- Émile-Jules Moure
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Émile-Jules Moure est un médecin français né en 1855 à Bordeaux et mort en 1941. Il fut à l'origine de l'oto-rhino-laryngologie[1].
Carrière
Au milieu du XIXe siècle, les infections ORL étaient encore soignées séparément, jusqu'à ce qu'une poignée de jeunes médecins songent à créer une discipline commune. Emile-Jules Moure est l'un d'eux ; il se convainc du bien-fondé de ce choix après plusieurs séjours hors de France (Allemagne, Autriche, Russie et Grande-Bretagne). Il fut un des premiers ORL à exercer son activité dans les trois branches de la nouvelle discipline[2]. En 1880, il décide d'implanter en Gironde son établissement d'enseignement libre d'ORL (l'actuelle clinique Saint-Augustin), le premier dans l'Hexagone[3]. Cette école va former des centaines de médecins français et étrangers. Il fonde aussi à Bordeaux en 1880 la Revue mensuelle de Laryngologie, d'Otologie et de Rhinologie.
Si le champ de la spécialité ORL se trouva bien dessiné en quelques années, peu de spécialistes avaient la double compétence oto-laryngologique, la plupart étant des otologistes. Moure était un des rares véritables ORL de l’époque, comme Baratoux à Paris, à revendiquer des compétences dans les deux branches de la nouvelle spécialité. Ainsi, fait probablement unique dans l’histoire des spécialités médicales, la spécialité précéda les véritables ORL.
Devant l’absence de reconnaissance officielle de l’ORL, la formation des futurs spécialistes était laissée aux initiatives privées. On comprend le succès rencontré par la création d’une Société Française d’Otologie et de Laryngologie le 21 septembre 1882, à l’initiative d'Émile Moure, qui entrainait ce jour-là dans son projet quatorze parisiens, deux provinciaux et un belge (dont Baratoux, Bonnafont, Boucheron, Cadier, Garrigou-Désarènes, Gellé, Gougenheim, Lévi, Ménière, Miot, Moura-Bourouillou, etc.[4]). La société changea de nom en 1892 pour devenir Société française d’otologie, de laryngologie et de rhinologie faisant officiellement état du troisième pilier de l’ORL.
La diffusion des connaissances reposait aussi sur les nombreux ouvrages qui furent publiés à cette époque de la fin du XIXe siècle, soit d’auteurs français, soit d’auteurs étrangers dont beaucoup bénéficiaient d’une traduction en français.
Sébileau écrivit au propos de Moure :
- « Pourvu d'un bagage scientifique fort précaire qu'il s'était fait donner par Fauvel et Ladreit de la Charrière, M. Moure arrive à Bordeaux en 1880. Il y ouvre une polyclinique et y fonde un journal. Empêtré dans une lourde instrumentation et des appareils d'éclairage incommodes, Moure, homme de progrès, se sent à l'étroit dans son passé. Il part pour Londres, puis pour Vienne et en rapporte, avec le miroir de Clar et des outils maniables, toute une technique, toute une méthode nouvelles. »
Grâce à Moure, le premier enseignement officiel de l'ORL en France fut créé à Bordeaux sous la forme d'un "Chargé de cours" d'ORL, en 1891. Puis il lui revint l'honneur d'être le titulaire de la première chaire d'ORL créée en France, en 1913. Il publia plusieurs traités intéressant les différents domaines de l’ORL[5].
A la fin de sa carrière, Moure cherche un successeur pour diriger son école. Ce fut Georges Portmann (1890-1985), brillant étudiant bordelais à qui il espère donner les clefs de sa clinique et à qui il accorde d'abord la main de l'une de ses filles en 1918.
Famille
Son fils Paul Moure Chirurgien des Hôpitaux de Paris reconnu pour ses travaux sur les greffes vasculaires
Son gendre Georges Portmann est reconnu mondialement dans le domaine de l'oto-rhino-laryngologie.
Son petit-fils est Michel Portmann (né en 1926), reconnu mondialement comme l'un des plus grands spécialistes de l'oto-rhino-laryngologie[6]. Il a été professeur de médecine à l'université de Bordeaux et chercheur, spécialiste aussi en oto-rhino-laryngologie et pionnier de la micro-chirurgie de l'oreille. En effet, il sera enseignant - agrégé en 1955, titulaire de la chaire créée par son aïeul en 1978, professeur honoraire de l'université Victor-Segalen, Bordeaux 2 - et de chercheur: spécialisé dans le traitement des troubles de la communication, il est à l'origine du Laboratoire d'audiologie expérimentale (Inserm) de Bordeaux[3]. Depuis sa retraite à 77 ans, il s'adonne à la peinture qui est sa passion comme en témoigne le libre qui est sorti le concernant : Michel Portmann peintre, préfacé par Alain Juppé, a été publié en décembre 2005 aux éditions "Revue de Laryngologie"[7]. Sa femme Claudine Portmann (24 septembre 1924-21 janvier 2008) fut une grande figure de l’Audiologie Internationale.
Ils eurent 3 enfants, dont Didier, qui est également un oto-rhino-laryngologiste, gérant l'institut Georges-Portmann et la Revue de laryngologie.
Sources
- http://cths.fr/an/prosopo.php?id=1342
- www.bium.univ-paris5.fr/histmed/medica/orlc.htm+%22moure+Emile-Jules+%22&hl=fr&ct=clnk&cd=4&gl=fr
- http://www.lexpress.fr/region/les-portmann-pionniers-de-l-orl_479324.html
- http://www.sforl.org/index.php?smenu=23&menu=21&id=S
- www.bium.univ-paris5.fr/histmed/medica/orlc.htm
- http://www.rec.ulaval.ca/rectorat/Honneuretdistinctions/docteurshonoriscausa/NotesbiodesDHC/notesbioDHC0102/MPortmann2001.htm
- http://pagesperso-orange.fr/portmann-peintre/
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