- Évaluation d'obligation
-
L’évaluation d'une obligation revient à trouver ce qu'elle devrait valoir en principe dans les conditions actuelles du marché par une opération mathématique dite d'actualisation, en déterminant la valeur actuelle théorique de l'ensemble des flux qui la composent. Les taux d'actualisation choisis pour cette opération sont déterminés par l'observation de ceux déjà appliqués sur le marché à des obligations comparables par la durée, la liquidité et le risque de crédit présenté.
La valeur théorique d'une obligation, de même que son prix sur le marché, changent en permanence sous l'effet :
- de l'évolution du marché des taux d'intérêt
- de l'écoulement du temps.
Sommaire
Cas des obligations à taux variable
Article détaillé : Obligation à taux variable.Cas des obligations à taux fixe
Le principe général est que, mécaniquement, les prix des obligations à taux fixe évoluent à l'inverse des taux d'intérêt : si les taux montent, les prix baissent, et inversement. Une simplification souvent utilisée du raisonnement est la suivante :
- Si le taux du marché passe de 6 % à 6,10 % les anciennes obligations à taux fixe émises à 6 % subissent la concurrence des nouvelles émises à 6.10 %. Pour rétablir l'équilibre, leur valeur baisse de façon à ce que, sur la base de cette valeur plus basse, leurs intérêts restant à courir rapportent eux aussi 6,10 %. Cela se vérifie en observant que leur cours baisse sous l'influence de l'arbitrage (achats-ventes des opérateurs).
- Bien entendu, si au contraire le taux du marché passe de 6 % à 5,90 %, la valeur marchande de ces obligations augmente.
Principes généraux de formation des prix
Les marchés directeurs des taux d'intérêt
Aux États-Unis et dans la zone euro, ainsi que, dans une moindre mesure, au Japon et en Grande-Bretagne, il existe en permanence deux marchés de référence des taux d'intérêt de 0 à 30, voire 50 ans, d'une très grande liquidité :
- celui des principaux emprunts d'État ;
- celui des swaps contre IBOR.
Pour les taux d'intérêts des autres devises, cela est certes un peu moins vrai, mais les principes restent les mêmes.
Le marché des emprunts d'État fournit la courbe des taux d'intérêt sans risque; celui des swaps, celle des taux d'intérêt interbancaires.
Les taux des emprunts d'État se forment suivant l'offre et la demande instantanée concentrée sur les futures.
Cas des obligations comportant un risque de crédit
La valorisation d'un instrument de taux comportant, contrairement aux emprunts d'État, un risque de crédit, comme une obligation émise par une collectivité locale, une entreprise, un État étranger, etc, s'effectue en théorie en :
- actualisant l'échéancier des flux financiers de l'instrument avec les coefficients d'actualisation applicables aux emprunts d'État ;
- en lui ajoutant une prime de liquidité, c'est-à-dire une estimation du coût de négociation de l'instrument ;
- et enfin en ajoutant une estimation de l'espérance mathématique du risque de défaut de l'emprunteur pendant la durée du prêt, corrigée par le taux de recouvrement moyen anticipé pour cet emprunteur en cas de défaut.
Le montant, exprimé en points de base, dont il faudrait déplacer parallèlement, généralement vers le haut, l'ensemble de la courbe des taux zéro-coupon des emprunts d'État pour que l'actualisation des flux de d'obligation sur cette nouvelle courbe corresponde à son prix effectivement constaté sur le marché, est appelé le spread de crédit de l'obligation.
Voir aussi
Wikimedia Foundation. 2010.