- Écrits de Karl Marx de 1844
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Écrits de Karl Marx de 1844
Texte de Karl Marx écrit lors de son séjour parisien en 1844.
Sommaire
Communisme et propriété
Comment le communisme aborde-t-il la propriété ? Pour lui, ce mouvement est l’expression positive de la propriété privée surmontée en ce sens qu’elle est universelle. Il s’agit d’anéantir ce qui n’est pas possédée par tous telle la propriété privée. Ainsi, la condition du travailleur n’est pas abolie mais étendue à tous. La propriété communiste est donc la négation de la propriété bourgeoise. La société communiste est donc une simple communauté du travail où règne l’égalité du salaire payé par le capital collectif, en tant que capitalisme universel. Le capital et le travail perdurent mais en tant qu’universalité et puissance reconnue de la communauté. « Le mouvement de l’histoire est conçu et devenu conscient dans sa totalité ; il est l’acte de genèse réel de ce communisme là ». Cette vision nécessaire de l’histoire se retrouve à d’autres moments du texte. Au cœur du mouvement communiste se trouve donc le rapport à la propriété privée, expression concrète de la vie humaine aliénée. Cette propriété privée devient l’expression sensible de son aliénation. « Le dépassement positif de la propriété privée, qui est l’appropriation de la vie humaine signifie le dépassement positif de toute aliénation, par conséquent l’abandon par l’homme de la religion, de la famille, de l’état, etc., et son retour à son existence humaine, c’est à dire sociale. » Le communisme doit avoir pour une base scientifique qui sera le sensible, c'est-à-dire la matérialisme de Feuerbach (reprise de la critique du droit de Hegel) à « L’émancipation et la reconquête humaine, étape nécessaire pour le développement historique de demain. Le communisme est la forme nécessaire et le principe énergique du proche avenir sans être en tant que tel le but de l’évolution humaine : la forme achevée de la société humaine. »
Besoin, luxe et misère communisme et division du travail
Le besoin d’argent est l’unique besoin produit par l’économie politique tant et si bien que l’on voit réapparaître les modes les plus primitifs du travail. L’ouvrier est victime de l’économie. Son salaire est réduit à la subsistance ce qui engendre une vie misérable. Le rôle de l’ouvrier est donc de produire et de se reproduire. Pour calculer le salaire, le patron va choisir le mode de vie le plus indigne. « Il fait de l’ouvrier un être insensible et dépourvut de besoin, comme il fait de son activité une pure abstraction de toute activité. » L’économie politique, qui est la science de la richesse est donc en même temps la science du renoncement. Mais le capitaliste est en aussi victime : « Moins tu manges, bois, achètes de livres ; moins tu vas au spectacle, au bal, au cabaret plus tu épargnes, plus tu augmente ton trésor que ne mangeront ni les mites ni la poussière, et plus s’accroît ton capital.» La capitaliste engendre donc son propre être aliéné. L'Économie politique apparaît paradoxalement comme la science qui peut combler mes besoins. Mais cette idéologie est d’autant plus absurde que les besoins grossiers de l’ouvrier sont une source bien plus grande de profit que le besoin raffinés du riche (ce qui préfigure en partie les analyses keynésiennes). C’est dans ce texte que Marx parle pour la première fois de valeur d’usage. Pour lui, l’usage détermine la valeur de la chose et la mode détermine l’usage. La valeur d’usage est donc subjective. (On retrouve dans ce texte des prémices du Capital.) L’économie politique pose l’unité du travail et du capital car (1) Le capital est du travail accumulé, (2) sa destination peut être de renforcer le travail, (3) l’ouvrier est un capital, (4) le travail fait partie des frais du capital.
L’ouvrier est dépossédé de son moyen de production, son moyen d’existence est celui d’autrui du fait de la puissance inhumaine qui règne universellement. Tout le monde est victime de cela. Le moyen, contrairement à l’idéologie bourgeoise ne peut accéder à ce qu’il y a en haut. Son déclassement est inéluctable. Le petit propriétaire doit devenir fermier dans sa terre pour continuer à vivre.
Dans la société capitaliste, une division du travail se met en place où chaque individu n’existe pour l’autre, et l’autre n’existe pour lui que dans la mesure où chacun devient un moyen pour autrui. Cette division du travail est source d’aliénation, elle est résultat de la propriété privée, tout comme l’échange. Le paradoxe de la division du travail repose sur le fait qu’elle accroît la richesse global mais diminue chaque homme pris individuellement.
L’homme marchandise ; propriété foncière, capital et travail
Dans l’ouvrier, le capital c’est l’ouvrier vidé de sa substance humaine. Mais la particularité de ce capital est qu’il est vivant. S'il ne travail pas, ce capital n’a plus d’intérêt. « L’ouvrier produit le capital, le capital le produit ; il se produit donc lui-même, et, en tant qu’ouvrier, en tant que marchandise. » L’économie politique ne voit dans les besoins de l’ouvrier que e qui est nécessaire à son entretien afin que la race des ouvriers ne s’éteigne pas. (Salaire de subsistance) Le salaire est donc comme l’huile qui maintient les rouages en bon état : c’est une partie des frais nécessaires du capital. Le travail devient source de richesse.(C’est une nouveauté introduite par le capital) Mais le travail est secondaire dans la production en ce sens que ce qui importe c’est la somme des intérêts, le total des profits. L’ouvrier devient le mercenaire d’un maître d’industrie.
L’argent
« L’argent est l’entremetteur entre le besoin et l’objet ». L’argent permet l’appropriation. Ce que je peux payer devient ma possession. Ce que je suis n’est donc pas du ressort de mon individualité. Je suis laid mais peut m’acheter une belle femme et ainsi la laideur est effacée par l’argent. L’argent rend fort : puisque je peut tout obtenir avec mon argent, je possède tous les pouvoirs humains. L’argent a deux propriétés : (1) Il harmonise les incompatibilités (en ce sens qu’il permet l’échange de choses incompatibles) (2) il est la prostitution universelle.
Bibliographie
- Robert C. Tucker, Philosophie et mythe chez Karl Marx, Paris, Payot, 1963.
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