870 et sont décomposées en deux liasses respectivement de 15 et 7 poèmes :
- Premier cahier
- Première soirée, cette pièce est une version de Trois baisers, précédemment éditée.
- Sensation
- Le Forgeron
- Soleil et chair
- Ophélie
- Bal des pendus
- Le Châtiment de Tartuffe
- Vénus anadyomène
- Les reparties de Nina
- A la musique
- Les Effarés
- Roman
- «Morts de Quatre-vingt-douze»
- Le mal
- Rages de Césars
- Deuxième Cahier
- Rêvé pour l'hiver
- Le Dormeur du val
- Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir
- La Maline
- L'Éclatante Victoire de Sarrebrück
- Le Buffet
- Ma Bohème
Histoire du manuscrit
Après une première fugue du 29 août au 5 septembre 1870, Rimbaud est récupéré par son professeur de rhétorique Georges Izambard. Il est hébergé à Douai une quinzaine de jour chez les tantes de ce dernier, les demoiselles Gindre. Dans l'espoir d'être édité, Rimbaud déposa le 26 ou 27 septembre 1870 chez le poète et éditeur douaisien Paul Demeny une première liasse de quinze poèmes. Il profita d'un second séjour en octobre à Douai, à l'issue d'une deuxième fugue, pour livrer à Demeny sept nouveaux sonnets. Il lui écrivit plus tard : « Brûlez, je le veux, et je crois que vous respecterez ma volonté comme celle d'un mort, brûlez tous les vers que je fus assez sot pour vous donner lors de mon séjour à Douai ». Heureusement Demeny n'en fit rien. Cinq poèmes de Rimbaud ne sont connus que par ce recueil.
Demeny vendit le recueil à Rodolphe Darzens, premier biographe du poète (qui ne l'a pas connu). Il passa ensuite entre les mains de l'éditeur Léon Genonceaux, du collectionneur Pierre Dauze et celles de Stefan Zweig qui les acheta aux enchères de l'hôtel Drouot en 1914 et les conserva jusqu'à sa mort en 1942 à Petrópolis au Brésil. La belle-famille de Zweig le céda à la British Library de Londres en 1985 où il est encore aujourd'hui. Ces poèmes furent publiés entre temps grâce à des fac-similés.
Notes et références
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