- Académie des beaux-arts de Tournai
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L’ Académie des Beaux Arts de Tournai, créée en 1756, marquera de son empreinte les arts et l’architecture de la ville de Tournai et de ses environs. Ses élèves développeront leur art dans toute l’Europe, plus particulièrement en Belgique et en France.
Sommaire
Histoire
Au XVIIIe siècle, la création d’académies se développe en Europe. Ainsi sur le territoire de l’actuelle Belgique, la création de l’Académie de Tournai suit celle d’Anvers (1663), de Bruxelles (1711) et de Gand (1751).
A l’origine, la création de cette académie correspond avant tout à un besoin économique: celui de faciliter et d’améliorer la qualité du travail des manufactures de porcelaine de la ville, notamment celle de la plus célèbre d’entre elles, la manufacture Péterinck créée en 1751 (François Joseph Peterinck). Les textes fondateurs de “l’académie de dessin” datent en effet des 14 et 28 septembre 1756. Gilis, sculpteur de Valenciennes, qui en sera l’ initiateur et le premier directeur rappelle dans son courrier du 7 septembre 1756 aux “Magistrats Tournay” que ceux ci cherchent “un homme capable de former une académie et donner la leçon de dessein pour y perfectionner les arts, les métiers et manufactures , donner une émulation aux jeunes gens de cette ville et former des élèves pour la manufacture de porcelaines... ”
Les premiers locaux seront sis à la Grand Garde, sur la Grand Place de l’antique cité, juste à côté de la Halle aux Draps. L’ouverture officielle à lieu le 1er avril 1757.
Elle occupera ensuite divers locaux dont des musées (1864), puis celui de la rue du Château près de l’ancien couvent des Célestines (1867), avant de s’installer définitivement dans les locaux désaffectés de l’Hôpital Notre Dame dans la rue éponyme (1895). Elle ne quittera plus ce bâtiment, érigé en 1758, sauf pendant la Grande Guerre après son expulsion en février 1917 par les troupes allemandes.
L’enseignement au fil des siècles
Son évolution suit les mœurs et l’histoire de la Belgique.
XVIIIe siècle
A la création par les Gillis (1). "Les dits Gillis …formeront à leurs frais une académie où tous les jours de la semaine, les dimanches et fêtes exceptées, ils donneront gratis la leçon de dessiner du modelage." L'académie est composée de deux classes, une pour les commerçants (les professionnels) et l'autre pour ceux en état de dessiner d'après la bosse (= la ronde bosse : ouvrage de sculpture en plein relief). Il est prévu ultérieurement une troisième classe pour dessiner et modeler d'après nature.
XIXe siècle
Sous l'Empire français, à l'initiative du maire De Rasse et du directeur Piat Sauvage, l'académie rouvre le 1er janvier 1808. On y enseigne aussi la sculpture et l'architecture. En outre, est prévu également l'enseignement des cartes géographiques et de l’arpentage.
Sous Corneille Ceil, s’ajoutent les cours d'anatomie artistique et de dessin linéaire.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Léonce Legendre étant le directeur, on enseigne désormais les matières suivantes :
- dessin d'après gravure,
- dessin ombré d'après moulage,
- dessin et peinture d'après modèle vivant,
- le modelage,
- l'architecture,
- la perspective.
Les cours ont lieu le soir, sauf pour la peinture.
XXe siècle
Au début du siècle sous Louis Pion (2), les programmes sont réorganisés et lenseignement prend un caractère plus professionnel avec :
- la section de peinture décorative de jour ;
- les ateliers de menuiserie, de décoration et même de composition typographique.
En 1923, suivant en cela l'évolution des mœurs, les cours deviennent accessibles aux jeunes filles.
En 1929, le nouveau directeur Léonce Pion crée un cours d'initiation à la technique de la tapisserie. On note aussi un cours de peinture en bâtiment, l'imitation des bois et marbres, des cours de lettres, un cours de peinture sur céramique, un cours de publicité, de gravure, de taille de la pierre et du bois. Un cours d'histoire des arts régionaux est même mis en place. S'y ajoutent les cours d'architecture de jour, et d'initiation esthétique.
A la fin du siècle, l'académie fait partie du second degré d'enseignements artistique supérieur. Désormais l'enseignement supérieur porte :
- sur les recherches picturales et tridimensionnelles (dessin et peinture),
- le stylisme et le textile (dont le design),
- l'art et la communication (dont publicité),
- la représentation et le mouvement (arts numériques).
XXIe siècle
Aujourd’hui, l’Académie des Beaux-Arts de Tournai (AC’T) est une école supérieure des arts (ESA) de type long qui s’inscrit dans le cadre de l’harmonisation européenne de l’enseignement supérieur. Elle adopte ainsi le système des ECTS (système européen de transfert de crédits) qui permet à tout étudiant de poursuivre une partie de ses études dans un autre pays de la Communauté européenne.
Etablissement communal, subventionné par la Communauté française de Belgique, elle offre 9 options :
- le dessin
- la peinture
- le design textile
- l'architecture d'intérieur
- la communication visuelle
- la publicité
- les arts numériques
- la bande dessinée
- l'illustration
L’Histoire de l’Académie des Beaux Arts sera avant tout marquée par la personnalité de ses nombreux directeurs et élèves. (voir : Directeurs et élèves de l’Académie de Tournai)
Notes
(1) Antoine, peintre et sculpteur pensionné de la ville de Valenciennes, et son fils Jean Gillis.
(2) Règlement adopté par le conseil communal le 18 novembre 1898, Victor Carbonnelle étant bourgmestre. Approuvé par le ministre le 7 mars 1899.
- Art 1er: l’enseignement comprend le dessin, l’architecture, la sculpture, la peinture et l’application de ces arts aux métiers qui en relèvent.
- Art 8: Les cours se donnent du 1er octobre au 31 mars sauf les cours de paysage (pour ceux-ci du 1er mai au 15 août).
- Art 9 : l’enseignement est gratuit.
Programme des cours. L’enseignement se divise en «élémentaire, moyen, supérieur». Il est échelonné en huit degrés correspondant à huit années d’études, répartis comme suit :
- élémentaire : trois premiers degrés,
- moyen : deux degrés,
- supérieur : deux degrés.
Catégories :- Académie des beaux-arts
- Fondation en 1757
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