- Angolares
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Cet article concerne le peuple angolare. Pour la langue angolar, voir angolar.
Les Angolares sont un peuple de Sao Tomé-et-Principe. En nombre, c'est aujourd'hui le second groupe du pays[1], après les métis et avant les Forros. Le recensement de 1950 révélait l'existence de 4 490 Angolares, ils sont aujourd'hui environ 10 000[2]. Ce sont les seuls Africains de pure souche dans l'archipel[3]. Généralement pêcheurs, ils sont établis le long du littoral, au nord-est et surtout au sud de l'île de São Tomé, entre São João dos Angolares et Porto Alegre[3]. Ils ont longtemps vécu séparés des autres populations et leur identité culturelle (angolaridade) est forte, marquée par l'histoire – voire la légende – qui leur confère une image de valeureux, voire redoutables résistants.
Sommaire
Histoire
Ce sont les descendants directs des esclaves noirs originaires d'Angola, mais les circonstances de leur venue restent incertaines. Selon une version diffusée par les autorités coloniales, les premiers arrivants étaient les survivants d'un naufrage survenu entre 1540 et 1550, celui d'un vaisseau transportant quelque huit cents esclaves à destination du Brésil[4]. Établis dans une région montagneuse, les rescapés n'auraient pas fait parler d'eux jusqu'en 1574. Ils mènent alors une longue série d'actions violentes contre les intérêts des colons, notamment sous l'influence d'un chef charismatique, Amador, qui s'autoproclame « roi de São Tomé ». Les Angolares se rendent effectivement maîtres de l'île entre 1595 et 1596, mais les Portugais parviennent à capturer Amador. Ses partisans prennent le maquis jusqu'au XIXe siècle.
Culture
La culture des Angolares est riche en contes[5] et chants traditionnels que l'on dit influencés par la tradition bantoue[6].
Ils parlent l'angolar (ou ngola), une langue créole à base de portugais.
La pêche joue un rôle central. Les Angolares se servent de dongos, des pirogues monoxyles creusées dans le tronc de fromagers ou de mûriers[3]. Ce sont les femmes qui se chargent de la transformation et de la commercialisation des produits de la pêche. Elles élèvent également des chèvres et vendent du tissu ou d'autres articles[3].
Notes
- (en) Mohamad Z. Yakan, « Angolares », in Almanac of African Peoples & Nations, Transaction Publishers, New Brunswick, N.J., 1999, p. 176 (ISBN 9781560004332)
- (en) Gerhard Seibert, « Castaways, autochtons or maroons ? The debate on the Angolares of Sao Tomé island », in P. J. Havik et M. Newitt (dir.), Creole societies in the Portuguese colonial empire, University of Bristol, 2007, p. 109
- (fr) Dominique Gallet, « Les Angolares », in Sao Tomé et Principe : les îles du milieu du monde, Karthala, Paris, 2008, p. 51-52
- (fr) Lawoetey-Pierre Ajavon Traite et esclavage des Noirs : quelle responsabilité africaine ?, Éditions Menaibuc, Paris, 2005, p. 113-114 (ISBN 2-911372-71-9)
- (pt) Egoismo castigado : Fábula angolar (António de Almeida et Maria Cecília de Castro, Garcia de Orta, vol. 5, no 2, 1957, p. 319-325) ; O galo, a galinha e o falcão : Fabula angolar (A. de Almeida et M. E. de Castro e Almeida, Garcia de Orta, vol. 7, no 1, 1957, p. 187-192)
- (fr) Emmanuel Schang, L'émergence des créoles portugais du golfe de Guinée, Université Nancy 2, 2000, p. 19
Voir aussi
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- (en) Gerhard Seibert, « Castaways, autochtons or maroons ? The debate on the Angolares of Sao Tomé island », in Philip J. Havik et Malyn Newitt (dir.), Creole societies in the Portuguese colonial empire, University of Bristol, Department of Hispanic, Portuguese & Latin American Studies, Bristol, 2007, p. 105 et suiv. (ISBN 9780955392269)
- (fr) António de Almeida, « Contribution à l'étude de l'anthroponymie des Angolares (S. Tomé) », in Studia onomastica Monacensia (Munich), vol. 3, 1961, p. 88-92
- (fr) Izequiel Batista de Sousa, São Tomé et Principe de 1485 à 1755 : une société coloniale : du Blanc au Noir, L'Harmattan, Paris, 2008, 374 p. (ISBN 978-2-296-06022-7) (texte remanié d'une thèse de doctorat d'Histoire soutenue à l'Université de Paris 1 en 1998)
- (fr) Dominique Gallet, « Les Angolares », in Sao Tomé et Principe : les îles du milieu du monde, Karthala, Paris, 2008 (nouvelle édition revue et augmentée), p. 51-52 (ISBN 978-2-8111-0025-4)
- (pt) António de Almeida, « Contribuição para o estudo da etnologia dos Angolares », in Conferência internacional dos Africanistas ocidentais, comunicações ciências humanas, 6e session, vol. V, 1958, p. 21-28
- (pt) António de Almeida, Da origem dos Angolares habitantes da Ilha de S. Tomé, Ottosgráfica, Lisbonne, 1962, 21 p.
Catégorie :- Groupe ethnique de Sao Tomé-et-Principe
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