- Zéro d'une fonction méromorphe
-
Zéro d'une fonction holomorphe
En analyse complexe, on appelle zéro d'une fonction analytique ou holomorphe f un nombre complexe a tel que f(a) = 0.
Sommaire
Ordre de multiplicité d'un zéro isolé
Soient
un ouvert (non vide) de
et une fonction analytique
.
On considère un zéro
de
. Il existe un disque ouvert
inclus dans
où
se développe en série entière (de rayon de convergence au moins égal à
):
(le terme constant est
).
Deux cas (seulement) sont possibles :
- Si pour tout
,
, alors
:
est identiquement nulle sur
;
est donc dans ce cas un zéro non isolé.
- Dans le cas contraire, soit
l'indice du premier coefficient non nul de la série entière (
et
) : on peut écrire
, où
- La fonction
ainsi définie est analytique et
.
- Par continuité de
en
:
- il existe un réel strictement positif
tel que
et tel que
.
- Finalement :
et
.
- On en déduit que
est le seul point de
où
s'annule ;
est donc dans ce cas un zéro isolé.
On peut alors énoncer :
Théorème et définition
Un élément
de
est un zéro isolé de la fonction analytique
si et seulement s'il existe :
- un entier
strictement positif
- un disque ouvert
inclus dans
- une fonction analytique
telle que
et
Dans ce cas, l'entier (unique)
est appelé ordre de multiplicité (ou multiplicité) du zéro isolé
.
Lorsque, on dit que
est un zéro simple.
Remarque
- L'ordre de multiplicité n'est défini que pour les zéros isolés d'une fonction analytique.
- On définit en algèbre la notion analogue d'ordre de multiplicité d'une racine d'un polynôme non nul, dont celle qui vient d'être définie constitue une généralisation.
Compte tenu de ce que (avec les notations déjà utilisées)pour tout
et de ce que l'ordre de multiplicité d'un zéro isolé
est l'indice du premier coefficient non nul du développement de
en série entière au voisinage de
, on peut donner la caractérisation suivante de l'ordre de multiplicité :
Propriété
Soient
un élément de
et
un entier naturel non nul.
Pour quesoit un zéro isolé d'ordre
de la fonction analytique
, il faut et il suffit que :
- pour tout entier
tel que
,
- et
Exemple
Soient
et
. Cette fonction est entière (c'est-à-dire holomorphe sur
) et
en est un zéro isolé d'ordre 2.
On vérifie en effet que
et
.
Applications
Soient
un ouvert de
et une fonction analytique
.
- Compte tenu de la caractérisation des zéros isolés par les dérivées successives, on peut affirmer : pour qu'un zéro
de
soit non isolé, il faut et il suffit que
pour tout
.
- L'étude faite plus haut a montré la propriété suivante :
Principe des zéros isolés
Si
est un zéro non isolé de la fonction analytique
, alors il existe un disque ouvert
inclus dans
sur lequel
est nulle.
On en déduit lePrincipe du prolongement analytique
Soient
un ouvert connexe de
et deux fonctions
analytiques sur
.
S'il existe dans l'ensembleau moins un point
non isolé, alors
.
On l'énonce souvent sous la forme suivante :Soient
un ouvert connexe de
, deux fonctions
analytiques sur
et
.
S'il existe une suiteà termes dans
, convergeant vers
, telle que pour tout
,
,
alors.
On peut interpréter ainsi ce théorème : si deux fonctions analytiques sur un ouvert connexe prennent les mêmes valeurs sur un sous-ensemble dont certains points sont assez "resserrés", alors elles sont égales.Démonstration
Soit
l'ensemble des zéros non isolés de la fonction analytique
:
- c'est un sous-ensemble non vide de
, car
- il est fermé. En effet d'après 1.,
, où pour tout
,
; chaque
est fermé (image réciproque du fermé {0} par la fonction continue
), donc
est une intersection de fermés ;
- il est ouvert. En effet, si
, il existe (principe des zéros isolés) un disque ouvert
inclus dans
sur lequel
est nulle : tous les points de ce disque sont donc des zéros non isolés de
, ce qui prouve que
;
- comme
est connexe, il résulte des 3 points précédents que
, donc
est nulle sur
, autrement dit,
.
Exemple
Soit
un ouvert connexe de
contenant un intervalle
de
non réduit à un point : les points de
sont non isolés.
Si les fonctionssont analytiques sur
et telles que pour tout
, alors
;
autrement dit, pour tout.
Cela signifie qu'une fonction
admet au plus un prolongement analytique à un ouvert connexe
de
contenant
.
- Ainsi, la fonction exponentielle complexe est le seul prolongement analytique à
de la fonction exponentielle réelle.
- On suppose connue l'identité
pour tout couple de réels. On peut l'étendre par prolongement analytique à un couple quelconque de nombres complexes. En effet :
- Soit
(quelconque). On définit sur
(ouvert connexe) deux fonctions analytiques
en posant
et
. Pour tout
, donc (principe du prolongement analytique), pour tout
, ou
.
- Ceci prouve : quels que soient
et
,
.
- Soit
(quelconque). On définit sur
(ouvert connexe) deux fonctions analytiques
en posant
et
. Pour tout
(voir supra), donc (principe du prolongement analytique), pour tout
, ou
.
- Ceci prouve : quels que soient
et
,
.
- Soit
Voir aussi
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