- Aimée du Buc de Rivery
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Aimée du Buc de Rivery, née le 4 décembre 1776 à Le Robert lieu-dit Pointe-Marlet, et morte le 10 novembre 1817, est une fille de planteurs de La Martinique, considérée par certaines sources comme la sultane validé (Reine Mère) Nakchidil, mère adoptive du futur sultan Mahmoud II.
Sommaire
Famille
Son père est Henri Jacob du Buc de Rivery, né le 19 juin 1748 au Robert, mort le 29 mai 1808 au Robert, planteur et maître d’habitation à Pointe-Royale et Pointe-La-Rose, propriétaire de la sucrerie du Robert, membre du Directoire de l’Assemblée Coloniale, Intendant des Habitations du Buc de Bellefonds à la presqu’île de La Caravelle pendant l’absence de son cousin, marié le 24 mai 1773 au Robert à Marie Anne d’Arbousset-Beaufonds (1739-1811). Elle était cousine de l'impératrice Joséphine de Beauharnais.
Une destinée hors du commun
Lors de son retour de France vers la Martinique "la belle blonde Aimée du Buc de Rivery" fut enlevée par les pirates en 1788[1]. Selon la légende, la jeune fille fut emmenée à Alger, centre du commerce des esclaves[2] pour y être vendue. Elle fut ensuite offerte par le dey d’Alger (Baba-Mohamed-Ben-Osman) au sultan Abdul-Hamid Ier, convertie à la religion musulmane, élevée au rang de quatrième Kadine (4ème épouse) du harem du Palais de Topkapi à Constantinople. Mère adoptive du futur sultan Mahmoud II (né en 1784) elle devint en 1808 Sultane Validé « Nakchidil »[3] , c’est-à-dire « Reine-Mère Empreinte du Cœur, la plus belle des belles, la beauté sculpturale » de l’Empire ottoman.
La famille d'Aimée du Buc de Rivery était alliée à celle de Joséphine Rose de Tascher de La Pagerie, future impératrice Joséphine et femme de Napoléon Ier. Une telle alliance ne pouvait que renforcer sa situation politique de 1799 à la chute de l'Empire français[réf. nécessaire].
Aimée aurait reçu, avec autorisation du sultan, les derniers sacrements de l’Église des mains du Père Chrysostôme (Supérieur du Couvent des Capucins à Constantinople)[4]. Elle mourut le 10 novembre 1817 (ou le 23 décembre), au Palais de Dolmabahçe à Beşiktaş, une résidence impériale. La Sultane Validé Nakchidil repose près d'une autre française, la sultane Gulbahar[5].
Commémorations
La famille Du Buc a rendu hommage à Aimée du Buc de Rivery le 14 juin 2009 au Château du Fontenil dans l'Orne (Normandie) lors du millénaire de cette famille avec inauguration d'une plaque souvenir, ainsi que pendant les journées du Patrimoine les 18 et 19 septembre 2010 : une délégation turque a été reçue au dit château du Fontenil où une exposition sur la sultane blonde française avait été organisée grâce aux Du Buc et à l'écrivain scientifique Philippe Lherminier.
Un des membres de la famille Du Buc, l'écrivain Yvan Brunet du Buc de Mannetot, de son nom politique Brunet-Dubuc, héritier de souvenirs familiaux et coloniaux par son oncle Jean-Marie Du Buc, a été reçu le 26 mars 2010 à l'Institut Français d'Istanbul, et s'est rendu au mausolée d'Aimée du Buc avec l'autorisation ministérielle et religieuse. Les Turcs de ce quartier religieux de Fatih, où se trouve le tombeau de la sultane d'origine française, ont rappelé leur attachement à Aimée du Buc, leur sultane, qui a été généreuse envers les pauvres, les malades, et les orphelins d'Istanbul en construisant fondations et hôpitaux. Par respect de ce lieu de recueillement, une prière religieuse en turc et en arabe a été faite à la fin de cette visite familiale avec un imam. La dernière visite des Du Buc avait eu lieu en 1927. La famille impériale ottomane a donné officiellement en juillet 1867 un portrait d'Aimée du Buc en sultane à la famille Du Buc au Palais de l'Élysée lors du séjour du Sultan Abdulaziz en France. Ce Sultan avait été invité par Napoléon III. À nouveau en 1932, la famille impériale ottomane retirée en France avait renouvelé sa sympathie à la famille Du Buc, notamment à Mme Martin du Theil, écrivain et descendante des Du Buc de Martinique.
Sources
- Si la Martinique m'était contée à travers l'histoire des chevaliers du Buc de la Normandie à la Martinique... en passant par la Turquie par Y.B. du Buc de Mannetot, 2008, Ed. du Buc-Histoire coloniale et patrimoine antillais.
- Maurizio Costanza, La Mezzaluna sul filo - La riforma ottomana di Mahmûd II, Marcianum Press, Venezia, 2010 (appendix.1)
Ouvrage
- La nuit du Sérail, Michel de Grèce
Notes et références
- La légende de la sultane Validé Tandis qu'elle rejoignait sa famille, quelques années plus tard, le bateau qui la transportait fut attaqué par des corsaires au large des îles Majorque
- Histoire du royaume d'Alger, Jacques Philippe Laugier de Tassy, Amsterdam, 1775. : Lorsqu'un Corsaire a fait prise, pour peu qu'elle soit considérable, il quitte sa croisière & conduit sa prise à la remorque. Si c'est peu de chose, il prend les Chrétiens & met dessus un Soute-Rais & quelques Maures pour la conduire à Alger.
- Souvent orthographié Nakchidil en français, Nakshidil en anglais, et Naksidil en turc.
- Aimée du Buc de Rivery la sultane Validé de la Martinique
- Mausolée de la sultane Naksidil Si rien n’est vraiment sûr quant à l’histoire d’Aimée Dubuc de la Rivery, cousine de l’impératrice française Joséphine, on sait que celle qui avait pour nom de harem Naksili Sultane et qui avait des origines martiniquaises, repose à cet endroit, tout près de la femme du Conquérant, une autre Française, la sultane Gülbahar.
Catégories :- Famille Tascher
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