André de Chastenet de la Ferrière

André de Chastenet de la Ferrière

André de Chastenet (1879-1961) est un sculpteur français.

Biographie

De bonne foi nul ne saurait nier combien l’infortune s’est acharnée sur ce petit garçon dès sa venue au monde à Bayonne le 19 mars 1879. De parents inconnus c’est la sage-femme mademoiselle Jeanne Rose Darricau qui l’a déclaré sous le patronyme de : Louis-Henri-André.

C’est en effet ainsi que s’engage la vie du petit André dont le chemin fut jalonné de tant d’épreuves. Ce chemin, il a néanmoins su le suivre grâce à une vigueur et une détermination hors du commun. Fort heureusement, la bonne fée des arts n’a pas manqué de se pencher sur son berceau. Semblant vouloir conjurer le mauvais sort qui s’abattait sur l’innocence de cet enfant elle le prodigua d’un rare présent : le talent.

Ce n’est que le 28 mai de l’année suivante qu’une certaine Mlle Julie Pinsart, qui demeurait à Talence, près de Bordeaux, se présente devant l’officier d’état civil pour reconnaître cet enfant, né « hors mariage ». Était-ce le remords qui inspira cette régularisation en dépit de la honte qu’inspiraient en cette époque puritaine les naissances « hors mariage » ?

Il faudra attendre encore 17 mois pour voir, le 25 octobre 1881, l’auteur de ses jours, le comte André, Léonidas Hyacinthe, Honoré, Henri de Chastenet de la Ferrière, le reconnaître à son tour. Ce noble géniteur occupait la digne fonction de percepteur à Contay, canton de Villers-Bocage dans la région d’Amiens.

Il répondra dorénavant au légitime patronyme d’André de Chastenet de la Ferrière.

André aura toujours fait montre d’un grand effacement notamment dans la discrétion avec laquelle il parlait peu de lui. On ne sait pas grand-chose aujourd’hui, de son enfance et de ses études qu’il suivit honorablement à Paris au lycée Janson-de-Sailly.

On n’ignore pas cependant les deux grandes collaborations qui influencèrent indéniablement sa progression artistique : les sculpteurs Louis Ernest Barrias et Alfred Lenoir qui furent ses véritables maîtres dans cet art suprême auquel il consacra sa vie entière.

C’est dans un précieux carnet de croquis, son compagnon d’un voyage estival à Ostende, qu’en juillet et août 1894, il nous révèle combien il aimait représenter les scènes paisibles de la vie quotidienne, mettre en scène les anonymes et les « petites gens ». Dessinateur talentueux, son recueil d’esquisses ne le quittait en aucun cas. Sans relâche, l’œil pertinent, il « croquait » sur le vif les paysages serins, les bateaux, les silhouettes des gens humbles, des animaux, des métiers du monde rural et son artisanat traditionnel.

Il a fallu qu’en 1897 ce coquin de sort, qui toujours aura semblé s’acharner sur notre artiste, lui fait subir le décès brutal et simultané de ses deux parents.

Profondément meurtri, ce jeune artiste orphelin, qui n’a que 18 ans, reprend burin, crayons et fusains pour parfaire la technique de son art quand survient son départ au service militaire.

Ainsi, de 1900 à 1903, voilà notre jeune conscrit contraint de s’éloigner de son atelier, de ses maîtres et de ses amis poètes, écrivains, peintres et sculpteurs du quartier Montparnasse prolifique en talents artistiques.

Nous sommes en 1904. Enfin libéré de ses obligations militaires, André va enfin pouvoir se consacrer à son art. Il retrouvera ses amis et donnera à sa frénésie de créer une envergure digne du grand artiste qu’il est.

Il sera, dès cette année, admis à exposer au Salon de la Société nationale des beaux-arts, qu’il honorera fidèlement de ses œuvres jusqu’en 1937 aux côtés des plus grands tels que Bourdelles, Rodin, Maillol ou Carpeaux.

De nombreuses célébrités de l’époque, qu’il côtoie dans les hautes sphères artistiques et culturelles (l’Académie française, les Parnassiens), font appel au talent de notre sculpteur pour fixer à jamais leurs traits dans la matière dure. (Gauthier-Ferrières, Albert Sorel, François Coppée, Louis Welden Hawkins, Roger Reboussin, Hans Eckegardh, Léon Leclerc…).

La vie d’André de Chastenet voit dans cette décennie (1904–1914) une remarquable ascension sociale et artistique qui laisse présager une belle carrière. L’afflux des commandes ne l’empêche pas de faire construire un petit immeuble qui abritera son atelier au 3 de la rue Victor-Schœlcher, face au cimetière Montparnasse et de se marier avec une ravissante Bordelaise Berthe-Marie Morineau dont il laissera une effigie digne des plus belles œuvres de Camille Claudel.


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article André de Chastenet de la Ferrière de Wikipédia en français (auteurs)

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