- Égouts de Londres
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Les égouts de Londres (Royaume-Uni) représentent une partie du réseau de traitement des eaux usées de la capitale britannique. Construits durant la deuxième moitié du XIXe siècle sur les projets de l'ingénieur britannique Joseph Bazalgette, ce réseau a contribué à l'assainissement de la ville et permit d'éradiquer le choléra.
Sommaire
Histoire du réseau
Projets initiaux
Au début du XIXe siècle, la Tamise est un égout à ciel ouvert qui recueille toutes les eaux usées de Londres. L'invention puis l'utilisation des water closet rend les maisons plus hygiéniques mais tout est évacué par les réseaux originellement destinés aux eaux de pluie. Une nouvelle maladie, le choléra, apparaît et d'autres se répandent comme la dysenterie et la fièvre typhoïde.
En août 1849, Joseph Bazalgette est nommé assistant géomètre à la Metropolitan Sewer Commission (commission des égouts métropolitains). Edwin Shadwek et William Farck pensent comme nombre de leurs contemporains que le choléra est transporté par les miasmes, c'est-à-dire que les odeurs sont responsables des maladies. Ils décident donc du nettoyage des égouts vers les rivières.
L'épidémie se termine en hiver 1849 sans que personne ne connaisse l'origine de la maladie. John Snow émet un doute sur la théorie des miasmes. En 1853, la maladie réapparaît. Pour Snow, il apparaît alors que la maladie (choléra) est propagée par l'eau bue.
Joseph Bazalgette est nommé, en 1856, au conseil métropolitain de travaux et doit construire un nouveau réseau d'égouts.
Il calcule que la pente nécessaire est de 40 centimètres au kilomètre. Ainsi, elle permettra un débit suffisant tout en évitant d'user prématurément les canalisations par une vitesse trop importante. Il base ses plans sur l'idée d'acheminer les ordures dans l'estuaire de la Tamise, avec la gravité, un réservoir, et un déversoir. Ses plans doivent tenir compte de l'importance de la marée qu'il utilise pour provoquer l'extraction mécanique des déchets accumulés dans le réservoir final. Ses plans nécessitent 300 000 000 briques, plus de 150 km de tunnel de 3 mètres de haut et de forme ovale, pour la résistance.
L'ensemble du projet prévoit la construction de deux réseaux distincts situés de part et d'autre de la Tamise.
Les plans ont été redessinés cinq fois, et rejetés cinq fois de suite par les autorités.
Les travaux des égouts
La contamination est si forte, durant l'été 1858, que les notables fuient la ville : c'est la Grande Puanteur. L'air du parlement est également contaminé. Les parlementaires signent alors le projet de loi et donnent 3 000 000 de livres britanniques pour commencer les travaux. Ces travaux doivent permettre la construction de unité de tunnels afin d'acheminer 140 000 m3 de détritus par an.
Pour chaque tunnel, le travail consiste à creuser la tranchée, construire la canalisation (en briques), et recouvrir de terre.
La solidité de l'ouvrage dépend des matériaux utilisés. Les briques étant maintenues avec du ciment. Ce dernier est sélectionné en fonction de ses propriétés de résistance. Le ciment portland est choisi ; il s'agit alors d'un nouveau matériau. L'une de ses principales propriétés est de durcir au contact de l'eau. Mais il souffre d'un dosage difficile. Pour cette raison, un échantillon de chaque gachée de ciment est contrôlé (forme de contrôle de qualité).
Le travail est interrompu au bout d'une année en raison d'une grève des maçons qui réclament 6 shillings par jour (travaillé) au lieu de cinq.
Lors des travaux, des accidents surviennent :
- Une conduite de gaz est percée, ce qui provoque une explosion et un mort.
- Les ouvriers du métro creusent trop près des égouts, le métro est alors inondé.
- Au sud de Londres, des quantités de terre et de bois s'effondrent. Sur les 6 ouvriers enterrés vivants par l'accident, 3 sont retrouvés vivants, 2 morts et 1 reste disparu.
Mais, moins de dix accidents surviennent pendant toute la durée des travaux. Afin de soigner son image, il a invité des journalistes à la liaison de deux sections de conduit.
L'un des principaux éléments de l'ouvrage est le tunnel de Woolwich, qui doit acheminer les eaux usées vers la station de pompage. Cette station de pompage contient la plus grosse pompe jamais fabriquée. 4 machines à vapeur y sont installées. Elles permettent de pomper à 7 mètres de profondeur, pour stocker les eaux usées dans un réservoir. La station fut inaugurée par le Prince de Galles.
Fin des travaux
Trois mois après l'inauguration, le choléra réapparait.
Un réservoir d'eau semblait être contaminé, alors que l'eau devait être filtrée. Des anguilles furent trouvées dans le réservoir.
La présence de ces anguilles prouve que de l'eau non filtrée et contaminée par les ordures fut apportée dans le réservoir.
Depuis la fin des travaux, le choléra n'est jamais réapparu dans Londres.
Le 26 juillet 1867, malgré des précipitations spectaculaires, les égouts écoulent toutes les eaux.
Travaux de développement
L'immense grandeur des égouts de Londres, et leur spectaculaire capacité d'évacuer toutes les impuretées des habitants sans ne jamais bloquer ont fait de cette construction l'une des sept merveilles du monde industriel. Jusqu'à ce jour ces égouts sont en parfait état et fonctionnent impeccablement, et ceci grâce à la performance du plus grand ingénieur du siècle Joseph Bazalgette.
Bibliographie (et autres média)
- Les égouts de Londres dans la série Les Sept Merveilles du Monde Industriel (BBC)
Lien externe
- (fr) Tales of the underworld, article du Guardian du 30 mars 2005
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