Îles Skellig

Îles Skellig
Les Îles Skellig, vues de l'île de Valentia : Little Skellig à gauche et Skellig Michael à droite.

Les îles Skellig sont un archipel composé de deux petites îles inhabitées se trouvant à 16 km à l'ouest du Cap Bolus (Bollus Head en anglais) au large de la péninsule d'Iveragh dans le comté de Kerry en Irlande. C'est un des lieux les plus à l'ouest de l'Europe avec les îles Blasket (10° 32' ouest).

La plus petite île est Little Skellig et la plus grande qui est aussi la plus éloignée du continent est Great Skellig dite aussi Skellig Michael.

Le 30 juillet 2007, un sportif, Robert Bohane, fut le premier à nager de Skellig Michael à Portmagee, couvrant les 18,7 km en 6 heures et 29 minutes.

Sommaire

Little Skellig

Little Skellig n’a jamais été habitée et est aujourd’hui interdite aux visiteurs. L'accès, de toute façon, reste extrêmement difficile, compte tenu de la configuration des lieux (pentes abruptes et absence de port).

Elle accueille des oiseaux marins : macareux, goélands et la plus grande colonie de fou de bassans d'Irlande avec approximativement 20 000 couples. Pendant les périodes de nidification, des pans entiers de l'île apparaissent blancs tant la concentration de ces oiseaux est forte. Une colonie de phoques trouve refuge au pied de l'île.

Little Skellig est distante d'environ 1,5 km à l'est de Skellig Michael.

Skellig Michael

Skellig Michael (Sceilig Mhichíl en irlandais) est la plus grande des deux îles, culminant à 210 m au-dessus du niveau de la mer. Distante de 19 km de Portmagee, le principal port de départ pour la visite, elle est le siège d'un monastère fondé par saint Finian au VIe siècle et installé proche du point culminant de l'îlot. Ce serait, de fait, une des toutes premières communauté monastiques chrétiennes d'Europe occidentale. Il est classé depuis 1996 au patrimoine mondial de l'humanité par l’UNESCO.

Plus de 500 marches taillées dans la pierre par ces reclus mènent aux ruines de l'abbaye Saint Finian. Cette structure monastique, particulièrement retirée, comporte six cellules circulaires, deux oratoires, des croix, des tombes, le puits de Saint Brendan et une église de construction plus récente dédiée à Saint Michel. Les constructions sont dans le plus pur style celte (similaire à l'Oratoire de Gallarus dans la péninsule de Dingle notamment) faites de pierres sèches empilées sans mortier avec une pente vers l'extérieur et disposées là en cercles, ce qui leur donne un aspect de "ruches" (beehive hut) appelées Clochan en gaëlique. Leur technologie renvoie leur édification aux environs du IXe siècle.

Cependant, des doutes peuvent être émis sur leur date réelle de construction. Comment ces constructions en pierres sèches assemblées sans mortier et restant sans entretien dans un environnement plutôt hostile (notamment à cause des fortes tempêtes de l'Atlantique nord), ont-elles pu résister 1 500 ans ? Une hypothèse avance qu'elles auraient pu être construites (ou seulement reconstruites) au XIXe siècle par les ouvriers qui ont construit les phares...

Pendant les cinq à six siècles qui suivirent son installation vivra sur ces falaises abruptes une toute petite communauté de moines. Celle-ci vivait dans le dénuement le plus complet, subsistant sans doute de pêche, de la chasse de fous de Bassan, du ramassage des oeufs de guillemots et de mouettes et des quelques légumes qui pouvaient pousser sur un champ en forte pente. L'absence quasi totale d'écrits à propos de ce monastère laisse plein d'incertitudes à propos de la vie sur cette île. Les seuls documents sont ceux retrouvés dans l'abbaye (en ruines) de Balinskellig, noyau "continental" de la communauté monastique quand elle s'y fut repliée. Des textes du XVIIIe siècle laissent à penser qu'ils pouvaient être 12 moines et un abbé mais, en considérant les très faibles ressources naturelles, on imagine la difficulté pour tant de personnes de survivre avec si peu de ressources.

La communauté, secouée régulièrement par des incursions de vikings (on en dénombrerait au moins trois) abandonna la présence permanente vers le XIIe-XIIIe siècle. Une période de refroidissement climatique, incluant une fréquence accrue de tempêtes, semble avoir provoqué l'aggravation des conditions de vie et la raréfaction des échanges avec le continent.

L'île devint alors seulement un lieu de pèlerinage, notamment pour les retraites spirituelles d'été des moines. Une foule régulière de pénitents venait aussi en bateau de la côte de l'Irlande s'y purifier et espérer la guérison de certaines maladies. Vers le XVIIème - XVIIIe siècle, c'était aussi semble-t-il le rendez-vous des futurs époux qui venaient là échanger leurs promesses. En effet, après le concile de Latran qui interdisait le mariage pendant le carême, et l’instauration du calendrier grégorien qui se fit par étapes, Skellig Michael fut un lieu de mariage pour les jeunes couples qui pouvaient y convoler à leur guise du fait du maintien du calendrier julien sur l’île.

Au XIXe siècle, un double phare y fut érigé (1821-1826), culminant l'un à 53 mètres au-dessus de la mer, l'autre à 121 mètres. Les gardiens représentèrent à nouveau une présence humaine permanente sur l'île. En 1870, le phare supérieur fut éteint, n'étant plus nécessaire grâce à la construction du grand phare d'Inishtearaght dans les îles Blasket, à 22 miles au nord des Skelligs. Profondément remanié en 1967, sa puissance augmentée, il fut automatisé, en 1987, rendant l'île à sa solitude et mettant fin à nouveau à plus de 1 300 ans d'occupation humaine discontinue de l'archipel.

Il n'existe pas non plus de port naturel sur Skellig Michael. Seule une courte jetée en pierres côté Est permet de mettre pied à terre sur l'île, la grande houle permanente de l'Atlantique limitant fortement les possibilités d'amarrage. Un appontement dans l'anse nord semble avoir été utilisé mais est actuellement détruit. Une zone d'atterrissage pour hélicoptère permet de garantir un accès pour la maintenance du phare. Un règlement tendant à en limiter l'accès à des scientifiques est même envisagé pour préserver le fragile éco-système. Cependant, comme seuls des petits bateaux peuvent approcher, et encore seulement quelques dizaines de jours par an lorsque le temps le permet, l'île est, de fait, un sanctuaire d'oiseaux, notamment d'innombrables macareux moines (on en compterait 4 000 uniquement sur Skellig Michael).

Faune sauvage

Les deux îles Skelligs sont réputées pour leurs colonies d'oiseaux marins et constituent l'un des sanctuaires les plus importants d'Irlande, tant par le nombre d'oiseaux que par la diversité des espèces.

Les deux sites abritent ainsi des colonies de fous de Bassan, de Fulmars, de puffins des Anglais, de mouettes tridactyles, de guillemots de Troïl, de petits pingouins et de macareux moine. Cohabitent également mais dans une moindre mesure des craves à bec rouge et des faucons pèlerins.

Des animaux marins vivent dans les eaux environnantes. Parmi eux, des phoques gris qui trouvent refuge au pied de Little Skellig, des requins pèlerins, des baleines de Minke, des dauphins et des tortues luth. Les îles possèdent différents sites de plongée présentant un intérêt du fait des eaux claires, de l'abondance des espèces à observer et des falaises sous-marines allant jusqu'à 60 m de profondeur.

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