Affaire Christian Marletta

Affaire Christian Marletta

L'affaire Christian Marletta est une affaire criminelle française dans laquelle Christian Marletta a été accusé d'avoir assassiné Christelle Bancourt, une jeune fille de 12 ans, en juin 1982 à Marseille[1].

Christelle Bancourt a été étranglée, tuée et violée, puis son corps a été découpé en morceaux, dont les restes sont découverts sur le parking d'un supermarché ainsi que dans la mer.

Christian Marletta a été condamné, en 1985, à la réclusion criminelle à perpétuité.

Historique

Christelle Bancourt a disparu le 10 juin 1982, vers 18 h 20, près du foyer "Le Bois Fleuri", alors qu'elle allait chez le dentiste. Personne n'a rien vu, rien entendu, jusqu'à ce que le nom de Christian Marletta apparaisse. En effet, il était éducateur au foyer où est placée Christelle Bancourt et a été vu sur sa moto près du foyer vers 18 h, au moment où Christelle a disparu.

Entre temps, une semaine après la disparition de Christelle, des restes humains (notamment le tronc) sont découverts dans des sacs poubelles sur le parking d'un supermarché à une dizaine de kilomètres du foyer "Le Bois Fleuri". L'autopsie permet de constater que le tronc appartiendrait à une fillette âgée de 8 à 10 ans : même si Christelle avait 12 ans, elle faisait plus jeune que son âge. De plus, la jeune fille aurait été violée par sodomie et le dépeçage permet d'affirmer que c'est un professionnel qui a effectué ce travail.

Interrogé, Christian Marletta nie être responsable de la disparition de Christelle. Les policiers l'emmenent alors à la morgue pour le confronter au corps de Christelle. Sur place, Marletta s'indigne des conditions dans lesquelles il est interrogé. De retour à l'Hôtel de Police, les policiers lui présentent les sacs poubelles dans lesquels le tronc de Christelle a été découvert. Christian Marletta admet que ces sacs poubelles lui appartiennent et avoue avoir assassiné Christelle.

Il raconte s'être rendu au foyer du Bois Fleuri, où il a aperçu Christelle. Puis, dit-il, il est repassé quelque temps plus tard et a revu la jeune fille. Christian Marletta, qui la connaissait, lui a proposé de la ramener au foyer et quelques minutes plus tard ils ont eu un léger accident, durant lequel Christelle tombe et s'évanouit.

Christian Marletta amène Christelle chez lui pour la soigner ; il la met sur son lit et Christelle le regarde bizarrement car elle sait qu'elle ne devrait pas être à cet endroit-là. Puis pris d'un sentiment de panique, Christian Marletta, selon ses aveux, aurait étranglé Christelle jusqu'à ce qu'elle ne respire plus. Il l'aurait ensuite emmenée dans la salle de bains pour la déshabiller, puis aurait décidé de dépecer son corps avec des couteaux et un hachoir. En revanche, Christian Marletta nie le viol, quand les policiers lui disent que Christelle a été violée.

Christian Marletta raconte par la même occasion qu'il a déposé les sacs poubelles sur le parking d'un supermarché et que les autres sacs poubelles ont été jetés dans la mer à La Pointe Rouge, au sud de Marseille. Les policiers fouillent la Baie pendant des heures, mais ne trouvent rien.

Christian Marletta est écroué à la prison des Baumettes après avoir réitéré ses aveux par deux fois devant le Procureur de la République et le Juge d'instruction.

Néanmoins, en juillet 1982, un bras, une jambe ainsi qu'une tête sont retrouvés près de la Baie Rouge et après examen la tête s'avère celle de Christelle Bancourt.

En prison, Christian Marletta reçoit la visite de plusieurs experts psychiatres, à qui il raconte plusieurs versions. Il raconte d'abord qu'il n'a pas tué Christelle et qu'il a découvert son corps devant sa porte. Pris de panique il aurait découpé le corps avant d'en jeter les restes dans la Baie Rouge et sur le parking du supermarché. Dans une autre version, il déclare avoir reçu un appel téléphonique lui ordonnant de jeter les morceaux du corps, sans quoi sa femme et son fils auraient de graves problèmes.

L'autopsie pratiquée sur les autres membres du corps de Christelle révèle que celle-ci aurait été tuée au plus tard le 15 juin 1982 et au plus tôt le 10 juin. Pour les avocats de la défense, si Christelle a été tuée le 15 juin, cela innocente Marletta puisque ce dernier était dans le Lot.

Au cours de l'enquête, les policiers apprennent que Christian Marletta a été accusé en 1980 d'avoir pratiqué des attouchements sexuels sur la sœur jumelle de Christelle, Chantal. À l'époque, la directrice du foyer n'avait pas cru Chantal et il n'y eut pas d'enquête. Pourtant, selon Chantal, Christelle a sans doute été assassinée parce que Christian Marletta voulait se venger de cette accusation.

En mars 1985 s'ouvre le procès de Christian Marletta. Celui-ci parait étranger au dossier et malgré le témoignage de ses amis et de sa famille, qui font de lui un portrait élogieux, il ne convainc personne quand il déclare n'avoir pas tué Christelle. Les avocats de la défense font valoir que l'appartement de Marletta était propre quand les policiers l'ont fouillé : si Christian Marletta avait tué Christelle, des projections de sang auraient été retrouvées sur le mur ou sur le sol alors qu'il n'y en avait pas. Hormis un lambeau de peau retrouvé dans la douche, aucune preuve matérielle ne permet d'accuser Christian Marletta.

Alors pourquoi Christian Marletta a-t-il avoué le meurtre ? Marletta déclare qu'il ne savait plus ce qu'il faisait et qu'il a craqué face aux pressions des policiers, notamment quand il a été emmené à la morgue pour faire face au cadavre de Christelle. De plus, pour les policiers Marletta est coupable, car seul le meurtrier connaissait l'emplacement exact des sacs poubelles et ce dernier a décrit l'endroit où se trouvaient les restes humains.

Christian Marletta est finalement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Son pourvoi en cassation est rejeté.

Christian Marletta a été libéré de prison en 2006, et mène désormais une nouvelle vie avec sa compagne qu'il a rencontrée en prison.

Emission Faites entrer l'accusé

Cette affaire a fait l'objet d'un épisode de l'émission Faites entrer l'accusé diffusée sur France 2[2]. Christian Marletta, alors en prison lors de sa diffusion, avait écrit au journaliste présentateur Christophe Hondelatte afin de lui demander de renoncer à la diffusion de l'émission estimant celle-ci diffamatoire et nuisible à sa ré-insertion à sa sortie de prison.

L'émission intitulée Christian Marletta, l'aveu faisant état aussi bien des éléments qui accablent Christian Marletta que des zones d'ombre pointées par la défense et autres méthodes peu habituelles utilisées par la police marseillaise de l'époque, la requête n'a pas été entendue.

Notes et références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Affaire Christian Marletta de Wikipédia en français (auteurs)

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