- Échelle INES
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Échelle internationale des événements nucléaires
Pour les articles homonymes, voir INES.L'échelle internationale des événements nucléaires (INES, de l'anglais International Nuclear Event Scale) sert à mesurer la gravité d'un accident nucléaire.
Cette échelle compte huit niveaux de gravité notés de 0 à 7.
Mise en application au plan international en 1991, l’INES est maintenant appliquée par une cinquantaine de pays.
INES est un outil de communication. Elle est destinée à faciliter la perception par les médias et le public de l'importance en matière de sûreté des incidents et des accidents nucléaires. Selon l'autorité de sûreté nucléaire (ASN), elle ne constitue donc pas un outil d'évaluation de sûreté et ne peut, en aucun cas, servir de base à des comparaisons internationales[1].
Sommaire
Définition des niveaux de gravité
Les événements de niveaux 1 à 3, sans conséquence significative sur les populations et l'environnement, sont qualifiés d'incidents, ceux des niveaux supérieurs (4 à 7), d'accidents.
Les événements signalés sont analysés en fonction de leurs conséquences, selon trois « zones d’incidences » : incidences hors du site sur les personnes ou les biens, incidences sur le site, et incidences sur la défense en profondeur. Un événement qui a des conséquences sur plusieurs zones est classé au niveau le plus haut identifié. Le septième et dernier niveau correspond à un accident dont la gravité est comparable à la catastrophe de Tchernobyl survenue le 26 avril 1986.
Type INES Incidence hors site Incidence sur site Dégradation de la défense en profondeur Exemple Accident majeur 7 Rejet majeur : effet étendu sur la santé et l'environnement. Mort de plusieurs personnes sur le site et destruction de l'installation 1986, Explosion du réacteur 4 de la centrale de Tchernobyl en URSS. Accident grave 6 Rejet important susceptible d'exiger l'application intégrale des contre-mesures prévues. 1957, Explosion à l’usine de retraitement de Kyshtym en URSS. Accident (entraînant un risque hors du site) 5 Rejet limité susceptible d'exiger l'application partielle des contre-mesures prévues. Endommagement grave du réacteur ou des barrières biologiques. 1979, Fusion partielle du coeur du réacteur 2 à Three Mile Island aux Etats-Unis. 1957, Incendie de Sellafield. Accident (n'entraînant pas de risque important à l'extérieur du site) 4 Rejet mineur: exposition du public de l'ordre des limites prescrites. Endommagement important du réacteur ou des barrières biologiques, ou exposition létale d'un travailleur. (perte des défenses et contamination) 1999, Accident de criticité de Tokaimura au Japon. 1973, Rejet à Windscale. 1980, Endommagement d'un coeur de la Centrale nucléaire de Saint-Laurent. 1969, Fusion du coeur à la centrale nucléaire de Lucens. Incident grave 3 Très faible rejet: exposition du public représentant une fraction des limites prescrites. Contamination grave ou effets aigus sur la santé d'un travailleur. Accident évité de peu. Perte des lignes de défense. 2005, Fuite nucléaire à Sellafield. 4 évènements ont été classés au niveau 3 en France (1981 à La Hague, 1989 à Gravelines, 2002 à Roissy, 2008 à l'ONERA à Toulouse). Incident 2 (pas de conséquence) Contamination importante ou surexposition d'un travailleur. Incident assorti de défaillance importante des disposition de sûreté. 2006, Suède : défaillance d’un système de secours de la tranche 1 de la centrale de Forsmark. (Quelques cas par an en France) Anomalie 1 (pas de conséquence) Anomalie sortant du régime de fonctionnement autorisé. (Une centaine de cas par an en France) Écart 0 Anomalie sans importance du point de vue de la sûreté. (De l'ordre d'un millier de cas par an en France) Information du public
En France:[1]
- Les incidents de niveau 0 ne sont pas systématiquement rendus publics par l’ASN. Ils peuvent faire l’objet d’une publication s’ils présentent un intérêt médiatique particulier.
- Tous les incidents classés au niveau 1 et au-dessus font systématiquement l’objet d’une information publiée sur le site Internet de l’ASN www.asn.fr.
- Les incidents de niveau 2 et au-dessus sont, de plus, signalés à l’attention des journalistes par envoi de communiqués de presse et contacts téléphoniques.
Comparaison mondiale de l'utilisation d'INES
En France, sur plus de 10.000 événements déclarés par EDF à l'ASN entre 1986 et 2006, la plupart étaient considérés hors échelle INES ou au niveau 0, alors que 1 615 incidents étaient classés au niveau 1, et 59 au niveau 2. Trois évènements ont été classés au niveau 3 (1981 à La Hague, 2002 à Roissy, 2008 à Toulouse[2]) et un seul au niveau 4[1] en 1980.
Depuis 1991, l’Allemagne a déclaré plus de 2 200 évènements au niveau 0 ou hors échelle, alors que 72 événements étaient classés au niveau 1 ou au-dessus.
De son côté, au cours de la même période, la NRC (Nuclear Regulatory Commission) des USA n’avait déclaré à l’AIEA et classé sur l’échelle INES que 22 événements, dont 6 hors échelle, 7 au niveau 0, 5 au niveau 2 et 1 au niveau 3.
Cette disparité est due à l’absence de critères communs pour comparer la fréquence et la gravité des événements nucléaires d’un pays à l’autre.[3]
Notes
- ↑ a , b et c INES sur le site de l'autorité de sûreté nucléaire
- ↑ Avis d'incident survenu le 12 mars 2008 sur l'établissement de l'Onera à Toulouse.
- ↑ Etude "EURATOM & le risque résiduel" (pdf - 12 pages) - 9 mai 2007
Voir aussi
Lien externe
- (en) L'AIEA publie sur son site les derniers événements
- (fr) INES (pdf)
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