Ahl al-Fatrah

En théologie islamique, le terme Ahl al-Fatrah (arabe: أهل الفترة, ahlu-l-fatratu) fait référence à toute personne que le dawa (message de l'islam) n'a pas atteint, quelle qu'en soit la raison : personne qui vit dans l'ignorance des enseignements de l'islam, ou en situation d'isolement géographique, ou avant le prophète Mahomet. Ce terme recouvre aussi les gens qui vivent à une époque entre deux prophètes, de telle façon qu'ils n'ont jamais eu l'occasion d'entendre la révélation divine.

Interprétation

Il y n'y a pas de consensus parmi les érudits islamiques en ce qui concerne les personnes qui n'ont eu aucun accès à l'appel d'un prophète pendant leur vie. Certains affirment que ces peuples doivent s'interroger sur la Création d'Allah jusqu'à ce qu'ils découvrent la vérité. S'ils parviennent à la découvrir par une réflexion ou une méditation poussée, alors ils éviteront la punition d'Allah. Mais sinon, ils ne l'éviteront pas. D'autres érudits pensent que les gens doivent adhérer à des règles religieuses et professer la foi uniquement si Allah leur envoie une législation divine par l'intermédiaire d'un prophète. Ils s'appuient sur les versets suivants du Coran :

... Et Nous n’avons jamais puni [un peuple] avant de [lui] avoir envoyé un Messager. (s. Al-Isra, v. 15)

Nous t’avons envoyé avec la Vérité en tant qu’annonciateur et avertisseur. Il n’est pas une nation qui n’ait déjà eu un avertisseur. (s. Fatir, v. 24)

Le second verset est cité pour montrer qu'un messager a en fait été envoyé à chaque peuple. Mais par le concept islamique de corruption de la révélation divine avec le temps (tahrif), ils peuvent être encore des "gens de l'intervalle", qui n'ont accès qu'à ces révélations corrompues.

Voir aussi

• muslim (musulmans),
• kafir (non croyants),
• gens du livre (désigne surtout les Juifs et les chrétiens,
• shirk (associé).

Concept parallèle :

• chez les Juifs : goy,
• chez les chrétiens : gentils.

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